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Norvège. Une famille menacée d'une expulsion imminente ne doit pas être renvoyée en Afghanistan, où elle serait en danger

Le gouvernement norvégien exposera une adolescente et sa famille à un risque élevé de graves violations des droits humains s’il les renvoie comme prévu en Afghanistan, a déclaré Amnesty International ce mardi 31 octobre.

Taibeh Abbasi, 18 ans, qui n'est jamais allée en Afghanistan, ne serait-ce qu’en visite, risque à tout moment d’être expulsée vers ce pays avec sa mère et ses deux frères. Amnesty International soutient une campagne locale organisée par des camarades de classe de Taibeh, à Trondheim, pour empêcher leur renvoi.

« Taibeh Abbasi est une adolescente populaire et bien intégrée, qui rêve de devenir médecin. Mais sa vie pourrait être sur le point de changer pour toujours. Comme des milliers d'autres Afghans qui ont trouvé refuge dans des pays européens, elle risque aujourd’hui d'être déracinée et envoyée dans une zone de guerre », a déclaré Charmain Mohamed, responsable des droits des réfugiés et des migrants à Amnesty International.

« L’extraordinaire soutien manifesté par les camarades de Taibeh montre à quel point le gouvernement norvégien est en décalage avec la jeunesse. À travers la détermination dont ils font preuve pour protéger leur amie et sa famille, ces élèves donnent l’exemple de façon remarquable, nous rappelant que nous pouvons tous faire quelque chose pour accueillir les personnes qui fuient la guerre et les persécutions. »

Née en Iran de parents afghans, Taibeh Abbasi a pris la fuite pour la Norvège avec sa mère et ses deux frères en 2012. Le gouvernement norvégien justifie l'expulsion de la famille en affirmant que l'Afghanistan est un pays sûr. Les recherches menées par Amnesty International et par d'autres organisations contredisent ce point de vue.

Les gouvernements européens obligent de plus en plus de demandeurs d’asile à repartir affronter les menaces qu’ils ont fuies, en violation flagrante du droit international. Le mois dernier, dans un rapport intitulé Retour forcé vers l’insécurité, Amnesty International a mis en évidence une forte augmentation du nombre d'Afghans expulsés d'Europe contre leur gré, à un moment où les pertes civiles en Afghanistan n’ont jamais été aussi nombreuses. Le rapport dénonce le sort dramatique d'Afghans renvoyés par des États européens dans leur pays, où ils ont été tués, blessés lors d'attentats à l'explosif, ou vivent dans la crainte constante de subir des persécutions. Amnesty International demande un moratoire sur tous les retours en Afghanistan jusqu’à ce qu’ils puissent se faire en toute sécurité et dans la dignité.

Un certain nombre d'autres sources, telles que l'ONU, les services de renseignement américains et diverses ambassades et organisations humanitaires internationales, ont émis des mises en garde, soulignant que les conditions de sécurité dans le pays s'étaient considérablement détériorées. Pas plus tard que la semaine dernière, la Commission européenne a annoncé une aide humanitaire accrue pour l'Afghanistan, en raison de la détérioration de la situation dans le pays.

Le 4 octobre 2017, plus de 1 500 personnes ont pris part à une manifestation organisée à Trondheim par des élèves de l’établissement où Taibeh Abbasi est scolarisée. Taibeh a fait un discours émouvant, expliquant aux manifestants les craintes que lui inspiraient une expulsion en Afghanistan : « Nous n'allons pas avoir une vie paisible [...] En tant que fille, je suis particulièrement exposée. Mes rêves d'éducation et de carrière seront brisés. »

S'adressant à Amnesty International, Taibeh Abbasi a déclaré : « Il est difficile d'imaginer ce que ce serait de vivre en Afghanistan. Là-bas, je ne vois aucun avenir pour moi et mes frères. Les seules images qui me viennent à l’esprit sont négatives. Aujourd’hui, en Afghanistan, des mineurs – des filles en particulier – sont victimes d’enlèvements, de viols, de travail forcé et d’autres choses terribles. C’est ce que je risque si on m’envoie là-bas. »

« L'histoire de Taibeh illustre la cruauté et le caractère déshumanisant des politiques menées par beaucoup de gouvernements européens, qui ferment les yeux sur les réalités de la vie en Afghanistan pour pouvoir augmenter le nombre des retours. L'Afghanistan n'est un pays sûr pour personne. Les ministres enverraient-ils de gaieté de cœur leurs propres filles adolescentes dans ce pays "sûr" ? », a demandé Charmain Mohamed.

« L’expulsion de la famille Abbasi en Afghanistan serait une décision cruelle et inutile, qui priverait trois jeunes de leur avenir. Nous sommes aux côtés de Taibeh, de ses amis et de tous les Afghans qui risquent d'être expulsés. Nous appelons la Norvège à mettre fin immédiatement aux expulsions vers l’Afghanistan et à envoyer un message fort au reste du monde, à savoir que le renvoi des demandeurs d'asile afghans est dangereux, immoral et illégal. »

 

Complément d’information

La Norvège est l'un des pays européens qui renvoie le plus d'Afghans – pas seulement en proportion par rapport à sa petite population de 5 millions d'habitants, mais en nombre absolu. Selon les autorités afghanes, 32 % des personnes renvoyées dans le pays au cours des quatre premiers mois de l’année 2017 (soit 97 personnes sur 304) venaient de Norvège.

En vertu du principe de non-refoulement, qui a un caractère contraignant en droit international, les États européens ne peuvent transférer qui que ce soit dans un endroit où il existe un risque réel de graves violations des droits humains. Renvoyer des demandeurs d'asile en Afghanistan alors même que ce pays est en proie à une escalade de la violence constitue une violation flagrante du droit international.

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