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La liste des personnes et des organisations victimes des attaques d’hameçonnage se recoupe fortement avec celle d’une vague d’attaques plus anciennes, baptisée Nile Phish, révélée en 2017 par Citizen Lab et l'Initiative égyptienne pour les droits de la personne (EIPR) © Reuters

La liste des personnes et des organisations victimes des attaques d’hameçonnage se recoupe fortement avec celle d’une vague d’attaques plus anciennes, baptisée Nile Phish, révélée en 2017 par Citizen Lab et l'Initiative égyptienne pour les droits de la personne (EIPR) © Reuters

Liberté d'expression

Egypte : dans le viseur numérique

Des dizaines de défenseurs égyptiens des droits humains sont la cible d’attaques de phising depuis le début de l’année. Dans un contexte de répression, ils sont exposés à de graves dangers.

Depuis janvier 2019, notre équipe a analysé des dizaines de courriels suspects adressés à des défenseurs des droits humains, des ONG et des journalistes égyptiens. Nous avons découvert que ces courriels utilisaient une technique d’hameçonnage appelée OAuth pour pouvoir accéder à des comptes privés, et que ces attaques redoublaient pendant les événements politiques clés, tels que l’anniversaire des soulèvements du 25 janvier.

Des attaques calquées sur le calendrier politique

Les attaques recensées par Amnesty International coïncidaient avec divers événements importants qui se sont déroulés en Égypte au début de l’année 2019. À l’approche du huitième anniversaire du soulèvement du 25 janvier, elle a recensé 11 attaques d’hameçonnage contre des ONG et des médias. Un autre pic a été constaté lorsque le président français Emmanuel Macron s’est rendu au Caire pour rencontrer son homologue égyptien les 28 et 29 janvier. Les attaques ont culminé le 29 janvier, lorsque le président français s’est entretenu avec des défenseurs des droits humains de quatre grandes ONG égyptiennes. Plus tard, au cours de la première semaine de février, plusieurs médias ont été pris pour cibles, alors que la plupart traitaient du processus de modification de la Constitution égyptienne qui venait tout juste de débuter.

Le ciblage sélectif des défenseurs des droits humains et le moment choisi en lien avec des événements politiques précis laissent à penser que cette vague d’attaques est motivée par des considérations politiques plutôt que financières.

La liste des personnes et des organisations victimes des attaques d’hameçonnage se recoupe fortement avec celle d’une vague d’attaques plus anciennes, baptisée Nile Phish, révélée en 2017 par Citizen Lab et l'Initiative égyptienne pour les droits de la personne (EIPR). La grande majorité des personnes ciblées par Nile Phish faisaient l’objet d’investigations de la part des autorités égyptiennes en lien avec des « financements étrangers ».

Une répression qui se durcit

Au cours des dernières années, les autorités égyptiennes ont intensifié le harcèlement visant la société civile en adoptant une loi répressive qui impose de fortes restrictions aux ONG et ont ouvert des informations judiciaires contre des dizaines de défenseurs des droits humains et d’employés d’ONG au motif qu’ils avaient reçu des financements étrangers.

Les juges d’instruction ont aussi prononcé une interdiction de voyager contre 31 employés d’ONG au moins et gelé les avoirs de 10 personnes et sept organisations. Des dizaines de défenseurs des droits humains sont maintenus en détention provisoire pendant de longues périodes pour des accusations absurdes.

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