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Des militants pakistanais manifestent pour l'abolition de la peine de mort. 10 octobre 2014 © AAMIR QURESHI/AFP/Getty Images

Des militants pakistanais manifestent pour l'abolition de la peine de mort. 10 octobre 2014 © AAMIR QURESHI/AFP/Getty Images

Peine de mort et torture

Asie-Pacifique : un chemin encore long vers l’abolition totale

Il y a 40 ans, quand nous avons commencé à faire campagne pour l’abolition, la peine de mort était encore en vigueur dans tous les pays de la région Asie-Pacifique. Aujourd’hui la situation a bien changé.

Le Pacifique est devenu un territoire quasiment sans peine de mort, les derniers États à l'avoir abolie étant Nauru et Fidji.

Des avancées notables

Ce châtiment existe encore dans la législation de la Papouasie-Nouvelle-Guinée et de Tonga, mais seule la première prononce encore des condamnations à mort. En dehors du Pacifique, huit États ont complètement aboli la peine capitale, et huit autres sont abolitionnistes en pratique. En 2019, la Thaïlande vivra sa dixième année sans exécutions.

Néanmoins, la région Asie-Pacifique rassemble encore et toujours près de la moitié des pays dans lesquels nous avons signalé des exécutions en 2016 – dont la Chine, qui condamnerait à mort et exécuterait plusieurs milliers de personnes par an. Mais même dans ces pays, le recours à la peine capitale a fortement diminué ces dernières décennies. Des informations semi-officielles, révélées ponctuellement par les médias d'État chinois, montrent par exemple une baisse importante du nombre annuel d'exécutions ces dix dernières années, puisqu'elles seraient passées de plus de 10 000 à un « nombre à quatre chiffres ».

À Singapour, le nombre d’exécutions a chuté d'un niveau record de 70 par an au milieu des années 1990 à seulement une poignée.

Lire aussi : Exécutions à Singapour, le prétexte de la lutte anti-drogue

S'il est difficile de déterminer les raisons qui expliquent cette baisse des exécutions dans la région, la pression internationale et l'évolution progressive du débat public sur la peine de mort – non plus considérée comme un problème de justice pénale mais plutôt de droits humains – sont probablement des facteurs essentiels dans ce changement.

Lire aussi notre dossier spécial sur nos 40 ans de combat contre la peine de mort

Un retour en arrière ?

Ces dernières années ont aussi été marquées par des retours en arrière, avec des gouvernements qui ont repris les exécutions au prétexte de lutter contre la criminalité et le terrorisme, bien que rien ne vienne prouver l'efficacité d'une telle mesure. En 2012, l'Inde a repris les exécutions pour les actes liés au terrorisme, après une interruption de huit ans ; un an plus tard, l'Indonésie a fait de même pour les infractions à la législation sur les stupéfiants, après un arrêt de quatre ans. Le Pakistan a levé le moratoire sur les exécutions de civils en vigueur depuis six ans, à la suite d'une attaque lancée contre une école en décembre 2014.

Dans les pays où elle est encore appliquée, la peine de mort s'accompagne souvent d'inquiétudes quant à l'équité des procès et à l'utilisation d'« aveux » forcés pour prononcer les condamnations, ainsi que d'autres violations des garanties internationales. Les autorités de plusieurs pays de la région ne rendent pas publiques les données sur leur utilisation de ce châtiment, empêchant un débat éclairé sur son maintien, et cachent activement les informations sur les exécutions, avant et après leur mise en œuvre.

Cependant, à l'heure où de plus en plus de condamnations infondées sont annulées par les tribunaux et où de plus de plus de gens échappent à la peine de mort – y compris l'an dernier au Bangladesh, en Chine, à Taiwan et au Viêt-Nam – l'opinion devient de plus en plus sensible aux failles de la peine de mort, qui appartient de plus en plus inexorablement au passé

Agir

IBRAHIM IBNI ALMARHUM SULTAN ISKANDAR, SULTAN DE L’ÉTAT DE JOHORE

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