Aller au contenu
Agir
Faire un don
ou montant libre :
/mois
Grâce à la réduction d'impôts de 66%, votre don ne vous coûtera que : 5,1 €/mois

Espace journalistes

Contact presse

Pour toute demande d'interview ou recevoir nos communiqués de presse :

+33 1 53 38 66 00

+33 6 76 94 37 05 (soir & week-end)

spresse@amnesty.fr

Espace journalistes

Contact presse

Pour toute demande d'interview ou recevoir nos communiqués de presse :

+33 1 53 38 66 00

+33 6 76 94 37 05 (soir & week-end)

spresse@amnesty.fr

Niger. Les représentations diplomatiques accréditées doivent agir pour la libération immédiate des défenseurs des droits humains arrêtés

Les représentations diplomatiques présentes au Niger doivent condamner fermement la restriction de l’espace civique en cours et agir pour la libération immédiate et inconditionnelle des défenseurs des droits humains arrêtés, ont déclaré aujourd’hui des organisations de la société civile, y compris Amnesty International, Front Line Defenders, la Coalition mondiale  Publiez Ce Que Vous Payez et la campagne Tournons la page.

Dans une lettre ouverte conjointe, ces organisations de la société civile locale et internationale, expriment leur profonde préoccupation concernant l’arrestation de défenseurs des droits humains nigériens par les forces de sécurité les dimanches 25 mars et 15 avril 2018.

Ces arrestations ont eu lieu en lien avec des manifestations organisées par la société civile pour appeler à l'abrogation de la loi de finances 2018 qui prévoit, entre autres, de nouvelles taxes sur l’habitation et l’électricité.

Selon les organisations de la société civile, cette loi augmenterait drastiquement le coût de la vie et violerait le droit à bénéficier de conditions de vie décentes pour de nombreuses personnes qui vivent déjà dans la pauvreté. Ces manifestations ont systématiquement été interdites par les autorités.

« La liberté d’expression et de manifestation sont des droits inaliénables protégés par la Constitution et les textes internationaux ratifiés par l’Etat nigérien. Dénoncer les risques de corruption et une possible injustice fiscale ne constitue en aucun cas un motif de détention » a déclaré Suneeta Kaimal présidente du Conseil mondial de Publiez Ce Que Vous Payez.

Depuis le lancement des journées d’action citoyenne par la société civile en janvier 2018, les interdictions de manifester et les arrestations se multiplient au Niger. Pour Andrea Rocca, Directeur adjoint de Front Line Defenders, « ces actes du gouvernement témoignent d’une volonté de museler les défenseurs des droits humains. Les autorités doivent garantir qu'en toutes circonstances les défenseurs puissent mener à bien leurs activités légitimes en faveur des droits humains, sans craindre des restrictions, y compris le harcèlement judiciaire. »

Bien que les défenseurs des droits humains arrêtés le 25 mars n'aient pas participé aux manifestations, le tribunal de Grande Instance de Niamey les a inculpés deux jours plus tard pour avoir “organisé et participé à une manifestation interdite,” de “complicité d'acte de violence,” “d'agression et de destructions de biens publics.” Ils ont été transférés dans différentes prisons du territoire nigérien, souvent loin de leurs familles.

Le 15 avril, trois autres leaders de la société civile ont été interpellés pour les mêmes motifs et placés sous mandat de dépôt pour deux d’entre eux tandis que le troisième a bénéficié d’une liberté provisoire.
Face à cette situation critique, les organisations de la société civile signataires en appellent à une action forte et unanime des ambassades présentes à Niamey en faveur de la libération immédiate et sans conditions des activistes emprisonnés.

« La communauté internationale ne peut plus fermer les yeux sur les violations répétées des droits fondamentaux des défenseurs des droits humains. Sans acte fort de sa part, le gouvernement se sentira conforter dans sa politique répressive actuelle, » a affirmé Laurent Duarte, coordinateur international de la campagne « Tournons la page. »
Complément d'information 

● Les signataires de cette lettre conjointe des organisations de la société civile incluent Amnesty International, Amnesty International, The Article 20 Network, Association for Human Rights in Ethiopia (AHRE), Caucasus Civil Initiatives Center (CCIC), CIMADE (organisation française de défense des droits des personnes migrantes), CIVICUS, Front Line Defenders, Publiez ce que vous payez, Robert F. Kennedy Human Rights, Secours Catholique Caritas France, Tournons La Page, West Africa Civil Society Institute (WACSI) et le Réseau Ouest Africain des Défenseurs des Droits Humains (WAHRDN).

● La loi de finances 2018 a été adoptée par le Parlement nigérien en novembre 2017. Depuis plusieurs mois, les organisations de la société civile réunies au sein d’un Cadre de concertation organisent des manifestations publiques pacifiques dites journées d’action citoyenne (JAC) pour s’opposer à la nouvelle loi de finances. Selon les organisations de la société civile, cette loi augmenterait les risques de corruption ainsi que le coût de la vie pour les plus démunis, notamment en raison de nouvelles taxes sur l’habitation et l’électricité et de la réforme de l’impôt sur le revenu.

● Les défenseurs des droits humains nigériens arrêtés le 25 mars ont été transférés dans les prisons de Filingué, Ouallam, Tillaberi, Daikana, et Téra qui se trouvent dans un rayon de 100 à 200 km de Niamey, rendant difficile les visites de proches ou collègues souvent indispensables pour assurer le bien-être des prisonniers. Deux défenseurs des droits humains interpellés le 15 avril ont été placés sous mandat de dépôt et transférés aux prisons de Say et Kollo.

 

Espace journalistes

Contact presse

Pour toute demande d'interview ou recevoir nos communiqués de presse :

+33 1 53 38 66 00

+33 6 76 94 37 05 (soir & week-end)

spresse@amnesty.fr

Sur le même pays

Nigeria. Le gouvernement doit bloquer la vente par Shell de ses activités dans le delta du Niger tant que les droits humains ne sont pas dûment protégés

Publié le : 14.04.24

Le projet de vente des activités pétrolières terrestres de Shell dans la région du delta du Niger, dans le sud du Nigeria, risque d’aggraver les violations des droits humains et le gouvernement doit s’y...

Nigeria. Dix ans après l’attaque de Boko Haram à Chibok, 82 jeunes filles sont toujours en captivité

Publié le : 14.04.24

Les autorités nigérianes doivent intensifier leurs efforts pour obtenir la libération et le retour en toute sécurité des 82 lycéennes encore en captivité parmi celles enlevées à Chibok par des combattants...

Nigeria. La CPI ne doit pas briser les espoirs des victimes d’atrocités commises par l’armée

Publié le : 28.03.24

En réaction à la déclaration du Bureau du procureur de la Cour pénale internationale (CPI) faisant suite à la conclusion d’une visite officielle au Nigeria, Isa Sanusi, directeur d’Amnesty International...

Nigeria. Les autorités doivent garantir la libération et le retour en toute sécurité de plus de 680 personnes enlevées cette semaine

Publié le : 08.03.24

Les enlèvements collectifs au Nigeria cette semaine de plus de 400 personnes déplacées dans l’État de Borno et de 287 étudiant·e·s et enseignant·e·s dans l’État de Kuriga Kaduna illustrent avec force l’incapacité...

Nigeria. Un an après, les victimes d’une frappe aérienne attendent toujours que justice leur soit rendue

Publié le : 23.01.24

Un an après la frappe aérienne meurtrière qui a tué 40 personnes à Rukubi, dans la région de Doma, dans l’État de Nasarawa, Isa Sanusi, directeur d’Amnesty International Nigeria, a déclaré : « Un an après,...