Aller au contenu
Agir
Faire un don
ou montant libre :
/mois
Grâce à la réduction d'impôts de 66%, votre don ne vous coûtera que : 5,1 €/mois
URGENCE GAZA

 Exigez avec nous la justice pour toutes les victimes et la protection sans condition des populations civiles

Espace journalistes

Contact presse

Pour toute demande d'interview ou recevoir nos communiqués de presse :

+33 1 53 38 66 00

+33 6 76 94 37 05 (soir & week-end)

[email protected]

Espace journalistes

Contact presse

Pour toute demande d'interview ou recevoir nos communiqués de presse :

+33 1 53 38 66 00

+33 6 76 94 37 05 (soir & week-end)

[email protected]

Togo. Les autorités doivent enquêter sur les allégations de torture sur des manifestant·e·s et cesser de réprimer les voix dissidentes

Les autorités togolaises doivent enquêter sur les allégations de torture sur des manifestant·e·s à la suite des manifestations qui ont eu lieu au début du mois, et respecter leurs engagements en matière de protection des droits à la liberté de réunion pacifique et d’expression, a déclaré Amnesty International aujourd’hui.

Des dizaines de personnes ont été arrêtées les 5 et 6 juin à Lomé après être sorties dans la rue pour protester contre la répression des voix dissidentes par les autorités, la cherté de la vie et les changements constitutionnels qui pourraient permettre à l’actuel président du Conseil des ministres, Faure Gnassingbé, de rester au pouvoir sans limite de temps.

Cinquante-six personnes ont été libérées le 9 juin, selon le procureur général. Trois manifestant·e·s sont toujours détenus à la date du 17 juin, selon plusieurs sources.

En interdisant les manifestations et en les réprimant par la force, les autorités violent le droit international.

Marceau Sivieude, directeur régional par intérim d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale

Pendant leur détention, plusieurs manifestant·e·s ont été soumis à la torture ou à d’autres mauvais traitements, selon les témoignages recueillis par Amnesty International.

« Ces manifestant·e·s togolais sont sévèrement punis pour le simple fait d’avoir exprimé leurs opinions. En interdisant les manifestations et en les réprimant par la force, les autorités violent le droit international qui protège le droit de manifester. Elles ne respectent pas non plus les engagements pris lors du dernier Examen périodique universel, notamment l’interdiction de la torture sous toutes ses formes et l’ouverture d’enquêtes sur les actes de torture présumés », a déclaré Marceau Sivieude, directeur régional par intérim d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale. « La répression de la liberté d’expression et de réunion pacifique doit cesser immédiatement. »

Dans une déclaration lue à la télévision le 9 juin, le procureur de la République a évoqué des « individus [qui] par groupuscules ont bruyamment occupé les voies publiques […], orchestrant des vacarmes et érigeant par endroits des barricades », alors qu’« aucune déclaration de manifestation publique n’avait été enregistrée » ce qui constitue selon lui des « troubles aggravés à l’ordre public ».

Des témoignages et certificats médicaux faisant état d’actes de torture

Amnesty International s’est entretenue avec 10 manifestant·e·s dans les jours qui ont suivi leur détention à la gendarmerie de Djidjolé. Tous ont déclaré avoir été soumis à la torture ou à d’autres mauvais traitements.

Nous demandons qu’une enquête rapide, impartiale, indépendante et efficace soit menée sur ces allégations.

Fabien Offner, chercheur au bureau régional d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale

« Nous étions couchés sur le sol, ils étaient six ou sept agents autour de nous. Ils versaient de l’eau sur nous et ils nous frappaient les fesses avec des cordelettes. Ils ont frappé nos plantes de pieds en nous demandant ‘est-ce que vous allez encore sortir manifester ?’ Puis ils nous ont ordonné d’aller courir sur des gravillons. Ils nous menaçaient. À un moment, ils nous ont ordonné d’aller danser sous la pluie. Ils ont ordonné à un manifestant qui avait été arrêté avec un mégaphone de chanter dans l’appareil éteint, » a raconté l’un d’eux à Amnesty International.

« Ce n’est pas la première fois que des manifestant·e·s arrêtés font état de torture et d’autres mauvais traitements dans le pays. Le Togo a été condamné une dizaine de fois ces dernières années par la Cour de justice de la CEDEAO pour avoir eu recours à la torture. Nous demandons qu’une enquête rapide, impartiale, indépendante et efficace soit menée sur ces allégations », a déclaré Fabien Offner, chercheur au bureau régional d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale.

