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Mozambique. Les autorités doivent enquêter sur le recours à la force meurtrière contre les manifestant·e·s

La police du Mozambique a eu recours à une force excessive et meurtrière contre des manifestant·e·s pacifiques et des passant·e·s, notamment en tirant à balles réelles et en utilisant du gaz lacrymogène, à la suite de l’annonce des résultats contestés d’élections locales ayant eu lieu en octobre, a déclaré Amnesty International.

La réaction de la police de la République du Mozambique (PRM) face aux troubles de grande ampleur qui ont éclaté le 12 octobre a fait au moins cinq morts parmi les civil·e·s, dont trois mineurs, et 27 autres personnes ont été blessées à ce jour.

Le recours excessif à la force par la PRM, qui a fait des morts et des blessés graves, et été suivi d’arrestations arbitraires parmi les manifestant·e·s et les passant·e·s, constitue une violation flagrante de la Constitution du pays et de ses obligations internationales en matière de droits humains

Tigere Chagutah, directeur régional pour l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe à Amnesty International

« Le recours excessif à la force par la PRM, qui a fait des morts et des blessés graves, et été suivi d’arrestations arbitraires parmi les manifestant·e·s et les passant·e·s, constitue une violation flagrante de la Constitution du pays et de ses obligations internationales en matière de droits humains », a déclaré Tigere Chagutah, directeur régional pour l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe à Amnesty International. 

« Les autorités mozambicaines doivent respecter les normes internationales régissant le comportement des responsables de l’application des lois et le recours à la force et aux armes à feu. Elles doivent aussi ouvrir dans les meilleurs délais une enquête approfondie, impartiale, indépendante, transparente et efficace sur ces allégations, notamment sur les policiers ayant tué et blessé des personnes qui manifestaient, parmi lesquelles des mineur·e·s, ainsi que sur tous les autres cas de recours excessif à la force, en veillant à ce que les responsables présumés soient traduits en justice dans le cadre de procès équitables. Les victimes et leurs familles doivent quant à elles avoir accès à la justice et à des recours utiles. » 

Les trois mineurs ayant perdu la vie sont un garçon de 16 ans, à Chiúre, dans la province de Cabo Delgado, un garçon de 14 ans, Atipo Ajuma, tué dans la rue alors qu’il vendait du « maheu » (une boisson locale non alcoolisée), et un autre de 17 ans, abattu alors qu’il se cachait de la police avec son père.  

Les victimes et leurs familles doivent quant à elles avoir accès à la justice et à des recours utiles

Tigere Chagutah

Le 26 octobre, la Commission électorale mozambicaine a annoncé la victoire du parti au pouvoir, le Front de libération du Mozambique (FRELIMO), dans 64 des 65 municipalités. Contrairement aux prévisions, le principal parti d’opposition, la Résistance nationale mozambicaine (Renamo), a perdu partout, et le Mouvement démocratique du Mozambique (MDM) a remporté une municipalité, Beira, dans la province de Sofala. L’annonce de la victoire du Frelimo a intensifié les troubles, qui ont commencé le 12 octobre lorsque les premiers résultats ont été affichés par le STAE, l’organisme électoral technique. Des milliers de manifestant·e·s sont descendus dans la rue à Maputo, Matola, Vilanculos, Quelimane, Gurué, Nampula, Nacala, Angoche, Cuamba et Chiúre. La police a violemment dispersé les manifestant·e·s et les passant·e·s, en tuant certains, en blessant d’autres et en procédant à des arrestations. Le 27 octobre, la police a fait irruption dans le bureau de district de la Renamo, à Maputo, et a arrêté des dizaines de sympathisant·e·s et de passant·e·s qui s’étaient réfugiés dans le bureau de ce parti. De nombreux autres manifestant·e·s, parmi lesquels des passant·e·s, ont été arrêtés dans d’autres municipalités du pays. Des centaines de personnes se trouvent toujours en garde à vue, dans des conditions dégradantes et sans avoir été formellement inculpées.

Amnesty International demande la libération immédiate de toutes les personnes détenues uniquement pour avoir participé à des manifestations pacifiques, parmi lesquelles figurent des sympathisant·e·s et des membres du parti d’opposition Renamo.

Des familles de détenu·e·s ont indiqué qu’on leur avait refusé l’accès à leurs proches. Ana Alberto, mère de trois détenus, a déclaré à RTP, la chaîne de télévision et de radio portugaise :

« J’ai trois fils qui ont été arrêtés alors qu’ils faisaient leur travail de vendeurs dans le centre-ville de Maputo. Comme il y avait beaucoup de manifestant·e·s, lorsque la police est arrivée, elle a procédé à des arrestations sans faire de distinction entre ceux qui manifestaient et ceux qui vendaient. Voilà comment mes fils ont été arrêtés. Je n‘ai pas encore pu leur parler depuis qu’ils sont en détention. »    

J’ai trois fils qui ont été arrêtés alors qu’ils faisaient leur travail de vendeurs dans le centre-ville de Maputo

Ana Alberto, mère de trois détenus

Complément d’information 

Le 11 octobre 2023, des élections municipales se sont déroulées dans 65 communes du Mozambique. À la suite de manifestations pacifiques et de célébrations de victoires non confirmées, par des membres et des sympathisant·e·s de la RENAMO, la police a répliqué par la violence en s’en prenant à des bastions de l’opposition. 

Des fonctionnaires de la PRM ont été déployés dans les municipalités où la Renamo a contesté les résultats du scrutin, dès le 12 octobre, en prévision des réactions à l’annonce des résultats par l’organisme de gestion des élections, le STAE, et la Commission électorale nationale. 

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