Exigez avec nous la justice pour toutes les victimes et la protection sans condition des populations civiles
Espace journalistes
Contact presse
Pour toute demande d'interview ou recevoir nos communiqués de presse :
+33 1 53 38 66 00
+33 6 76 94 37 05 (soir & week-end)
Espace journalistes
Contact presse
Pour toute demande d'interview ou recevoir nos communiqués de presse :
+33 1 53 38 66 00
+33 6 76 94 37 05 (soir & week-end)
Thaïlande. Une décision de justice constitue un «dangereux avertissement» pour la liberté d’expression
En réaction à la décision de la Cour constitutionnelle thaïlandaise selon laquelle les appels à la réforme lancés par trois militant·e·s lors des manifestations de 2020 constituent une tentative de renversement de la monarchie, Emerlynne Gil, directrice régionale adjointe pour la recherche à Amnesty International, a déclaré :
« Bien que cette décision ne soit pas assortie d’une peine ni d’une amende, ses lourdes implications représentent un dangereux avertissement pour les centaines de milliers de Thaïlandais·e·s qui souhaitent exprimer leurs opinions ou des critiques légitimes à l’égard de personnalités ou d’institutions publiques, que ce soit en personne ou en ligne. Elle pourrait ouvrir la voie à de graves condamnations de ces trois personnes et bien d’autres, y compris à la détention à perpétuité ou à la peine de mort.
« Si cette décision avait pour but d’instiller la peur au sein de la population et d’empêcher tout débat sur ce genre de sujets, alors l’échec est total. Nous avons assisté à une avalanche de hashtags, de tweets et autres déferlements sur les réseaux sociaux tout de suite après son annonce. Plus de 200 000 Thaïlandais·e·s ont récemment signé une pétition afin d’abolir l’article 112, la loi de lèse-majesté, du Code pénal thaïlandais.
« Ironiquement, ce jugement a été rendu le jour où le bilan des droits humains de la Thaïlande était sous le feu des projecteurs de l’Examen périodique universel (EPU) du Conseil des droits de l’homme de l’ONU, à Genève. Ces dernières années, la Thaïlande a constamment rejeté les recommandations formulées par d’autres pays dans le cadre de l’EPU concernant l’abolition du crime de lèse-majesté dans le Code pénal – indiquant ainsi à la communauté internationale qu’elle n’a absolument pas l’intention de prendre des mesures pour aligner ses lois sur le droit international relatif aux droits humains, surtout lorsqu’il s’agit de faire respecter le droit à la liberté d’expression.
« Cette décision assombrit l’horizon, alors que la Thaïlande ouvre ses frontières aux touristes du monde entier. Quelle duplicité de la part du gouvernement de se montrer accueillant envers les touristes étrangers qui souhaitent passer leurs vacances dans le pays, alors qu’il maintient le peuple thaïlandais sous une chape de plomb et sape ses droits. »
Complément d’information
Le 10 novembre, un juge de la Cour constitutionnelle de Thaïlande a déclaré que les discours prononcés en août 2020 par les militant·e·s Anon Numpa (37 ans), Panusaya Sithijirawattanakul (23 ans) et Panupong Jadnok (24 ans), avaient des « intentions cachées » et représentaient une tentative de renversement de la monarchie.
Ces discours ont été prononcés au début des manifestations massives qui ont déferlé dans le pays en 2020, appelant de manière inédite à réformer la puissante institution monarchique, notamment en révisant ses finances. Ils ont donné lieu à des débats plus vastes et brisé le tabou s’agissant de discuter ouvertement de l’institution royale.
Le tribunal a déclaré qu’il ne s’agissait pas d’appels à la réforme et que le roi et la nation ne faisaient qu’un, ajoutant que « le roi ne peut être bafoué ». Il a également ordonné aux trois militant·e·s, ainsi qu’à des groupes apparentés de leur réseau, de cesser les actions similaires. Cette décision n’est assortie d’aucune sanction, mais les analystes pensent qu’elle pourrait créer un précédent permettant aux procureurs de porter de nouvelles accusations contre les trois militant·e·s, notamment de sédition et de trahison.
En Thaïlande, Il est illégal de critiquer la monarchie et les contrevenants encourent des peines allant jusqu’à 15 ans par chef d’accusation. Les trois militant·e·s doivent déjà répondre d’accusations de lèse-majesté ou d’« outrage à la monarchie », en vertu de l’article 112 du Code pénal. Au moins 151 personnes, dont 13 mineur·e·s, sont également sous le coup d’accusations similaires après avoir participé au mouvement de protestation dirigé par des jeunes.
The post Thaïlande. Une décision de justice constitue un «dangereux avertissement» pour la liberté d’expression appeared first on Amnesty International.
Espace journalistes
Contact presse
Pour toute demande d'interview ou recevoir nos communiqués de presse :
+33 1 53 38 66 00
+33 6 76 94 37 05 (soir & week-end)
Thaïlande. Les autorités doivent mettre un terme aux campagnes de dénigrement et aux cyberattaques malveillantes contre la société civile
Amnesty International a appelé les autorités thaïlandaises à mener des enquêtes et à prendre toutes les mesures nécessaires pour mettre un terme aux cyberattaques contre les défenseur·e·s des droits humains,...
Thaïlande. Expulser des Ouïghours vers la Chine est « d’une cruauté inimaginable »
En réaction aux informations selon lesquelles un groupe d’une quarantaine de Ouïghours détenus en Thaïlande depuis 2014 a été expulsé le 27 février 2025 vers la Chine, Sarah Brooks, directrice du programme...
Thaïlande. Le refus d’examiner une affaire de logiciels espions constitue un recul grave et inquiétant dans la lutte contre leur utilisation illégale
En réaction au refus du tribunal civil de Bangkok d’examiner la plainte déposée par le militant thaïlandais Jatupat Boonpattararaksa contre NSO Group Technologies Ltd pour ne pas avoir empêché qu’il soit...
Thaïlande. Les autorités doivent de toute urgence exécuter les mandats d’arrêt émis contre des suspects de Tak Bai
À quelques jours de l’expiration, vendredi 25 octobre, du délai de prescription dans une affaire où 85 personnes sont mortes pendant et après des manifestations dans le district de Tak Bai, dans la province...
Thaïlande. La décision du tribunal sur l’action en justice dans le cadre de la manifestation à Tak Bai est un premier pas crucial vers la justice
En réaction à la décision rendue le 23 août 2024 par le tribunal faisant droit à la requête des victimes et de leurs familles d’intenter une action en justice contre les membres des forces de sécurité...