Trois certificats médicaux consultés par Amnesty International font état de « contusions des muscles fessiers » et un quatrième de « contusions des muscles paravertébraux ». Amnesty International a également constaté des blessures sur des photographies de manifestant·e·s.

Une des victimes présumées, détenue pendant quatre jours et qui témoignait trois jours après sa libération, a déclaré : « j’ai toujours des douleurs aux fesses, à la hanche et j’ai du mal à lever le bras droit. » Une autre victime présumée a déclaré avoir signé des documents à la gendarmerie sans savoir de quoi il s’agissait. Une autre a dit avoir été menacée par téléphone après avoir signalé ces violences sur les réseaux sociaux.

Le 10 juin, Amnesty International s’est rendue à la Brigade de recherche et d’intervention de la Direction générale de la police nationale, où 32 manifestant·e·s étaient détenus. L’organisation s’est entretenue avec trois d’entre eux, qui ont déclaré avoir été bien traités et avoir reçu la visite de leurs proches.

Contexte

Le 26 mai, le chanteur Aamron, critique virulent des autorités, a appelé à la mobilisation contre le gouvernement dans une vidéo postée sur TikTok. Il a été arrêté la nuit suivante à son domicile, sans convocation préalable ni mandat d’arrêt, et emmené dans un lieu inconnu. Il est réapparu le 6 juin dans une vidéo, s’excusant auprès du président du Conseil des ministres pour avoir tenu des propos « injurieux et outrageants ». Il a également annoncé qu’il était soigné dans un hôpital psychiatrique.

Dans une déclaration publiée le 6 juin, le gouvernement a averti que toute personne utilisant les réseaux sociaux pour « diffuser des informations dénuées de tout fondement et susceptibles de provoquer des troubles graves à l’ordre public (…) [s’exposaient], sans exception aucune, à la rigueur de la loi ».

Certaines des lois citées dans cette déclaration contiennent des dispositions contraires au droit international.

Depuis l’adoption d’une nouvelle constitution en avril 2024, le pouvoir est concentré entre les mains du président du Conseil des ministres, chef du parti majoritaire. L’ancien président Faure Gnassingbé, au pouvoir depuis la mort de son père en 2005, a accédé à cette fonction le 3 mai 2025.

The post Togo. Les autorités doivent enquêter sur les allégations de torture sur des manifestant·e·s et cesser de réprimer les voix dissidentes appeared first on Amnesty International.

Espace journalistes

Contact presse

Pour toute demande d'interview ou recevoir nos communiqués de presse :

+33 1 53 38 66 00

+33 6 76 94 37 05 (soir & week-end)

[email protected]

Sur le même pays

Togo. Des témoignages donnent un aperçu de la répression violente des manifestations

Publié le : 03.07.25

Les autorités togolaises doivent mettre fin au recours inutile et excessif à la force contre les manifestants, a déclaré Amnesty International alors que des manifestations ont été de nouveau violemment...

Togo. La défaillance des forces de sécurité dans la protection des participants à une conférence d’un parti d’opposition doit faire l’objet d’une enquête

Publié le : 03.10.24

Les autorités togolaises doivent immédiatement enquêter sur les violences graves qui ont eu lieu le 29 septembre lors d’une conférence organisée par le parti politique d’opposition Convention Démocratique...

Togo : Des élections sur fond de musellement des voix dissidentes

Publié le : 29.04.24

Les autorités togolaises doivent mettre fin à la répression toujours plus grande qu’elles exercent contre les droits humains, alors que les Togolais votent aujourd’hui pour les élections législatives et...

Togo : « Des femmes accouchent par terre » à cause du manque de personnel et d’équipement

Publié le : 31.07.23

Les autorités togolaises doivent de toute urgence améliorer l’accès aux soins de santé maternelle dans le pays et réduire la mortalité infantile et néonatale, a déclaré Amnesty International le 31 juillet...

Togo: Les autorités doivent annuler les condamnations contre les journalistes Ferdinand Ayité et Isidore Kouwonou

Publié le : 17.03.23

Les autorités togolaises doivent annuler la condamnation prononcée le 15 mars 2023 contre les journalistes Ferdinand Ayité et Isidore Kouwonou, a déclaré aujourd’hui Amnesty International. Le 15 mars,...