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Cambodge. Une enquête doit être ouverte pour établir ce qu’il est advenu d’un dissident thaïlandais qui a disparu
Réagissant aux informations signalant que Wanchalearm Satsaksit, militant âgé de 37 ans, a été enlevé par des inconnus devant un immeuble d’habitation à Phnom Penh, David Griffiths, directeur du bureau du Secrétaire général d’Amnesty International, a déclaré :
« Les autorités cambodgiennes doivent enquêter de toute urgence sur l’enlèvement présumé de Wanchalearm Satsaksit afin d’établir où il se trouve. Les autorités thaïlandaises doivent également indiquer si Wanchalearm Satsaksit a été arrêté à leur demande.
« Il est absolument nécessaire que le Cambodge fasse de toute urgence le nécessaire pour que toute la lumière soit faite sur cette affaire extrêmement préoccupante. Une fois qu’il aura été retrouvé, cet homme ne devra pas être renvoyé en Thaïlande, où il ferait très probablement l’objet de poursuites judiciaires.
« Si Wanchalearm Satsaksit a été placé en détention, les autorités doivent indiquer s’il est détenu par l’armée ou par la police. S’il a été arrêté par des agents de l’État, les autorités doivent veiller à ce qu’il soit détenu dans un lieu de détention officiel et à ce qu’il ait immédiatement accès à des avocats et des médecins indépendants, ainsi qu’à sa famille.
« Ce ne serait pas la première fois qu’un ressortissant thaïlandais disparaît après avoir exprimé des opinions politiques. Wanchalearm Satsaksit s’exprime ouvertement sur les réseaux sociaux. Sa soudaine disparition dans des circonstances violentes est extrêmement préoccupante. »
Complément d’information
Wanchalearm Satsaksit, qui est âgé de 37 ans, est un militant thaïlandais en exil au Cambodge. Un de ses proches a signalé sa disparition le 4 juin ; il venait de parler avec lui au téléphone à 17 h 54, alors que Wanchalearm Satsaksit sortait de chez lui pour aller acheter de la nourriture.
Ce membre de sa famille a déclaré que leur conversation a été brutalement interrompue, et que Wanchalearm Satsaksit a dit qu’il étouffait et qu’il n’arrivait plus à respirer. Quand ce proche a cherché à obtenir des informations sur place, environ une demi-heure plus tard, il aurait vu sur l’enregistrement effectué par une caméra de surveillance une voiture Honda Highlander, qui était garée devant l’immeuble où habitait Wanchalearm Satsaksit, s’éloigner. On ne sait toujours pas où se trouve Wanchalearm Satsaksit.
La page Facebook de Wanchalearm Satsaksit explique qu’il est en exil parce qu’il est en faveur de la démocratie. Les autorités thaïlandaises l’ont inculpé d’infractions pénales, dernièrement en 2018 au titre de la Loi relative à la cybercriminalité, parce qu’elles lui reprochent d’avoir publié des informations contre le gouvernement sur une page Facebook sous le titre « Je vais certainement recevoir 100 millions de Thaksin ». Elles auraient à l’époque demandé son extradition aux autorités cambodgiennes. Elles l’ont également inculpé pour ne s’être pas soumis à des convocations adressées en 2014 à de nombreux militants et représentants de l’opposition à la suite du coup d’État militaire de mai 2014. Avant de partir en exil, il a milité en tant que jeune et dans le domaine de la lutte contre le VIH, et a également dirigé un programme de sensibilisation au VIH au sein de l’Alliance arc-en-ciel de Thaïlande.
Les autorités thaïlandaises demandent de longue date aux pays voisins l’extradition des militants politiques thaïlandais. Amnesty International est préoccupée par la sécurité des ressortissants thaïlandais qui se sont exilés dans des pays voisins de la Thaïlande et dont l’extradition a été demandée par les autorités thaïlandaises. Ces dernières années, au moins huit militants et membres de l’opposition thaïlandais ont disparu ou été tués au Laos et au Viêt-Nam, notamment des personnes en exil qui ont diffusé des informations critiquant le gouvernement ou la monarchie. Figurent parmi ces huit militants des personnes dont les autorités thaïlandaises ont demandé à plusieurs reprises l’extradition, y compris au motif que leurs émissions diffusées depuis le Laos en direction de la Thaïlande constituaient une menace pour la sécurité.
Amnesty International est également préoccupée par le fait que des pays voisins, comme le Laos et le Viêt-Nam, n’ont pas exercé la diligence requise dans les enquêtes sur ces enlèvements par des inconnus de ressortissants thaïlandais dont les autorités thaïlandaises avaient demandé l’extradition pour qu’ils répondent d’accusations de lèse-majesté.
Parmi les personnes qui ont subi ce sort, on peut citer Ittipol Sukpaen, qui a disparu en juin 2016 ; Wutthipong « Ko Tee » Kottham-makhun, qui a disparu après avoir été enlevé par des hommes masqués parlant le thaï en juillet 2017 (les autorités laotiennes ont confirmé n’avoir pas enquêté sur sa disparition) ; Surachai Danwattananusorn, qui a disparu après son enlèvement à Vientiane en décembre 2018, en même temps que Chatcharn Buppawan et Kraidej Lulert, dont les corps ont été retrouvés dans le fleuve Mékong, en Thaïlande, en décembre 2018.
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