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Qu’est-il arrivé au Madleen et pourquoi les personnes à son bord tentaient-elles d’atteindre Gaza ?
Le 1er juin 2025, 12 personnes ont embarqué sur le Madleen en vue de briser le blocus illégal imposé par Israël dans la bande de Gaza occupée et d’apporter des vivres et de matériel médical, dont Gaza a désespérément besoin.
Depuis près de 18 ans, les autorités israéliennes maintiennent un blocus illégal de Gaza qui restreint la fourniture de biens et services essentiels. Le 2 mars 2025, elles ont durci le blocus, ce qui a abouti à un siège total de Gaza. Israël affame les civil·e·s et assiège le territoire dans le cadre d’un plan orchestré pour mener à la destruction physique des Palestinien·ne·s de Gaza. Il s’agit d’un génocide.
Les personnes qui se trouvaient à bord du Madleen ont tenté de dénoncer le génocide perpétré par Israël et la politique cruelle et inhumaine de ce pays qui consiste à utiliser la famine contre des civil·e·s comme méthode de guerre et sanction collective. Elles n’étaient pas armées et ont agi dans le respect le plus strict du droit international et du droit maritime. Malgré cela, huit jours après le début de leur mission, elles ont été interceptées dans les eaux internationales et arrêtées illégalement par les forces israéliennes. Leur détention est arbitraire et dépourvue de fondement juridique.
Les actes d’Israël dans cette affaire ne font que démontrer une fois de plus jusqu’où ce pays est prêt à aller pour étouffer la solidarité mondiale en faveur des Palestinien·ne·s et poursuivre le génocide et les sanctions inhumaines et collectives visant la population palestinienne de Gaza.
Qui se trouvait à bord du Madleen ?
Il y avait 12 personnes à bord du Madleen, issues d’horizons divers allant du militantisme au journalisme, en passant par la politique. Elles appartiennent toutes à la Coalition de la Flottille de la liberté. Parmi elles se trouvait Greta Thunberg, militante suédoise en faveur du climat connue pour avoir lancé le mouvement de grève pour l’action climatique Fridays for Future, et Rima Hassan, membre du Parlement européen.
Je suis à bord du Madleen, car le silence est synonyme non pas de neutralité, mais de complicité. La population palestinienne de Gaza est affamée et massacrée, sous les yeux du monde entier. Ce bateau est porteur d’une aide, mais aussi d’une revendication : Levez le blocus. Mettez fin au génocide.
Rima Hassan
Nous assistons à la privation systématique de nourriture de 2 millions de personnes. Le monde ne peut pas en être le témoin silencieux. Nous avons tous et toutes l’obligation morale de faire tout ce que nous pouvons pour libérer la Palestine.
Greta Thunberg
Qu’est-ce que la Coalition de la Flottille de la liberté ?
La Coalition de la Flottille de la liberté est une alliance populaire d’organisations internationales de la société civile qui plaide en faveur des droits des Palestinien·ne·s et remet en question le blocus maritime de Gaza par Israël, qui dure depuis près de 18 ans. La Coalition a été créée en 2010, lorsqu’une flottille de six bateaux a quitté la Turquie dans le cadre d’une mission similaire pour briser le blocus maritime imposé par Israël à Gaza.
L’un de ces bateaux, le Mavi Marmara, a été intercepté avec violence par les forces israéliennes, qui ont tué 10 membres d’équipage. Une enquête des Nations unies a permis d’établir que toutes ces morts sont dues à des coups de feu et que six des personnes décédées ont été victimes d’une exécution sommaire. Aucune autre procédure visant à établir les responsabilités n’a pu être mise en place faute de coopération de la part d’Israël.
Depuis lors, la Coalition continue d’organiser des missions pacifiques et non violentes pour briser le siège et attirer l’attention de la communauté internationale sur la souffrance des Palestinien·ne·s.
Quel était l’objectif de la Coalition ?
La mission du Madleen était double : apporter une aide humanitaire modeste mais essentielle, et envoyer un puissant message de solidarité aux Palestinien·ne·s. Cette aide n’était certes pas à la hauteur de la crise humanitaire à Gaza, mais elle symbolisait le refus de la Coalition de rester sans rien faire pendant qu’une population est systématiquement affamée et bombardée pour qu’elle se soumette et que les autres États demeurent immobiles.
Les personnes qui se trouvaient à bord du bateau avaient conscience des risques. Elles savaient qu’elles seraient probablement interceptées avant d’atteindre Gaza. Néanmoins, elles étaient convaincues que le prix du silence surpassait largement les menaces contre leur sûreté et leur sécurité personnelles. Par des séquences diffusées en direct, des publications sur les réseaux sociaux et des interviews de presse, elles se sont employées à faire davantage entendre la voix des Palestinien·ne·s et à mettre en lumière, en temps réel, les violations du droit international commises par Israël.
Les actes de l’équipage du Madleen sont honorables, mais ils n’auraient pas dû être nécessaires. Il n’est pas normal que ces personnes aient eu à risquer leur vie pour éveiller la conscience de la communauté internationale et inciter celle-ci à se mobiliser face aux crimes perpétrés par Israël. Des mesures concrètes doivent être prises pour contraindre Israël à cesser le génocide contre les Palestinien·ne·s à Gaza, en commençant par lever son blocus illégal, ouvrir les points de passage terrestres et permettre que l’acheminement de l’aide reprenne, comme l’a ordonné la Cour internationale de justice en janvier 2024.
Était-ce la première tentative faite par la Coalition pour apporter de l’aide en 2025 ?
