Chacun de vos dons rend possible nos enquêtes sur le terrain dans plus de 150 pays

Slovénie
Chaque année, nous publions notre Rapport annuel sur la situation des droits humains dans le monde. Un an d’enquête, 150 pays analysés. Voici ce qu’il faut savoir sur les droits humains en Slovénie en 2024.
Les lois réglementant les manifestations pacifiques restaient contraires au droit international. Quelque 140 000 personnes étaient toujours privées d’accès aux soins de santé primaires en raison de la pénurie de médecins de famille. Les « personnes effacées » n’ont pas pu retrouver leur statut de résident·e·s et ne pouvaient toujours pas exercer leurs droits fondamentaux. Les Roms et les personnes LGBTI étaient en butte à la discrimination. Le gouvernement a durci les sanctions contre certaines émissions nocives, mais n’a pas tenu son engagement de supprimer les subventions aux combustibles fossiles.
LIBERTÉ D’EXPRESSION, D’ASSOCIATION ET DE RÉUNION
La Loi sur les rassemblements publics était toujours en contradiction avec le droit international. Elle ne définissait pas avec suffisamment de précision les comportements policiers autorisés, ce qui conférait aux forces de l’ordre un important pouvoir de dispersion. La loi attribuait par ailleurs une responsabilité disproportionnée aux organisateurs·rices, qui pouvaient être tenus de verser des indemnités pour les décès et blessures causés par des circonstances exceptionnelles comme un mouvement de foule ou une confusion générale.
DROIT À LA SANTÉ
L’ensemble du pays était encore touché par une importante pénurie de médecins de famille, et quelque 140 000 personnes n’avaient pas suffisamment accès aux soins de santé primaires.
Plus de 230 000 femmes et filles de plus de 13 ans étaient privées de soins de santé sexuelle et reproductive en raison d’une pénurie de professionnel·le·s de la santé dans leur région. Des organisations de la société civile ont prévenu que ce nombre pourrait doubler dans les cinq ans, avec le départ en retraite des gynécologues en activité.
L’Institut national de la santé publique a signalé en avril que l’accès aux services de santé s’était beaucoup dégradé en 10 ans.
En septembre, le gouvernement a adopté une nouvelle stratégie pour les soins de santé primaires, qui prévoyait une approche coordonnée visant à rendre le système de santé publique plus juste, plus accessible et plus durable.
Le gouvernement a également proposé de modifier la Loi relative aux services de santé dans le but de renforcer le réseau de santé publique et d’établir les conditions selon lesquelles les salarié·e·s du public pouvaient compléter leur activité en exerçant dans le secteur privé. Certains groupes de la société civile ont alerté l’opinion sur le fait que cette proposition encourageait la privatisation des soins. Selon eux, l’État devrait plutôt chercher à renforcer le système de santé publique, de manière à ce qu’il bénéficie de financements suffisants et soit accessible à toutes et tous sans discrimination.
DISCRIMINATION
« Personnes effacées »
Les personnes dites « effacées » (des citoyens et citoyennes d’autres républiques d’ex-Yougoslavie exclus des registres des résident·e·s permanents après avoir vu leurs noms inconstitutionnellement rayés de ces listes en 1992) vivaient toujours dans le dénuement.
En février, une proposition de loi préparée par des groupes de la société civile avec le soutien du cabinet de la Présidente, visant à leur redonner le statut de résident·e·s permanents, a été rejetée par le gouvernement. Les personnes « effacées » étaient donc toujours privées des droits à une assurance maladie, un emploi et un logement, garantis par ce statut.
Roms
Les Roms étaient toujours en butte à l’exclusion sociale et à la discrimination, en particulier celles et ceux qui vivaient dans les campements précaires du sud-est du pays, isolés et séparés du reste de la population. Beaucoup vivaient dans des logements mal construits, sans aucune sécurité d’occupation, et sans eau potable, sanitaires, ni électricité.
Personnes LGBTI
Les personnes qui souhaitaient faire officiellement reconnaître leur genre sur leurs papiers d’identité étaient toujours contraintes d’obtenir auprès d’un établissement de santé ou d’un médecin un certificat de diagnostic d’un trouble mental.
DROITS DES PERSONNES RÉFUGIÉES OU MIGRANTES
En juin, la Slovénie a temporairement réintroduit des contrôles aux frontières avec la Croatie et la Hongrie pour une durée de six mois, invoquant de nouvelles menaces pour la sécurité du pays en lien avec l’immigration.
DROIT À UN ENVIRONNEMENT SAIN
En mars, une modification de la Loi sur la protection de l’environnement a limité plus sévèrement les émissions nocives des usines de co-incinération.
Le gouvernement préparait une loi sur le climat, dont certaines propositions étaient insuffisantes au regard des engagements pris par le pays au titre de l’Accord de Paris. Le Conseil du climat, un comité consultatif indépendant, a accusé l’État d’avoir manqué à son engagement de cesser de subventionner les combustibles fossiles.
En réaction aux inondations sans précédent survenues en 2023, les autorités ont mis en place d’importantes mesures d’adaptation pour améliorer la résilience du pays face aux pluies diluviennes.