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Gambie. Les candidats à l’élection présidentielle mis au défi quant à leur engagement en faveur des droits humains

  • L’élection présidentielle offre une occasion précieuse de renforcer le respect des droits humains en Gambie
  • Amnesty International demande aux candidats de signer un manifeste en sept points en faveur des droits humains
  • Les lois qui restreignent les libertés doivent être révisées

Alors que la campagne débute et que les électrices et électeurs s’apprêtent à se rendre aux urnes en Gambie pour l’élection présidentielle de décembre, Amnesty International demande à tous les candidats de rompre avec le passé en s’engageant publiquement à améliorer, une fois élus, la situation des droits humains dans sept domaines clés.

Ainsi, elle publie un manifeste des droits humains en sept points et appelle les candidats à s’engager à : protéger le droit à la liberté d’expression, protéger le droit à la liberté de réunion pacifique, lutter contre l’impunité, mettre fin aux violences sexuelles et fondées sur le genre et aux discriminations touchant les femmes, promouvoir les droits économiques, sociaux et culturels, adopter une loi interdisant la torture et abolir la peine de mort.

Le régime répressif de l’ancien président Yahya Jammeh a été marqué par les arrestations arbitraires massives, la torture généralisée, les homicides extrajudiciaires et la persécution des voix dissidentes

Samira Daoud, directrice pour l'Afrique de l'Ouest et l'Afrique centrale à Amnesty International

« Si nous avons noté de nettes améliorations dans l’espace civique depuis l’arrivée au pouvoir du président Adama Barrow, l’élection du mois prochain offre l’occasion à la Gambie de voir son bilan en termes de droits humains suivre la même voie. Aussi invitons-nous tous les partis politiques et tous les candidats à signer notre manifeste et à s’engager publiquement à protéger les droits de tous en Gambie. »

Ce manifeste met en avant la nécessité de garantir et promouvoir les droits à la liberté d’expression et de réunion pacifique, qui demeurent menacés dans le pays. Le Code pénal contient plusieurs dispositions qui restreignent ces droits, notamment la criminalisation de la sédition en lien avec le président et l’administration de la justice, qui impose des peines sévères, dont l’emprisonnement, la confiscation des publications et des machines d’imprimerie.

Parmi les autres lois qui posent problème, citons :

  • la Loi sur l’information et les communications, qui confère aux services chargés de la sécurité nationale, aux autorités chargées des enquêtes et à l’Autorité de régulation des services publics (PURA) le pouvoir d’intercepter les communications à des fins de surveillance, sans réel contrôle judiciaire ;
  • l’article 5 de la Loi relative à l’ordre public, qui confère un pouvoir excessif à l’Inspecteur général de la police s’agissant de limiter les rassemblements, sans mécanisme de contrôle. Depuis cinq ans, cette disposition est invoquée pour restreindre les manifestations pacifiques.

Amnesty International invite tous les candidats à prendre l’engagement public d’abroger ou de réviser ces lois et de veiller à ce que la législation gambienne soit conforme aux traités régionaux et internationaux relatifs aux droits humains que le pays a ratifiés.

Ils doivent également assurer l’obligation de rendre des comptes pour les violations des droits humains. Les partis politiques et les candidats doivent mettre en œuvre toutes les recommandations de la Commission vérité, réconciliation et réparation portant sur l’engagement de poursuites et la lutte contre l’impunité.

Les membres du régime de l’ancien président Yahya Jammeh qui sont accusés de crimes graves doivent être traduits en justice et, si leur culpabilité est établie, suspendus sur-le-champ de leurs fonctions au sein des forces de sécurité. Les candidats doivent aussi s’engager à abroger la Loi de 2001 relative à l’immunité, qui confère au président le pourvoir d’exonérer les membres des forces de sécurité de poursuites pour tout acte commis lors d’un rassemblement illégal ou en situation d’urgence. En outre, il faut interdire totalement la torture et abolir la peine de mort.

Le manifeste insiste également sur la nécessité de protéger les droits des femmes.

Le gouvernement gambien a interdit les mutilations génitales féminines en 2015 et le mariage des enfants en 2016. Cependant, les discriminations et les violences sexuelles fondées sur le genre visant les femmes perdurent.

Amnesty International invite tous les partis politiques et tous les candidats à s’engager à prendre toutes les mesures appropriées pour éradiquer les discriminations et les violences faites aux femmes, notamment en appuyant leur pleine participation dans les domaines législatif, exécutif et judiciaire.

Ils doivent prendre des mesures progressistes afin de promouvoir l’accès à l’alimentation, à l’éducation, au logement et à la santé.

La population gambienne mérite ce pour quoi la société civile se mobilise depuis des années : un pays qui respecte pleinement les droits humains. Les candidats ont un rôle crucial à jouer en ce sens. La première étape est de signer le manifeste.

Samira Daoud

Complément d’information

L’élection présidentielle aura lieu en Gambie le 4 décembre 2021. La campagne a démarré le 9 novembre, avec six candidats, dont le président actuel Adama Barrow qui brigue un second mandat.

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