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Afrique australe. Les gouvernements doivent mettre de côté les considérations politiques lors de la distribution de l’aide alimentaire dans le contexte du COVID-19

Alors que certains gouvernements mettent en œuvre des mesures de protection sociale plus que nécessaires afin d’atténuer l’impact du COVID-19, notamment en distribuant une aide alimentaire aux familles pauvres et aux personnes ayant perdu leurs sources de revenus, des pratiques de distribution partisane des denrées se dessinent dans les pays d’Afrique australe, a déclaré Amnesty International le 6 mai 2020.

« La distribution d’aide alimentaire selon les affiliations aux partis politiques est totalement inacceptable et sape les mesures de protection que les gouvernements se sont engagés à mettre en œuvre pour respecter le droit à l’alimentation de tous, a déclaré Deprose Muchena, directeur régional d'Amnesty International pour l'Afrique de l’Est et l'Afrique australe.

« Des millions de personnes sont confrontées à la menace de la faim et se trouvent déjà dans une situation précaire parce qu’elles ont perdu leurs sources de revenus du fait des régimes de confinement instaurés pour lutter contre la propagation du COVID-19. La faim ne doit pas être utilisée à des fins politiques. Toute personne qui ne peut pas subvenir à ses besoins doit recevoir de la nourriture, quelle que soit son affiliation politique présumée. »

En Angola, des informations faisant état d’une distribution partisane de l’aide alimentaire ont commencé à circuler après que le gouvernement a annoncé des mesures d’aide et de secours destinées aux entreprises, aux travailleurs·euses du secteur informel et aux familles touchées par les régimes de confinement. Depuis le 23 mars, le pays est placé en état d’urgence, et ce au moins jusqu’au 10 mai. Des rations de maïs, de riz, de pâtes, de sucre et d’huile de cuisson notamment ont commencé à être distribuées lorsque le gouvernement a annoncé une aide nationale de plus de 510 000 euros par l’intermédiaire du ministère de l’Action sociale, de la Famille et de la Promotion des femmes.

Des organisations de la société civile se sont dites préoccupées par le manque de transparence sur les denrées distribuées via le programme d’aide du gouvernement. Selon les informations recueillies par Amnesty International, des familles dans les provinces de Luanda et Benguela se sont plaintes de n’avoir pas été dûment informées des critères déterminant qui pouvait bénéficier de l’aide alimentaire ni de la façon dont le gouvernement sélectionnait les personnes chargées de la réceptionner au sein des communautés. L’aide alimentaire n’est pas parvenue jusqu’à certaines familles considérées comme en ayant grandement besoin dans les provinces du sud, après des années de sécheresse et de détournement des terres subies par les communautés d’éleveurs pastoraux. En avril, Amnesty International a fait part de son inquiétude face à l’absence d’aide apportée par le gouvernement au peuple San, dans la province de Cuando-Cubango. Ces communautés n’ont toujours rien reçu à ce jour.

Au Zimbabwe, la distribution partisane de l’aide alimentaire a des conséquences négatives sur les groupes les plus vulnérables et les plus marginalisés, comme les personnes âgées, les foyers dont le chef de famille est mineur, les femmes enceintes et les personnes souffrant de handicaps. Certains affirment ne consommer qu’un seul repas par jour, selon des observateurs de la société civile. Des habitants du quartier de Sakubva, à Mutare, assurent que la distribution de l’aide alimentaire par le gouvernement dans le secteur s’est faite sur des bases partisanes.

À Mutasa, Regai Tsunga, député du parti de l’opposition Mouvement pour le changement démocratique-Alliance, a été arrêté et inculpé d’infraction à l'Instrument statutaire 83 de 2020, qui interdit tout déplacement inutile durant le confinement national, au motif qu’il a distribué des denrées alimentaires aux plus démunis et a pris en considération les habitant·e·s qui se plaignaient de la distribution partisane des repas subventionnés par le gouvernement. En revanche, les membres du parti au pouvoir dans d’autres circonscriptions sont autorisés à distribuer de la nourriture sans encourir aucune sanction. Au Zimbabwe, plus de quatre millions de personnes souffraient d’insécurité alimentaire en raison de la sécheresse avant la crise du COVID-19. Selon le Programme alimentaire mondial des Nations Unies, ce chiffre atteint aujourd’hui 7,7 millions, appelant une réponse qui ne laisse personne de côté pour des raisons partisanes.

En Afrique du Sud, certains conseillers du Congrès national africain (ANC), le parti au pouvoir, sont accusés d’avoir pillé les colis alimentaires destinés aux pauvres. Aussi le président Cyril Ramaphosa a-t-il réclamé des mesures très fermes contre les responsables présumés, l’ANC demandant l’arrestation des conseillers impliqués. D’après les médias, des faits de corruption et de pillage alimentaire ont été signalés dans huit provinces où les conseillers de l’ANC étaient chargés de distribuer la nourriture à la population locale. Au lieu de la donner aux personnes dans le besoin, ils l’auraient gardée pour eux, leurs familles et leurs amis. Des contestations ont alors éclaté dans certains quartiers, comme Alexandra dans la banlieue nord de Johannesburg ou au Cap.

« Le COVID-19 révèle le côté obscur de la corruption et des inégalités dans la région. En cette période très difficile, nul ne doit être privé de nourriture en raison de son appartenance politique, a déclaré Deprose Muchena.

« Les responsables politiques doivent dépasser leurs clivages et leurs ambitions, et veiller à ce que chacune et chacun ait de quoi se nourrir. »

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