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© Joe Raedle/Getty Images

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Trinité-et-Tobago : tout ce qu'il faut savoir sur les droits humains

Chaque année, nous publions notre Rapport annuel sur la situation des droits humains dans le monde. Un an d’enquête, 156 pays analysés. Voici ce qu’il faut savoir sur les droits humains à Trinité-et-Tobago en 2022.

Cette année encore, les autorités ont renvoyé de force des demandeurs et demandeuses d’asile dans leur pays, en violation du droit international relatif aux droits humains. Les femmes vénézuéliennes étaient toujours en butte à la violence liée au genre.

CONTEXTE

Un groupe de travail instauré par le Conseil des ministres en 2021 a présenté en avril un rapport de 307 pages sur les pratiques abusives existant dans les foyers pour enfants, ce qui a fait resurgir des préoccupations de longue date concernant la façon dont les mineur·e·s pris en charge par l’État étaient traités.

DROITS DES PERSONNES RÉFUGIÉES OU MIGRANTES

Trinité-et-Tobago restait l’un des rares pays du continent américain à ne disposer d’aucune loi nationale sur l’asile, alors même qu’elle était partie à la Convention relative au statut des réfugiés [ONU] et à son protocole.

Les demandes d’asile continuaient cependant d’être traitées par le HCR, qui, en juillet, avait enregistré 22 500 personnes réfugiées ou demandeuses d’asile, dont 87 % venaient du Venezuela. Avec le soutien du HCR, des organisations de la société civile fournissaient à ces personnes une aide alimentaire, des services psychosociaux et de santé mentale ainsi que des soins médicaux.

En février, plusieurs titulaires de mandats de procédures spéciales des Nations unies, dont le rapporteur spécial sur les droits de l’homme des migrants, ont exprimé leur préoccupation concernant les renvois forcés illégaux (pushbacks) de migrant·e·s par les gardes-côtes trinidadiens.

Ils ont aussi attiré l’attention sur l’interception d’un bateau à bord duquel se trouvaient 39 Vénézuéliennes et Vénézuéliens, parmi lesquels 10 enfants. Un bébé est mort et sa mère a été blessée lors de l’opération. Les rapporteurs et rapporteuses spéciaux des Nations unies ont également fait part de leur inquiétude à propos de l’expulsion, à la suite de cette interception, de 35 des 39 personnes demandeuses d’asile présentes sur l’embarcation, alors qu’une enquête sur la mort de l’enfant était apparemment en cours.

En octobre, avant une audience à la Commission interaméricaine des droits de l’homme, le Centre caribéen pour les droits humains, une ONG locale, s’est dit préoccupé par les informations selon lesquelles des Vénézuélien·ne·s étaient détenus dans des conditions inhumaines, certains étant en outre expulsés sans qu’un examen individualisé de leurs besoins en matière de protection internationale et des risques qu’ils couraient en cas de retour dans leur pays ait été réalisé.

VIOLENCES FAITES AUX FEMMES ET AUX FILLES

Les femmes fuyant la crise humanitaire et des droits humains qui persistait au Venezuela étaient toujours particulièrement exposées à la traite à des fins de prostitution, au viol et à d’autres formes de violence sexuelle, à l’exploitation au travail et à la servitude pour dettes.

Selon des informations parues dans la presse, les autorités ont lancé en septembre, avec le soutien du gouvernement des États- Unis et de l’Organisation internationale pour les migrations, un programme de lutte contre la traite des êtres humains baptisé Heal Empower Rise.

PEINE DE MORT

La peine de mort continuait d’être obligatoirement imposée en cas de meurtre, y compris à l’issue de procès organisés en ligne et devant un juge unique. En mai, le Comité judiciaire du Conseil privé au Royaume-Uni, juridiction d’appel de dernière instance de Trinité-et-Tobago, a confirmé la constitutionnalité de l’application obligatoire de la peine de mort.