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Des membres du personnels soigannts manifestent à la suite de la propagation du Covid-19 et de leurs conditions de travail, Thessalonique, Grèce // Credit : REUTERS/Murad Sezer

Des membres du personnels soigannts manifestent à la suite de la propagation du Covid-19 et de leurs conditions de travail, Thessalonique, Grèce // Credit : REUTERS/Murad Sezer

En Grèce, le système de santé ravagé fait face au Covid-19

En 2010, la Grèce a adopté des mesures d’austérité en réponse à la crise mondiale de 2008, impactant directement les dépenses de santé publique. Après dix années de sous-investissement, les services de santé grecs sont confrontés à un grave défi face à la pandémie actuelle. Notre enquête.

La pandémie de COVID-19 qui touche la Grèce agit comme un révélateur : les années de récession et de mesures d’austérité ont mis le système de santé du pays à genoux.

Du fait des sévères coupes budgétaires opérées depuis 2010, nombreux sont ceux qui n’ont plus les moyens de se soigner ou n’ont plus accès aux soins de santé. Les professionnels de santé doivent composer avec de graves pénuries de personnel, une situation de crise que l’arrivée du COVID-19 ne fait qu’exacerber.

Des dépenses de santé publique en chute

Dans le cadre des mesures d’austérité adoptées par le gouvernement grec en réponse à la crise mondiale de 2008, les dépenses publiques ont été réduites de 32 % dans les différents secteurs.

Ainsi, les dépenses de santé publique ont chuté de près de 43 % entre 2009 et 2017. Les réformes structurelles ont fait basculer une part plus importante des coûts des soins sur les patients. En outre, les trois programmes d’aide financière conclus avec les créditeurs de la Grèce comportaient des conditions, dont certaines ont encouragé, voire influencé, les mesures d’austérité qui se sont traduites par un système de santé affaibli.

Lire aussi : Tout savoir sur le Covid-19 et les droits humains

À bout de souffle

L’impact s’est fait vivement ressentir par le personnel et les patients.

Des patients sollicitant des soins au sein du système de santé publique sont confrontés à de longs délais d’attente entraînant parfois des souffrances supplémentaires. La plupart d’entre-eux rencontrent également des difficultés pour bénéficier de soins en raison des coûts élevés.

Conscient de l’état de faiblesse du système de santé, le gouvernement a réagi à la pandémie du Covid-19 en adoptant une série de mesures visant à contenir la propagation du virus, notamment un confinement rapide qui a contribué à réduire le nombre de contaminations et de décès. Il a également proposé une aide économique à la population et alloué 200 millions d’euros supplémentaires au système de santé.

Les difficultés rencontrées par les professionnels de santé au cours de la période d’austérité sont néanmoins bien souvent exacerbées durant la pandémie. Ils souffrent de la pénurie de personnel, du manque d’équipement de protection individuelle adapté et du manque d’équipement médical adapté, notamment de respirateurs et de lits en soins intensifs.

Un système de santé viable

A l’heure où la menace d’une récession post-pandémie plane sur le monde entier, il faut tirer des enseignements majeurs de la situation. La pandémie et ses conséquences pourraient provoquer une crise économique sur le long terme, mais la douloureuse expérience de la Grèce ces dix dernières années ne doit pas se répéter ni se reproduire. Les politiques d’austérité néfastes ne doivent pas resurgir.

L’exemple de ce qu’a vécu la Grèce au cours de la dernière décennie démontre la nécessité de maintenir les droits humains au cœur des décisions face aux crises économiques. Dans les prochains mois et années, la Grèce devra mettre en œuvre des mesures justes pour redresser le pays après la pandémie de Covid-19 et la crise économique qu’elle pourrait provoquer, sans laisser à la marge les personnes risquant particulièrement de subir les effets négatifs.

Il est vital que le gouvernement considère cette crise comme un signal d’alarme et commence à investir dans le système de santé et les services sociaux.

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