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URGENCE GAZA

 Exigez avec nous la justice pour toutes les victimes et la protection sans condition des populations civiles

© Pierre Crom

"Résistance" : un nouveau projet d’éducation aux droits humains pour agir partout en France

L’éducation aux droits humains est un pilier d’Amnesty International. Face aux dérives autoritaires et réactionnaires que l’on observe partout dans le monde, elle paraît aujourd’hui plus nécessaire que jamais. C’est pourquoi nous lançons un projet collectif, créatif et accessible : « Résistance : défendons nos droits avec l’éducation aux droits humains ». Objectif : donner envie à toutes et tous de s’engager durablement dans la défense des droits humains.

A quoi sert d’avoir des droits si on ne les connaît pas ? C’est à ce paradoxe que cherche à répondre l’éducation aux droits humains. Le concept naît dans le sillage de la Déclaration universelle des droits humains (1948) et se structure progressivement.

En 1974, l’Unesco adopte la Recommandation concernant l’éducation pour la compréhension, la coopération et la paix internationales et l’éducation relative aux droits de l’homme et aux libertés fondamentales. Le texte précise que l’éducation doit mettre l’accent sur « la lutte contre le colonialisme et le néo-colonialisme sous toutes leurs formes et dans toutes leurs manifestations et contre toutes formes et variétés de racisme, de fascisme et d’apartheid ainsi que toutes autres idéologies qui inspirent la haine nationale ou raciale ». Un appel malheureusement toujours criant d’actualité. Dans ce texte, l’Unesco émet aussi le vœu que les principes de la Déclaration universelle des droits humains deviennent « partie intégrante de la personnalité de chaque enfant, adolescent, jeune ou adulte, à mesure qu’il s’épanouit ».

Un beau défi pour l’éducation aux droits humains.

Des jeux et de l'entraide

Pour y parvenir, de nombreux acteurs de la société civile ont développé des outils pédagogiques ouverts à toutes et tous et adaptés à chaque âge de la vie. Chez Amnesty International, nous mettons la participation active, le jeu et l’entraide au cœur de cette démarche, avec des initiatives comme l’escape game « Explorez les droits humains » ou l’expérience collective sur la thématique des inégalités mondiales « Et si le monde était un village » (toutes deux accessibles dès 12 ans).

Ces activités aident chacun à mieux connaître ses droits, à comprendre ceux des autres et à apprendre à les respecter. Car au-delà de la connaissance, l’ambition est plus large. En formant un maximum de citoyens aux valeurs de liberté, d’égalité et de dignité, l’objectif est de faire émerger une société plus vertueuse, dans laquelle chacun se sent responsable de la diffusion et de la bonne application des droits humains autour de soi.

Qu'est-ce que l'éducation aux droits humains ?

L’Éducation aux droits humains est un processus pédagogique qui permet d’appréhender les droits humains de manière ludique et active. Elle vise à faire connaitre, comprendre, respecter et défendre les droits humains fondamentaux.

Ce processus au long cours s’adresse à toutes celles et ceux qui souhaitent construire un monde plus juste et plus respectueux des droits humains.

Face à la montée des discours anti-droits

Cette ambition de l’éducation aux droits humains est aujourd’hui fortement mise à mal. Partout dans le monde, les discours de haine prolifèrent, voire se banalisent, les droits fondamentaux sont attaqués, les discriminations se renforcent. Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International, en faisait l’amère constat à l’occasion du lancement du rapport annuel de 2025 La situation des droits humains dans le monde. « Cent jours après le début de son second mandat, Donald Trump ne montre qu’un profond mépris pour les droits humains. Son gouvernement a rapidement et délibérément ciblé des institutions et des initiatives américaines et internationales essentielles qui visaient à rendre notre monde plus sûr et plus juste. Mais soyons clairs : les racines de ce mal se trouvent bien au-delà des actions de Donald Trump. Cela fait plusieurs années que nous voyons les pratiques autoritaires se propager d’un État à l’autre dans le monde. »

L’éducation aux droits humains n’a donc jamais semblé aussi nécessaire qu’aujourd’hui. Il est encore temps de bâtir une société plus juste et inclusive, mais cela suppose de s’outiller pour résister à la montée des discours anti-droits. Pour faire face à l’inquiétante montée du masculinisme chez les jeunes en France, documenté par le Haut conseil à l’égalité, aux attaques de plus en plus nombreuses contre la probité de la Justice, ou encore à la multiplication des rassemblements anti-migrants en Europe, l’éducation aux droits humains a un rôle à jouer. Celui de former des citoyens conscients que le monde ne sera pas meilleur sans droits humains et qu’il convient à tous de les défendre.

Pour une éducation aux droits humains tout terrain

C’est dans cette dynamique qu’Amnesty International France a choisi de créer le projet « Résistance : défendons nos droits avec l’éducation aux droits humains ». Il s’adresse à toute personne, sans limite d’âge, désireuse de réfléchir, de s’exprimer et de s’engager pour les droits humains - au-delà du cadre scolaire. L'objectif de cette initiative est de toucher un public le plus large et le plus diversifié possible. « On pense souvent à tort que l’éducation aux droits humains se cantonne au milieu scolaire, mais c’est une erreur. L’éducation aux droits humains doit englober tous les territoires et tous les parcours de vie », explique Mishel Mantilla, chargée d’animation et de développement du réseau militant en éducation aux droits humains. « Notre projet se déroulera dans des maisons des jeunes et de la culture (MJC), des médiathèques, des centres sociaux, mais aussi des ateliers d’art, des fablabs, des clubs sportifs ou des associations de quartier » ajoute-t-elle. Reprenant ainsi à son compte l’état d’esprit de la militante Eleanor Roosevelt pour qui les droits humains commençaient tout près de chez soi : le quartier où l’on vit, le collège où vont nos enfants, l’usine, la ferme ou le bureau où l’on travaille.

« Nous faisons appel à tous les acteurs de notre réseau ainsi qu’à ceux de nos structures partenaires pour identifier de nouveaux lieux où nous n’avons pas l’habitude d’agir » reprend Mishel Mantilla.

Les militants auront du mois de novembre au mois de mars pour animer une série d’ateliers en éducation aux droits humains, autour d’activités comme « Qu’est-ce qu’un droit ? » ou « Les discriminations au quotidien ». Ces ateliers déboucheront sur la création d’une œuvre collective ou individuelle (photoreportage, fresque murale, podcast, poème, carnet de bord, flashmob… présentée lors d’événements de clôture dans plusieurs villes de France au printemps 2026. On a hâte d’y être.

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