Non, c’était la deuxième fois de l’année que le groupe essayait d’atteindre Gaza.
Pour la première mission, des membres du groupe avaient embarqué sur un navire d’aide humanitaire appelé Conscience, qui avait quitté Malte le 2 mai 2025. Cependant, le bateau avait été attaqué par des drones à une trentaine de kilomètres des côtés maltaises, ce qui avait provoqué un incendie et causé des dégâts importants sur la coque. L’équipage avait alors été obligé de regagner le rivage.
Cette attaque contre le Conscience n’a pas été revendiquée. La Coalition affirme qu’elle est imputable à Israël, mais aucune enquête n’a été menée pour vérifier ces dires.
Quand Israël a-t-il commencé à empêcher l’aide humanitaire d’entrer à Gaza ?
Israël maintient un blocus terrestre, maritime et aérien dans la bande de Gaza occupée depuis 2007. Il contrôle tous les points d’entrée dans la bande de Gaza, y compris à la frontière sud avec l’Égypte, plus précisément au poste-frontière de Rafah. Cela lui a permis d’imposer plusieurs blocus de l’aide, par voies terrestre et maritime, depuis qu’elle occupe le territoire palestinien.
Le blocus est un outil central du régime d’apartheid d’Israël contre les Palestinien·ne·s et favorise le morcellement du territoire palestinien, isolant la bande de Gaza du reste du territoire palestinien occupé. Depuis le 7 octobre 2023, Israël ne cesse d’imposer de fortes restrictions visant l’acheminement et l’entrée de biens et la fourniture de services dans le contexte du génocide contre les Palestinien·ne·s à Gaza et à titre de sanction collective, en dépit des nombreuses décisions de la Cour internationale de justice ordonnant à Israël de permettre un accès sans entrave à l’aide humanitaire.
Le 2 mars 2025, ces restrictions ont été durcies par Israël, donnant lieu à un siège complet. Le 9 mars, ce pays a coupé l’approvisionnement en électricité de la principale usine de dessalement de Gaza, ce qui a encore réduit l’accès à l’eau potable. Les bombardements ont repris le 18 mars, après un cessez-le-feu temporaire.
Le siège complet a duré 77 jours. Depuis lors, des dizaines de Palestinien·ne·s ont été tués ou blessés alors qu’ils essayaient d’accéder au peu d’assistance disponible dans le cadre du programme d’aide humanitaire militarisé mis en place récemment par Israël.
Le blocus de l’aide humanitaire par Israël est-il légal ?
Le blocus de l’aide par Israël est une violation flagrante du droit international et des conventions de Genève.
Il s’agit aussi d’une forme manifeste de sanction collective illégale. En bloquant l’approvisionnement en biens essentiels à la survie de la population, Israël poursuit sa politique de destruction du peuple palestinien, en utilisant la famine contre des civil·e·s comme arme de guerre.
Comme l’a ordonné la Cour internationale de justice, Israël doit lever le blocus et permettre un accès humanitaire sans entrave.
En décembre 2024, nous avons présenté des preuves du génocide perpétré par Israël contre les Palestinien·ne·s. En imposant un blocus de l’aide humanitaire, Israël aggrave délibérément la crise humanitaire en cours à Gaza et déploie une stratégie pour aboutir à la destruction physique des Palestinien·ne·s à Gaza, ce qu’interdit pourtant la Convention sur le génocide.
Comment Israël a-t-il intercepté la Flottille de la liberté ?
Les forces navales israéliennes ont intercepté le Madleen à 3 h 02 du matin (heure d’été d’Europe centrale) dans les eaux internationales, bien en dehors de la zone relevant de la souveraineté territoriale d’Israël. L’opération a été menée en pleine nuit et loin des côtes, mettant en danger la sécurité des passagers du navire.
L’intervention d’Israël, l’arrestation des personnes qui se trouvaient à bord et la confiscation de la cargaison d’aide humanitaire n’avaient aucun fondement juridique. Les membres d’équipage du Madleen ont agi conformément au droit international et bénéficient d’une protection en tant que défenseur·e·s des droits humains et pourvoyeurs·euses d’aide humanitaire.
Et maintenant ?
Quatre des personnes qui avaient embarqué sur le Madleen ont été expulsées d’Israël et huit ont été détenues arbitrairement par ce pays. Israël a traité ces 12 personnes comme si elles étaient entrées illégalement dans le pays, alors qu’elles ont été enlevées de force dans les eaux internationales et emmenées en Israël contre leur gré. Leur parcours n’est pas terminé, de même que le blocus imposé par Israël.
Par son blocus illégal, Israël n’a cessé de restreindre délibérément l’entrée de nourriture, de médicaments et d’autres types d’aide humanitaire dans la bande de Gaza occupée. Le blocus mis en place par Israël est une forme de punition collective et un moyen fort pour ce pays de perpétrer un génocide contre les Palestinien·ne·s à Gaza. Ces actes sont illégaux, inhumains, cruels et meurtriers. En janvier 2024, la Cour internationale de justice a ordonné à Israël de permettre l’acheminement sans entrave d’une aide pour prévenir le génocide. En tant que puissance occupante, Israël est tenu de veiller à la survie et au bien-être de la population civile de Gaza, pas d’étrangler celle-ci.
La fin du génocide orchestré par Israël à Gaza commence par la levée immédiate du blocus illégal
Signez notre pétition appelant la communauté internationale à prendre des mesures urgentes pour faire cesser le génocide perpétré par Israël contre les Palestinien·ne·s à Gaza, à commencer par la levée immédiate du blocus illégal.
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