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© Press Association/Friso Gentsch//DPA
Chypre
Chaque année, nous publions notre Rapport annuel sur la situation des droits humains dans le monde. Un an d’enquête, 150 pays analysés. Voici ce qu’il faut savoir sur les droits humains à Chypre en 2024.
Les locaux d’une ONG de lutte contre le racisme ont été la cible d’une attaque à l’engin explosif. Selon certaines informations, les autorités ont continué de procéder à des renvois forcés illégaux vers le Liban. Le traitement des demandes d’asile des ressortissant·e·s syriens a été suspendu. Une enquête médicolégale sur la mort du conscrit Athanasios Nicolaou a conclu qu’il avait été étranglé.
DROITS DES PERSONNES RÉFUGIÉES OU MIGRANTES
En janvier, les locaux de l’ONG KISA, qui luttait contre le racisme, ont été gravement endommagés par un engin explosif. L’organisation et des personnes travaillant avec elle avaient auparavant fait l’objet de menaces et d’actes de harcèlement de la part de groupes nationalistes et hostiles aux migrant·e·s. Les poursuites pénales engagées contre l’ancien directeur exécutif de KISA, Doros Polykarpou, qui semblaient être motivées par son travail en faveur des droits humains, ont suscité des préoccupations.
Le traitement des demandes de protection internationale présentées par les ressortissant·e·s syriens a été suspendu en avril, « dans l’attente d’éléments nouveaux » concernant l’évaluation de la situation en Syrie, à la suite de l’appel lancé à ce sujet par les autorités auprès des autres pays de l’UE.
En juin, le HCR a exprimé des préoccupations concernant le renvoi sommaire de personnes en quête d’asile vers la zone tampon contrôlée par les Nations unies. À la suite d’une demande de mesures provisoires déposée par deux ONG auprès de la Cour européenne des droits de l’homme, les demandeurs et demandeuses d’asile bloqués depuis des mois dans la zone tampon ont été transférés en novembre au centre d’accueil temporaire Limnes, à Kofinou, et ont pu accéder à la procédure de demande d’asile. Le nombre de personnes en quête d’asile arrivant en bateau a augmenté, et des informations ont fait état au cours de l’année de renvois sommaires, et donc illégaux, par voie maritime vers le Liban. Il est notamment apparu que des Syrien·ne·s avaient été reconduits en Syrie après avoir été ainsi renvoyés au Liban en 2023. En octobre, la Cour européenne des droits de l’homme a condamné Chypre pour le renvoi sommaire, en 2020, d’un groupe de Syrien·ne·s vers le Liban, ce qui allait à l’encontre de l’interdiction des expulsions collectives, et pour n’avoir pas évalué les risques encourus par ces personnes à leur retour dans ce pays.
RECOURS EXCESSIF À LA FORCE
Selon certaines sources, les autorités ont recouru à la force de manière excessive en avril, lors de l’arrestation de plusieurs personnes qui manifestaient pour dénoncer la mort d’un Bangladais ayant sauté par la fenêtre de sa chambre pendant une opération de police à Limassol. Ces personnes auraient également été maltraitées en détention.
LIBERTÉ DE RÉUNION
En juin, des organisations de la société civile se sont inquiétées d’une proposition de loi visant à réglementer les manifestations, dont certaines dispositions rendaient passibles de poursuites les organisateurs·trices de rassemblements interdits et les participant·e·s à de tels rassemblements, ainsi que les manifestant·e·s qui dissimuleraient leur visage.
IMPUNITÉ
Une nouvelle enquête médicolégale sur le décès, en 2005, du conscrit Athanasios Nicolaou a conclu en mai qu’il s’agissait d’un homicide volontaire par strangulation. Le Conseil des ministres a chargé deux enquêteurs indépendants de rouvrir l’enquête judiciaire.
DROIT À UN ENVIRONNEMENT SAIN
Chypre a perdu sept places au classement de l’Indice de performance climatique, en raison de la faible part d’énergies renouvelables dans la production énergétique nationale et de la promotion du gaz « naturel » en tant que source d’énergie de transition.
DISPARITIONS FORCÉES
Entre 2006 et décembre 2024, le Comité des personnes disparues à Chypre a identifié les restes de 1 051 personnes disparues (756 Chypriotes grecs et 295 Chypriotes turcs).