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© EPA

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Monténégro

Chaque année, nous publions notre Rapport annuel sur la situation des droits humains dans le monde. Un an d’enquête, 150 pays analysés. Voici ce qu’il faut savoir sur les droits humains au Monténégro en 2024.

Le Monténégro a pris des mesures pour protéger l’environnement. Peu de progrès ont été faits pour permettre aux victimes des conflits en Yougoslavie d’obtenir justice. Les femmes n’étaient pas suffisamment protégées contre la discrimination et la violence. Le gouvernement a entrepris d’intégrer la reconnaissance faciale dans ses outils de surveillance, mais il s’est vu temporairement interdire de le faire.

CONTEXTE

Le Monténégro est devenu en juin le premier des pays actuellement candidats à l’adhésion à l’UE à recevoir le rapport d’évaluation des critères provisoires. Il s’agissait d’une étape importante dans le processus d’adhésion, confirmant que le Monténégro satisfaisait aux exigences juridiques de l’UE dans le domaine judiciaire et des droits fondamentaux, ainsi qu’en matière de justice, de liberté et de sécurité.

DROIT À UN ENVIRONNEMENT SAIN

En mai, le gouvernement a résilié un contrat avec une entreprise étrangère en réponse aux préoccupations exprimées par la population locale concernant l’environnement et la santé. L’entreprise n’avait pas fait le nécessaire pour répondre à ces préoccupations soulevées par son projet d’exploitation de la mine de zinc de Brskovo, dans la municipalité de Mojkovac.

DROIT À LA VÉRITÉ, À LA JUSTICE ET À DES RÉPARATIONS

Le Parlement a nommé en janvier un nouveau procureur général suprême ; ce poste était vacant depuis 2021. Le procès d’un ancien soldat de l’Armée serbe de Bosnie inculpé de viol et de meurtre commis en Bosnie-Herzégovine en 1992 a subi de nouveaux retards. En juin, un policier de la ville de Nikšić a été inculpé de crimes contre l’humanité. Il aurait commis ces crimes en 1992 à Hadžići, en Bosnie-Herzégovine, alors qu’il appartenait à la police serbe de Bosnie.

Le Monténégro a signé en février la Convention de Ljubljana-La Haye pour la coopération internationale en matière d’enquête et de poursuite du crime de génocide, des crimes contre l’humanité, des crimes de guerre et autres crimes internationaux, adoptée en 2023.

DROITS DES FEMMES ET DES FILLES

En juin, le Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes [ONU] a noté que les attitudes patriarcales ainsi que les rôles et stéréotypes liés au genre restaient profondément ancrés dans la société monténégrine. Il a souligné que, dans les zones rurales, les femmes continuaient d’assumer une part disproportionnée du travail non rémunéré, souvent avec un accès limité à l’eau courante, à l’électricité et à des services de garde d’enfants.

Le meurtre d’une femme par son ex-mari a mis en évidence le manque de protection pour les femmes en danger et a suscité l’indignation, car cette femme avait demandé à plusieurs reprises l’aide de la police. Dans une autre affaire, la haute cour de la capitale, Podgorica, a condamné un homme à la peine maximale de 40 ans de réclusion pour le meurtre en 2021 de son ancienne compagne. Des personnes militant pour les droits des femmes ont continué d’exhorter le gouvernement à modifier le Code pénal et à y inclure le féminicide en tant que crime spécifique, ainsi qu’à assurer une meilleure protection contre les violences fondées sur le genre.

TRANSFERTS D'ARMES IRRESPONSABLES

En octobre, le Mouvement de solidarité avec la Palestine, une organisation monténégrine, a appelé le gouvernement à empêcher l’accostage du Kathrin, un navire qui transportait, semble-t-il, des explosifs destinés à Israël, car ce fret risquait de toute évidence de contribuer à la commission de crimes de guerre contre des civil·e·s palestiniens.

SURVEILLANCE CIBLÉE ILLÉGALE

Le ministère de l’Intérieur a acheté une technologie de reconnaissance faciale afin d’améliorer l’efficacité du système de caméras de surveillance dans les villes de Podgorica, Bar et Budva, sans que cela soit autorisé par la législation nationale. L’Agence de protection des données personnelles a suspendu l’utilisation de ces caméras en février.