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© AIZAR RALDES/AFP/Getty Images

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Bolivie

Chaque année, nous publions notre Rapport annuel sur la situation des droits humains dans le monde. Un an d’enquête, 150 pays analysés. Voici ce qu’il faut savoir sur les droits humains en Bolivie en 2024.

Cette année encore, des défenseur·e·s des droits humains ont été victimes d’attaques et de harcèlement. Les autorités n’ont pas protégé le droit des peuples autochtones à l’autodétermination, ni garanti le respect du principe de consentement préalable, libre et éclairé. Les élections judiciaires ont été repoussées. Les mesures prises par les autorités pour lutter contre les incendies de forêt se sont révélées insuffisantes et ceux-ci ont atteint des niveaux record.

CONTEXTE

De nombreuses personnes ont continué de se heurter à des obstacles socioéconomiques dans l’exercice de leurs droits à la santé, à l’alimentation et à l’eau, entre autres.

En juin, le commandant général des forces armées a déployé des véhicules blindés au palais présidentiel dans le cadre d’une tentative de coup d’État. Il a été arrêté peu de temps après, en même temps que d’autres personnes.

DÉFENSEUR·E·S DES DROITS HUMAINS

Les autorités n’ont pas protégé les défenseur·e·s des droits humains, qui étaient toujours pointés du doigt et la cible d’actes de harcèlement et d’attaques. Les personnes travaillant sur les problèmes liés à l’environnement et aux droits en matière de terres et de territoires étaient particulièrement visées. Des gardes forestiers du parc national Madidi ont cette année encore été la cible de menaces et d’attaques. En août, le défenseur des droits humains Waldo Albarracín Sánchez et sa famille ont été menacés physiquement en raison de leur travail de longue date en faveur des droits humains.

Le travail de l’Assemblée permanente de défense des droits humains, une ONG bolivienne basée à La Paz, la capitale, restait fortement entravé. Des groupes ayant des liens avec des personnes très influentes dans la sphère politique occupaient toujours les locaux de cette organisation, dont l’accès était bloqué par la police, ce qui compromettait le déroulement de ses activités. Des organisations de défense des droits humains ont attiré l’attention sur les risques spécifiques auxquels étaient confrontées les femmes défenseures, généralement sous-représentées dans les données relatives aux agressions contre les défenseur·e·s des droits humains.

DROITS DES PEUPLES AUTOCHTONES

Bien que la Bolivie soit partie à la Convention no 169 de l’OIT, le gouvernement n’a pas mis en œuvre de processus efficaces pour veiller à obtenir le consentement préalable, libre et éclairé des peuples autochtones dans le cadre des projets d’extraction sur leurs territoires, et n’a pris aucune mesure pour respecter leur droit à l’autodétermination ni leur garantir la sécurité légale d’occupation de leurs terres et territoires. Le Comité pour l’élimination de la discrimination raciale [ONU] s’est déclaré « préoccupé par les allégations de violation du droit constitutionnel d’être consulté préalablement dans l’affaire Ayllu Acre Antequera ». L’affaire en question concernait une communauté autochtone dont le territoire était le lieu d’activités minières.

DROIT À UN PROCÈS ÉQUITABLE

L’OEA et la rapporteuse spéciale des Nations unies sur l’indépendance des juges et des avocats ont exprimé leur préoccupation quant au respect du droit à une justice indépendante et impartiale, les élections judiciaires ayant été reportées de plus d’un an. Elles ont finalement eu lieu sous forme partielle le 15 décembre.

DROIT À UN ENVIRONNEMENT SAIN

L’Assemblée législative a permis quelques avancées en abolissant une série de lois qui autorisaient la déforestation et l’expansion de secteurs tels que l’élevage commercial de bétail, l’agriculture à échelle industrielle et les projets d’extraction. Néanmoins, en violation des engagements internationaux de la Bolivie en matière d’émissions de carbone, les autorités n’ont pas pris de mesures décisives pour lutter contre les incendies de forêt. Ceux-ci ont atteint des niveaux record en août et en septembre, mettant en péril les droits au logement, à la santé et à l’éducation, entre autres.

DROITS DES FEMMES ET DES FILLES

Le ministère public a indiqué que 84 féminicides avaient été recensés entre janvier et décembre.

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