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Shahnewaz Chowdhury

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Liberté d'expression

Shahnewaz risque 10 ans de prison pour un post Facebook où il défend l’environnement

Pour un post sur Facebook critiquant un projet de centrale électrique au charbon, Shahnewaz Chowdhury, ingénieur, risque des années de prison.

Le 26 mai 2021, la zone de Banshkhali est balayée par une tempête. Natif de cette région côtière du sud-est du Bangladesh, particulièrement vulnérable aux effets du changement climatique, Shahnewaz Chowdhury poste alors un message sur Facebook.

Ingénieur de métier, il dénonce l'impact de la centrale électrique locale au charbon sur l’environnement et invite la jeunesse « à résister à l’injustice et à s’exprimer sans crainte ». Le lendemain, le groupe S. Alam, à la tête du projet, dépose plainte contre Shahnewaz en l’accusant de publication de fausses informations.

Le 28 mai, il est arrêté par la police en vertu d’une loi répressive sur la liberté numérique. Détenu dans des conditions inhumaines pendant quatre-vingts jours, il sera finalement libéré le 16 août 2021, mais reste poursuivi.

Signée par 63 personnalités, une déclaration a demandé l’arrêt des poursuites contre Shahnewaz Chowdhury. L’économiste Anu Muhammad est l’un des signataires de cette déclaration. Joint par La Chronique, il explique : « Toute la zone côtière du Bangladesh est concernée par une série de projets de centrales au charbon, financées par des entreprises indiennes, chinoises, japonaises. Sauf que, selon le Conseil de développement de l’énergie (l’autorité gouvernementale, ndlr), le Bangladesh est excédentaire en électricité, il n’y a pas d’urgence à construire des centrales électriques au charbon. Malgré cela, les porteurs de projet passent en force, grâce à toute une série d’irrégularités ».

C’est ce qui s’est passé pour la centrale de Banshkhali. En 2015, le groupe bangladais a réussi à acheter des terres aux villageois en leur faisant croire qu’il s’agissait de construire à la place des usines de textile susceptibles de générer des milliers d’emplois.

Un an plus tard, 30 000 personnes défilent pacifiquement pour protester contre ce projet et récupérer leurs terres. Mais les forces de l’ordre ripostent violemment : quatre personnes sont abattues par la police et par des miliciens à moto. Une autre sera tuée en 2017 lors d’affrontements entre villageois et partisans de la centrale.

En avril 2021, ce sont des ouvriers de la centrale réclamant des arriérés de salaire et une réduction du temps de travail qui se font tirer dessus. Bilan : 7 morts et des centaines de blessés. Dans son post, Shahnewaz Chowdhury attribuait à la centrale la mort « scandaleuse » de manifestants. En attente de son procès, il risque dix ans de prison.

Agir

Il défend l’environnement, défendons-le !

Toutes les charges retenues contre Shahnewaz doivent être abandonnées. Signez notre pétition pour interpeller les autorités du Bangladesh !