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Un homme tenant un bébé dans le nord d'Alep en septembre 2016 © AMEER ALHALBI/AFP/Getty Images

Un homme tenant un bébé dans le nord d'Alep en septembre 2016 © AMEER ALHALBI/AFP/Getty Images

Conflits armés et protection des civils

Alep : vers de nouvelles atrocités ?

Les informations choquantes transmises par les Nations unies, selon lesquelles des dizaines de civils ont été victimes d’exécutions extrajudiciaires aux mains des forces gouvernementales syriennes avançant sur l’est d’Alep, font craindre des crimes de guerre.

L’organisation exhorte les différentes parties au conflit à protéger de toute urgence la population civile. Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme a affirmé disposer d’éléments crédibles indiquant que 82 civils ont été abattus par des membres des forces gouvernementales et alliées chez eux ou dans la rue au cours des derniers jours.

Des informations guère suprenantes

Le fait que les forces gouvernementales syriennes tuent de sang froid des civils - y compris des mineurs - à leur domicile est profondément choquant mais guère surprenant, compte tenu de leur comportement jusqu’à présent. Des exécutions extrajudiciaires de ce type constitueraient des crimes de guerre.

Depuis le début du conflit, les forces gouvernementales en Syrie, soutenues par la Russie, font fréquemment preuve d’un mépris total pour le droit international humanitaire et le sort des civils. Elles prennent régulièrement les civils pour cible, stratégie utilisée durant des opérations militaires

Elles ont recours, de façon massive, à la détention arbitraire, aux disparitions forcées en masse et à des actes de torture et autres formes de mauvais traitements. À l’heure où les forces gouvernementales prennent le contrôle de l’est d’Alep, le risque qu’elles commettent de nouvelles atrocités fait craindre le pire pour les milliers de civils encore pris au piège dans la ville.

Lire aussi : la crise en Syrie en faits et en chiffres

Dans le centre d'Alep en octobre 2016 © AFP/Getty Images

L'inaction de la communauté internationale

Ces derniers mois, le monde, y compris le Conseil de sécurité des Nations unies, a regardé sans agir le massacre quotidien de civil à Alep et la transformation d'Alep Est en tombeau.

L’inaction générale face à une telle inhumanité est honteuse. L’absence d’obligation de rendre des comptes pour les crimes de guerre et crimes contre l'humanité permet aux parties, en particulier aux forces gouvernementales, de commettre des crimes de ce genre à très grande échelle.

Il est désormais crucial que des observateurs indépendants soient déployés afin que la population civile soit protégée, et que l’acheminement d’une aide humanitaire soit autorisé, pour que tous ceux qui en ont besoin puissent en bénéficier.

À l’heure actuelle, les blessés ne peuvent être évacués et ceux qui essaient de fuir risquent leur vie. Les parties au conflit doivent laisser les civils souhaitant fuir les combats quitter la zone en toute sécurité.

Alors que les forces gouvernementales avançaient sur la ville ces dernières semaines, des civils de l’est d’Alep nous ont déclaré qu’ils redoutaient des attaques en représailles. La semaine dernière, les Nations unies ont signalé que des centaines d’hommes et de garçons avaient disparu de zones contrôlées par le gouvernement.

Manifestation de solidarité pour les habitants d'Alep le 14 décembre 2016 © Pierre-Yves Brunaud

Lire aussi : de nouvelles preuves de crimes de guerre en Syrie

Notre organisation avait précédemment souligné que le recours généralisé et systématique du gouvernement syrien aux disparitions forcées contre la population civile était constitutif de crimes contre l’humanité. Il est crucial que des observateurs indépendants soient déployés afin de prévenir des disparitions forcées, actes de torture et autres formes de mauvais traitements supplémentaires.