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© Marco De Angelis (Italie) –  Cartooning for peace. Ce dessin est extraits du livre « Fichez-nous la paix ! », dans la collection Cartooning for Peace aux éditions @gallimard, en partenariat avec Amnesty International et France Médias Monde.

© Marco De Angelis (Italie) –  Cartooning for peace. Ce dessin est extraits du livre « Fichez-nous la paix ! », dans la collection Cartooning for Peace aux éditions @gallimard, en partenariat avec Amnesty International et France Médias Monde.

© Marco De Angelis (Italie) –  Cartooning for peace. Ce dessin est extraits du livre « Fichez-nous la paix ! », dans la collection Cartooning for Peace aux éditions @gallimard, en partenariat avec Amnesty International et France Médias Monde.

Ukraine : une guerre sans fin ?

Depuis un an, les équipes de recherche d’Amnesty International enquêtent sur les violations du droit international humanitaire et des droits humains commises dans le cadre du conflit en Ukraine, et appellent à ce que leurs auteurs rendent des comptes. Retrouvez l’ensemble de nos enquêtes dans ce dossier.

Après des semaines d'escalade, le président russe Vladimir Poutine a donné l’ordre d’attaquer l’Ukraine le 24 février 2022, à 5 heures du matin. Cette invasion viole la Charte des Nations unies : c’est un “crime d’agression” au regard du droit international.

Un an après, alors que la Russie poursuit son invasion de l’Ukraine, nous continuons d’enquêter sur les violations des droits humains et du droit international humanitaire en Ukraine. Chaque jour, nos chercheurs et chercheuses travaillent sur le terrain et à distance, pour interroger des survivants, des familles de victimes ou des témoins, appuyés par l’Evidence Lab, notre équipe d’investigation numérique de pointe (images satellites, vidéo, photos…). Ensemble, ils recoupent les informations et vérifient leur exactitude. Le but : établir des faits. Définir si le droit international humanitaire a été violé, et de quel type de violation il s'agit. Récolter des éléments de preuves. C’est un travail de recherche minutieux et de longue haleine.

Depuis le début de la guerre en Ukraine, nous avons publié plus d'une dizaine de rapports. Voici ce qu'ils dénoncent.

Le droit international humanitaire est violé

Depuis le début du conflit, nous avons documenté plusieurs attaques aveugles et l’utilisation par les forces armées russes d’armes non discriminantes, comme des bombes à sous-munitions, dans des zones urbaines. Nous avons également documenté des exécutions extrajudiciaires, notamment à Boutcha, et des attaques contre des civils et des infrastructures civiles, comme à Irpine, dans la banlieue de Kiev, ou à Marioupol. Il s’agit de violations graves du droit international humanitaire et de crimes de guerre.

L’invasion a déclenché une crise de très grande ampleur sur le plan humanitaire, des droits humains et du déplacement de population, qui a les caractéristiques de la pire catastrophe de ce type de l’histoire récente de l’Europe.

Agnès Callamard, Secrétaire générale d’Amnesty International

Les populations civiles sont prises pour cibles

Cette violence aveugle a déjà coûté la vie à des milliers de civils, et des dizaines de villes et de villages ukrainiens sont assiégés. Pris entre deux feux ou attaqués par les forces armées russes, les Ukrainiennes et Ukrainiens se protègent comme ils peuvent, parfois enfermés dans des sous-sols, presque sans eau et sans nourriture. Malgré des températures négatives tout au long de l’hiver, les frappes de missiles russes ont continué de provoquer des coupures de courant et des black-out à travers l’Ukraine. Alors que les fournitures médicales, la nourriture et l’eau viennent à manquer, la population ukrainienne est confrontée à une catastrophe humanitaire sans précédent.

Chaque jour, l’ampleur de la crise des droits humains en Ukraine s’aggrave. Jusqu’à présent, les Nations unies ont enregistré huit millions d’Ukrainiens et d’Ukrainiennes réfugiés en Europe, majoritairement en Pologne. Mais même la fuite est parfois trop risquée, les cessez-le-feu étant peu ou pas respectés, et les couloirs humanitaires dangereux. Nous avons également établi que des milliers de civils, dont des enfants, ont été déportés ou transférés illégalement vers la Russie et des territoires sous son contrôle.

La société civile russe est muselée

Quant à la Russie, Vladimir Poutine y mène une autre guerre : la guerre contre la liberté d’expression. Depuis le début de l’invasion russe, la censure fait loi (l’usage du mot « guerre » a purement et simplement été interdit), et la force règne en maître contre les manifestants anti-guerre. Le Kremlin veut faire taire toutes les voix dissidentes, contraires au discours officiel. Des milliers de personnes ont déjà été arrêtées lors de manifestations en Russie depuis le début de la guerre. Des dizaines de journalistes ont dû abandonner leur travail et n’ont d’autre choix que de quitter le pays. La population russe n’a quasiment plus accès à une information objective et fiable.

Le président russe Vladimir Poutine, son gouvernement et les forces armées russes sont déterminés à cacher la vérité sur cette invasion, notamment sur les dizaines de milliers de crimes de guerre déjà recensés en Ukraine.

Nous demandons justice et réparation pour les victimes

Les responsables présumés de crimes doivent savoir que l’obligation de rendre des comptes et la justice triompheront de l’impunité. Il est du devoir de la communauté internationale d’y veiller. Dès le début du conflit, plusieurs enquêtes internationales et nationales sur les crimes relevant du droit international commis en Ukraine ont été ouvertes. Un signal encourageant dans la lutte contre l’impunité.

Mais une véritable justice pour l’Ukraine ne sera possible que si la communauté internationale apporte un soutien solide et durable aux mécanismes existants. Pour juger le crime d’agression et faire face aux dizaines de milliers de crimes de guerre recensées, de nouveaux mécanismes nationaux et internationaux doivent être envisagés. Ces enquêtes doivent prendre en compte les auteurs directs de bas niveau, mais aussi ceux qui se trouvent plus haut dans la chaîne de commandement.

Le 17 mars, une première étape a été franchie : la Cour Pénale Internationale a délivré un mandat d'arrêt contre le président russe et sa commissaire aux droits de l'enfant, Maria Lvova-Belova. Ils sont suspectés de crimes de guerre pour la déportation d’enfants ukrainiens. Si le M. Poutine ou Mme Lvova-Belova quittent la Russie, les États doivent leur refuser l'asile, les arrêter immédiatement et les remettre à la CPI. Un signal important pour l'Ukraine et le reste du monde. Face à la multitude des crimes graves dont les dirigeants russes sont potentiellement responsables, nous attendons maintenant de la CPI et des autres acteurs de la justice qu'ils délivrent d'autres mandats d'arrêt dès que leurs enquêtes sur les crimes de droit international commis en Ukraine commenceront à porter leurs fruits.

Agir

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Depuis un an, les équipes de recherche d’Amnesty International enquêtent sur les violations du droit international humanitaire et des droits humains commises dans le cadre du conflit en Ukraine, et appellent à ce que leurs auteurs rendent des comptes.

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Ukraine : une guerre sans fin ? - Amnesty International France