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Albert Woodfox et Herman Wallace © Third Party

Albert Woodfox et Herman Wallace © Third Party

Liberté d'expression

Etats-Unis : 40 ans à l’isolement

A l’occasion de son premier passage à Paris, retour sur l’histoire d’Albert Woodfox qui a passé plus de 40 à l’isolement dans une prison de Louisiane.

Alors que les discriminations raciales et les violences policières aux Etats-Unis ont fait émerger un nouveau mouvement de contestation autour du mot d’ordre « Black Lives matter », Albert Woodfox et Robert King poursuivent aujourd’hui leur combat pour dénoncer les conditions carcérales, les discriminations raciales et appeler à la libération des autres prisonniers politiques aux Etats-Unis.

Rendez-vous : rencontrez Albert Woodfox et Robert King à Paris le 15 novembre

L'histoire des "Trois d'Angola"

En 1972, Albert Woodfox a été condamné avec Herman Wallace à la détention à vie dans la prison d’Angola, en Louisiane, pour le meurtre d’un gardien de prison.

Il apparaitra que le dossier d’accusation a été monté de toutes pièces : achat de témoins, perte de preuves à décharge… Ces deux hommes ont toujours clamé leur innocence, dénonçant une condamnation politique fabriquée pour les faire taire, alors qu’ils menaient régulièrement des actions, au sein de la prison, pour améliorer les conditions de détention des détenus et combattre les discriminations raciales qui prédominaient.

Les deux hommes ont été immédiatement placés à l’isolement, dans des cellules de 6 m2, avec un troisième militant Black Panther, Robert King.

Les trois hommes sont devenus les Trois d’Angola, du nom du pénitencier de Louisiane où ils étaient détenus à l’isolement jusqu’à leurs libérations et après l’annulation de leurs condamnations respectives.

Des dizaines d'années d'isolement

Albert Woodfox, 71 ans aujourd’hui, a passé 44 ans de sa vie, entre avril 1972, et février 2016, en détention à l’isolement. Il détient ainsi le triste record de longévité à l’isolement des Etats-Unis. Les 20 dernières années, Albert Woodfox a vu sa condamnation annulée à trois reprises, mais à chaque fois, l’Etat de Louisiane s’est acharné par tous les moyens à empêcher sa libération. Il sera libéré en 2015, après une longue campagne de mobilisation.

Herman Wallace a été libéré le 2 octobre 2013, après 41 ans de détention à l’isolement. Rongé par un cancer, il décédera trois jours après sa libération.

Robert King a été libéré en 2001, après 31 ans de détention à l’isolement. Depuis sa sortie. Il est devenu le porte-voix et le fer de lance de la campagne pour la libération de ses deux camarades, et pour la fin de la détention à l’isolement prolongé aux Etats-Unis.

En 2016, Amnesty International lance une campagne pour mettre en avant les personnes libérées et inciter les gens à agir aux côtés de l'organisation © AIF

Les défaillances du système judiciaire américain

L’histoire des Trois d’Angola offre un condensé des défaillances du système judiciaire et carcéral américain, dans un contexte de discriminations raciales toujours prégnant.

Elle est aussi une illustration dramatique de la tendance croissante des Etats-Unis à maintenir de dizaines de milliers de détenus à l’isolement sur des périodes prolongées. Alors que 80 000 détenus sont à l’isolement prolongé, ce mode de détention a des conséquences particulièrement dévastatrices sur la santé mentale et physique des détenus. Amnesty International considère la détention à l’isolement prolongé comme un traitement cruel, inhumain et dégradant.

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Rencontre publique avec Albert Woodfox et Robert King

Une rencontre exceptionnelle à Paris donnera la parole à Robert King et Albert Woodfox