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Migration : analyser les discours des médias

Les médias ont un rôle crucial à jouer pour déconstruire les mythes et préjugés sur la migration. Certains médias prennent leur rôle très au sérieux. D’autres médias, en revanche, non seulement ne prennent pas le temps de déconstruire ces préjugés et stéréotypes, mais les attisent et les développent. Découvrons ensemble le rôle des médias dans le traitement médiatique de la question des réfugiés.

OBJECTIFS :

Prendre conscience des traitements différenciés mis en œuvre sur un même sujet

Participer à la démarche d’éducation aux médias

Développer l’esprit critique

Faire prendre conscience des préjugés et stéréotypes sur la migration pour mieux les déconstruire

MATÉRIEL : un ordinateur, papiers, stylos

DURÉE : 15 à 45 minutes

1 – Choisir un ou plusieurs articles de presse traitant de la question des réfugiés, soit au sein de la revue de presse proposée plus bas soit en effectuant ses propres recherches.

2 – Lire le(s) article(s) choisis et noter ce qui vous surprend, vous choque ou attire votre attention.

3 – S’interroger : Comment est-ce que le(s) article(s) traite(nt) de la question des réfugiés ? Est-ce que les termes choisis dévalorisent les réfugiés ? Ou à l’inverse en donnent-ils une image positive ? L’article est-il centré les personnes et leurs droits ?

Quelques pistes de réflexion sur le traitement médiatique :

Le rôle des médias, des femmes et hommes politiques et des leaders d’opinion est très important dans la construction que nous faisons du récit de ces flux migratoires

Quand on parle d’exil, certains mots protègent quand d’autres condamnent, dénigrent, déshumanisent. Il est important d'avoir en tête que derrière ces mots, il y a des réalités humaines, difficiles et douloureuses

> Ni clandestins ni illégaux

Aucune personne n’est « illégale » par nature. C’est donc la situation des personnes sur le territoire d’un État qui doit être qualifiée. Les questions de l’en­trée et du séjour sont avant tout des questions d’ordre administratif : avoir ou non un document. Les personnes sont donc en « situation régulière » ou en « situation irrégulière » selon qu’elles ont ou non les documents requis par un État.

 

> Les réfugiés ne sont jamais en situation irrégulière

Pour se mettre à l’abri, le droit international les autorise à franchir irré­gulièrement une frontière. Une fois protégés, les réfugiés ne peuvent pas être renvoyés dans leur pays d’origine. Au sein de l’UE, cette pro­tection se traduit par le droit de séjourner sur le territoire européen. Les demandeurs d’asile ont également le droit de se maintenir sur le territoire le temps de leur procédure d’asile.

 

> L’exil n’est pas un concours ni un examen : il n’y a pas de candidat

Les expressions « candidat à l’exil » ou « candidat à l’asile » donnent une image erronée de la situation des réfugiés : celle où ils auraient fait le choix de quitter leur pays pour tenter leur chance dans un autre pays. Pour les réfugiés, fuir leur pays n’est pas un choix mais une nécessité.

 

> « Flux », « flots », « vagues » : ces termes qui déshumanisent

Souvent pris comme boucs émissaires et évoqués comme des « clandes­tins », des « envahisseurs » exploitant la générosité des pays d’accueil, les réfugiés sont souvent désignés en termes de « flux », de « flots », de « vagues ». Ces différentes expressions déshumanisent les réfugiés, elles font des êtres humains un « tout », une « masse » souvent menaçante et indistincte. Des verbes comme se réfugier, fuir, partir, permettent de rendre davantage compte de l’exil de ces personnes.

> Les réfugiés : vulnérables et victimes ?

Les réfugiés sont mis en situa­tion de vulnérabilité lorsque les États ne leur offrent aucun moyen d’éviter de se déplacer dans des conditions qui les exposent à des violences. Si les réfugiés ont dû tout quitter : leur travail, leurs études, leurs proches, leur vie… les figer dans un rôle de victimes ne permet pas de voir leur volonté de recons­truire leur vie ailleurs et ne rend pas compte de leur souci de s’in­sérer dans la société d’accueil.

 

> Comment éviter les clichés et prendre de vrais instantanés

Montrer les réfugiés comme une foule d’indivi­dus sans visage renforce les stéréotypes et crée une distance et ne rend pas compte des réalités complexes auxquelles sont confrontées ces personnes. En revanche, privilégier le portrait d’une ou de quelques personnes favorise l’identification, un peu comme une invitation à se regarder « les yeux dans les yeux ». Il s’agit avant tout d’individus qui ont leur propre histoire à raconter plutôt que de victimes impuissantes.

Pour éviter de tomber dans le sensationnalisme, les photographes doivent rendre compte de la situation des personnes réfugiées en veillant à respecter leur dignité et leur sécurité.