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URGENCE ISRAËL-GAZA

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En 2015, Albert Woodfox recouvre sa liberté après des années en isolement. © Travis Spradling/The Advocate via AP

En 2015, Albert Woodfox recouvre sa liberté après des années en isolement. © Travis Spradling/The Advocate via AP

Liberté d'expression

Albert Woodfox : "transmettez ma gratitude à tous ceux qui ont écrit pour moi"

Condamné à vie pour le meurtre d’un gardien de la prison d’Angola aux Etats-Unis en 1972, libéré après 45 ans de prison. Retour sur l'histoire d'Albert Woodfox.

Albert Woodfox avait 25 ans lorsqu’il a été placé à l’isolement. Il a toujours clamé son innocence affirmant qu’il était dans le viseur des autorités à cause de son engagement en prison dans le parti des Black Panthers.

Pendant plus de 40 ans, il a passé 23 heures par jour confiné seul dans une petite cellule avec peu de lumière naturelle. Il n’a jamais eu le droit de communiquer avec les autres détenus ; il n’a jamais pu travailler ni avoir accès à quelque forme de réinsertion que ce soit. Il a seulement eu le droit de sortir de sa cellule 3 heures par semaine, afin de faire de l’exercice, toujours seul.

L’isolement est une forme extrême de détention qui, sur une aussi longue période, constitue un acte de torture selon les Nations unies. Sa condamnation a été annulée trois fois mais l’Etat de Louisiane a fait appel de chacune des décisions en sa faveur. En juin 2015, un juge fédéral a ordonné sa libération immédiate et interdit à l’État de Louisiane de le rejuger. Le Procureur général de l’État de Louisiane a pourtant fait appel de la décision, repoussant de plusieurs mois encore une éventuelle libération.

En 2016, Amnesty International lance une campagne pour mettre en avant les personnes libérées et inviter les gens à agir aux côtés de l'organisation © AIF

Une libération après des annés de combat

Depuis plusieurs années notre organisation se mobilisait pour libérer Albert Woodfox. Une pétition lancée en 2014 dans le cadre de la campagne des 10 jours pour signer en décembre 2015, avait recueilli plus de 50 000 signatures. En 2015, 2 000 lettres de soutien lui avaient été envoyées.

Dans le monde, ce sont plus de 650 000 signatures qui ont été récoltées en faveur des « 3 d’Angola » (Albert Woodfox, Robert King libéré en 2001, et Herman Wallace libéré le 1er octobre 2013 et décédé 3 jours après sa libération).

Après avoir passé 45 ans en prison, dont 43 à l’isolement pour un crime qu’il a toujours nié et dont il a été innocenté à 3 reprises ces 20 dernières années, Albert Woodfox a enfin été libéré le 19 février 2016.

Son histoire, en rappelant la cruauté infligée par le système carcéral poussé à l’extrême, doit permettre maintenant d’ouvrir un nouveau chapitre dans la réforme de l’utilisation de l’isolement prolongé dans les prisons américaines.

LUTTER CONTRE LA TORTURE, UN COMBAT TERRIBLEMENT D'ACTUALITÉ

Depuis plus de 50 ans, notre organisation ne cesse de dénoncer la persistance des pratiques de torture par de nombreux gouvernements, et aide les victimes à obtenir justice et réparations. Comme l'interdiction à l'échelle mondiale de la torture n’est visiblement pas suffisante aujourd’hui, nous exigeons maintenant la mise en place de garanties permettant d'empêcher concrètement la torture et d'y mettre un terme :

Des garanties qui doivent encadrer toutes les étapes de l’arrestation à la libération, lors des procédures pénales, en passant par la période de détention et particulièrement lors des interrogatoires et des gardes à vue, moments les plus propices à la pratique de la torture ;

Des garanties d’accès à tous les lieux de détention pour les avocats, les médecins et les inspecteurs indépendants ;

Des garanties sur le plan judiciaire mettant en place des mécanismes efficaces et indépendants chargés d’enquêter sur les cas de torture et d’en poursuivre les auteurs pour mettre un terme à l’impunité qui perdure dans de nombreux pays.