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France : la crise climatique s'aggrave, les attaques contre les activistes redoublent

Les attaques contre les droits des défenseur·es de l’environnement s’aggravent et se multiplient partout dans le monde. La France n’échappe pas à cette tendance en mettant en place une véritable stratégie répressive à leur encontre. Dans un rapport circonstancié, Amnesty International dénonce l’attitude des autorités françaises, contraire au besoin de protection des militant·es, qui nourrit une régression mondiale des politiques climatiques.

Intitulé Attaqué·es pour avoir défendu la planète : « Comment la répression des défenseur·es de l’environnement empêche l’action climatique », ce nouveau rapport dénonce les différents leviers de répression qui visent les personnes et organisations qui luttent contre la crise climatique et défendent l’environnement en France. Il démontre comment cette restriction des droits vise à empêcher l’action climatique et s’inscrit dans une vague mondiale de répression et de recul des engagements climatiques pris par les Etats.

« Il est inquiétant de voir que la France, qui avait été moteur il y a dix ans dans la lutte pour le climat, est aujourd’hui un exemple probant de la répression des défenseur·es de l’environnement, alerte Margot Jaymond, Chargée de plaidoyer Justice Climatique chez Amnesty International France. Tout un système existe pour empêcher l’action des défenseur·es, les criminaliser et les réprimer.  Il s’attaque de manière ciblée et intentionnelle à la liberté de manifester, d’expression et d’association, mais aussi au droit à l’information et à la participation des citoyen·nes lorsqu’il s’agit du climat. »

Une stratégie propre de répression des acteurs climatiques

L’ONU a alerté en février 2024 sur une tendance mondiale « généralisée et croissante » à réprimer et criminaliser les manifestations en faveur de l’environnement. Cette nouvelle recherche d’Amnesty International démontre que la France a elle aussi développé une stratégie d’attaques délibérées contre ces défenseur·es et leur espace civique, par des restrictions physiques, juridiques et financières contre le militantisme environnemental.

« Ceci est d’autant plus grave que cela passe par des pratiques autoritaires, comme la démonisation de certains groupes, la réduction au silence des voix dissidentes, et des lois contraires au droit international. Les activistes sont réprimé·es, dénigré·es et décrédibilisé·es, il devient de plus en plus difficile de militer pour le climat. Cela permet de sortir le sujet du débat public et d’empêcher l’action climatique » dénonce Margot Jaymond.

Criminalisation et entraves aux droits de manifester et à la liberté d’association

En France, les mouvements sociaux font face à des entraves croissantes au droit de manifester et à une stratégie de maintien de l’ordre brutale, y compris dans le cadre de manifestations pour le climat. Les témoignages de manifestant·es contre les méga-bassines à Sainte-Soline, en octobre 2022 et mars 2023, font par exemple état de l’usage disproportionné d’armes à létalité réduite.

Ces violences s’accompagnent d’une judiciarisation du maintien de l’ordre, avec le développement d’un arsenal législatif, comme la loi de 2019 visant à renforcer et garantir le maintien de l’ordre public lors des manifestations, dite loi « anti-casseurs ». Les manifestant·es sont criminalisé·es et encourent des poursuites judiciaires majeures et disproportionnées. La coordination anti-répression de l’autoroute A69 a notamment comptabilisé des centaines de gardes à vue et 60 procès depuis février 2023.

« Cette répression alarmante a pour unique but de dissuader et d’empêcher l’action climatique, par la violence exacerbée et les risques judiciaires, poursuit Margot Jaymond. Les associations, obligées de rediriger des ressources de temps et financières dans des combats judiciaires, voient ainsi leur pouvoir d’action affaibli. La lutte climatique est bel et bien la cible d’une stratégie délibérée pour porter atteinte à sa capacité d’action. »

La liberté d’association est également visée, notamment à cause de la loi confortant les principes de la République d’août 2021, qui facilite le retrait de subventions publiques et la dissolution d’associations. Plusieurs associations du mouvement climatique en ont fait les frais, comme Alternatiba qui s’est vue retirer des financements pour des ateliers sur la désobéissance civile ou Les Soulèvements de la Terre victimes d’une tentative de dissolution contraire au droit international en juin 2023.

Rhétorique stigmatisante, opacité médiatique et empêchement civique

Les défenseur·es du climat et leurs actions, notamment la désobéissance civile, font régulièrement face à des discours stigmatisants de la part de responsables politiques, largement relayés par des médias. Des terminologies telles qu’« écoterrorisme » ont été banalisées, et la désinformation ainsi que les discours climatosceptiques sont devenus courants. Il en va d’une stratégie de délégitimation et de diabolisation qui détourne l’attention des véritables enjeux du dérèglement climatique et permet de justifie la répression du mouvement.

De plus, de récentes études relatent des chiffres alarmants sur l’insuffisance du traitement médiatique des enjeux climatiques, alors qu'une large majorité des personnes en France est inquiète du changement climatique. Ces atteintes au droit à l’information créent une vision faussée de la crise et affaiblissent le soutien public à l’action climatique.

Le droit à la participation aux affaires publiques est par ailleurs régulièrement bafoué en France, malgré les obligations de l’Etat en la matière. Plusieurs lois ont favorisé des allègements des procédures environnementales imposées aux entreprises, ignorant ainsi le droit à la participation des personnes impactées de manière disproportionnée par leurs projets polluants.

« Sous couvert de « simplification », les instances permettant de garantir le droit à l’information et à la participation sont attaquées, pour favoriser l’adoption de politiques et projets incompatibles avec la protection de l’environnement et des droits humains. Ces attaques s’inscrivent dans la lignée des reculs politiques permettant de lever les obligations protégeant l’environnement, le climat et nos droits. »

Amnesty International appelle les autorités françaises à prendre urgemment des mesures nécessaires pour protéger les droits des défenseur·es de l’environnement, reconnaître publiquement leur travail légitime et essentiel, et garantir l’accès à l’information et à la participation du public pour les enjeux climatiques. 

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