Aller au contenu
Agir
Faire un don
ou montant libre :
/mois
Grâce à la réduction d'impôts de 66%, votre don ne vous coûtera que : 5,1 €/mois
URGENCE GAZA

 Exigez avec nous la justice pour toutes les victimes et la protection sans condition des populations civiles

Espace journalistes

Contact presse

Pour toute demande d'interview ou recevoir nos communiqués de presse :

+33 1 53 38 66 00

+33 6 76 94 37 05 (soir & week-end)

[email protected]

Espace journalistes

Contact presse

Pour toute demande d'interview ou recevoir nos communiqués de presse :

+33 1 53 38 66 00

+33 6 76 94 37 05 (soir & week-end)

[email protected]

Syrie. Utilisation de phosphore blanc par la coalition dirigée par les États-Unis : un possible crime de guerre

L'utilisation par la coalition emmenée par les États-Unis de munitions au phosphore blanc dans la banlieue de Raqqa, en Syrie, est illégale et pourrait constituer un crime de guerre, a confirmé Amnesty International après avoir étudié soigneusement cinq vidéos des faits.

Ces vidéos, publiées en ligne les 8 et 9 juin 2017, montrent des tirs d'artillerie de la coalition utilisant de telles munitions sur les quartiers civils de Jezra et d'El Sebahiya. Le droit international humanitaire interdit d'utiliser du phosphore blanc à proximité de civils. 

« L'utilisation de munitions au phosphore blanc par la coalition dirigée par les États-Unis met gravement en danger la vie des milliers de civils piégés dans la ville de Raqqa et aux alentours, et pourrait dans ces circonstances constituer un crime de guerre. Cette substance peut provoquer de terribles blessures en brûlant la chair et les os, et reste dangereuse pendant des semaines après son utilisation car des résidus peuvent se rallumer spontanément et atteindre des températures extrêmement élevées », a déclaré Samah Hadid, directrice Campagnes pour le Moyen-Orient à Amnesty International.

 

« Les forces dirigées par les États-Unis doivent enquêter immédiatement sur les tirs d'artillerie qui ont visé Jezra et El Sebahiya et prendre toutes les mesures possibles pour protéger les civils. L'utilisation de phosphore blanc dans des zones densément peuplées fait courir aux civils un risque inacceptable et s'apparente presque immanquablement à une attaque menée sans discrimination. »

Amnesty International a vérifié et recoupé cinq vidéos rendues publiques les 8 et 9 juin 2017. Celles-ci montrent clairement, sous différents angles, du phosphore blanc exploser au dessus de ces zones et une pluie de particules de phosphore en combustion retomber sur des bâtiments de faible hauteur. L'utilisation répétée de phosphore blanc dans des conditions où des civils risquent d'entrer en contact avec des particules en combustion est contraire au droit international humanitaire.

Selon le groupe d'observateurs locaux « Raqqa est assassinée en silence » et d'autres sources locales, 14 civils ont été tués lors d'une des frappes. Des militants de « Raqqa est assassinée en silence » ont dit à Amnesty International que, outre la population civile, de nombreuses personnes déplacées ayant fui l'ouest de Raqqa avaient aussi trouvé refuge dans ces zones au moment de l'attaque.

Du phosphore blanc de fabrication américaine

Selon l'analyse réalisée par Amnesty International, les obus au phosphore blanc que l'on voit sur les images sont très probablement des M825A1 de 155 millimètres, fabriqués aux États-Unis.

Le phosphore blanc est le plus souvent utilisé pour créer un écran de fumée dense susceptible de dissimuler des mouvements de troupes aux forces ennemies, ainsi que pour marquer des cibles en vue d'une nouvelle attaque. Si son utilisation à ces fins n'est pas interdite, elle doit être entourée des plus grandes précautions. Cette substance ne doit en aucun cas être utilisée à proximité de civils.

« La protection des forces ne doit pas être prioritaire sur la protection des civils. La coalition emmenée par les États-Unis, ainsi que les Forces démocratiques syriennes, doivent s'abstenir d'utiliser des armes explosives puissantes et des armes imprécises dans des zones habitées, et doivent prendre toutes les mesures possibles pour protéger la population civile », a déclaré Samah Hadid.

Utilisation confirmée de phosphore blanc à Mossoul, en Irak

La coalition dirigée par les États-Unis a confirmé avoir récemment utilisé du phosphore blanc dans la ville irakienne de Mossoul, mais n'a pas confirmé l'utilisation de cette substance à Raqqa. À Mossoul, elle a affirmé avoir utilisé du phosphore blanc pour créer un écran de fumée afin d'aider les civils à fuir les zones de la ville contrôlées par le groupe armé se faisant appeler État islamique (EI).

Complément d’information

Les combats s'intensifient à Raqqa tandis que les Forces démocratiques syriennes, soutenues par la coalition emmenée par les États-Unis, cherchent à reprendre le contrôle de la ville à l'EI. Des centaines de milliers de civils restent pris au piège dans la ville et aux alentours.

Amnesty International surveille le comportement de toutes les parties au conflit à Raqqa, au regard de leurs obligations en vertu du droit international humanitaire et du droit international relatif aux droits humains qui s'applique.

Espace journalistes

Contact presse

Pour toute demande d'interview ou recevoir nos communiqués de presse :

+33 1 53 38 66 00

+33 6 76 94 37 05 (soir & week-end)

[email protected]

Sur le même pays

Syrie. Après la défaite de l’État islamique, il est urgent de mettre fin au système privant illégalement de liberté des dizaines de milliers de personnes

Publié le : 20.05.25

Le chaos engendré par de récentes suppressions incohérentes des financements américains doit mener à une réduction rapide du nombre de personnes détenues arbitrairement et pour des durées indéterminées...

Syrie. Le nouveau gouvernement doit donner la priorité aux mesures en faveur de la justice et de la vérité afin d’éviter de nouvelles exactions

Publié le : 16.05.25

Le nouveau gouvernement syrien doit prendre immédiatement des mesures concrètes en faveur de la justice, de la vérité et de réparations, afin de s’attaquer à l’héritage dévastateur des atteintes aux droits...

Syrie. Les massacres de civil·e·s alaouites dans la région côtière doivent faire l’objet d’enquêtes en tant que crimes de guerre

Publié le : 03.04.25

Le gouvernement syrien doit veiller à ce que les responsables d’une vague de massacres visant des civil·e·s alaouites dans des zones côtières soient amenés à rendre des comptes, et doit prendre des mesures...

Syrie. Il faut enquêter sur les massacres de civil·e·s perpétrés sur la côte nord-ouest du pays

Publié le : 10.03.25

En réaction aux informations selon lesquelles des centaines de civil·e·s, appartenant pour la plupart à la minorité alaouite, ont été tués dans les régions côtières en Syrie, Heba Morayef, directrice pour...

Syrie. Il faut préserver les preuves des atrocités de masse

Publié le : 23.12.24

Les autorités de transition syriennes doivent de toute urgence prendre des mesures pour protéger et préserver les preuves des atrocités perpétrées sous le gouvernement de l’ancien président Bachar el Assad,...