Prudence Amoussou est décédée à 37 ans ; mère de trois garçons et de quatre filles, elle a été blessée le 1er mai 2019 à Cotonou, au Bénin, lorsque la police a tiré à balles réelles sur des personnes qui manifestaient
Prudence Amoussou est décédée à 37 ans ; mère de trois garçons et de quatre filles, elle a été blessée le 1er mai 2019 à Cotonou, au Bénin, lorsque la police a tiré à balles réelles sur des personnes qui manifestaient à la suite des élections législatives controversées qui se sont tenues dans le pays en 2019. Le lendemain, Prudence Amoussou est décédée à l’hôpital des suites de ses blessures. Sa famille s’est vue interdire l’accès à sa dépouille. Le 6 août 2019, des responsables de l’hôpital ont intimé l’ordre à la famille de Prudence Amoussou de récupérer dans les 10 jours son corps conservé à la morgue, et ils lui ont remis un certificat de décès attestant que Prudence Amoussou était morte de « suite de maladie ». Sa famille demande l’ouverture d’une enquête comprenant une autopsie, ainsi qu’une attestation médicale de l’hôpital indiquant la véritable cause du décès. À ce jour, la famille n’a reçu aucune réponse à cette demande. La dépouille de Prudence Amoussou se trouve toujours à la morgue.
Pourquoi maintenant ?
Le 31 octobre 2019, le Parlement béninois a voté « l’amnistie des faits criminels, délictuels et contraventionnels » commis durant les violences liées aux manifestations qui ont suivi les élections législatives béninoises controversées d’avril 2019. Cette loi d’amnistie est un déni de justice et de vérité pour la famille de Prudence Amoussou et pour les autres victimes de violations des droits humains. Elle empêche la famille de Prudence Amoussou de demander justice au Bénin et de faire éclater la vérité sur les circonstances de son décès. Des pressions de la communauté internationale peuvent convaincre le président et le ministre de la Justice d’accéder à la demande de la famille de Prudence Amoussou, qui a besoin de réponses pour pouvoir l’enterrer et faire son deuil.