Au Myanmar, sept membres de la troupe de poésie satirique Peacock Generation ont été arrêtés entre avril et mai 2019 à la suite d’une représentation de thangyat, un art de la scène traditionnel semblable au slam.
Bref résumé du cas
Au Myanmar, sept membres de la troupe de poésie satirique Peacock Generation ont été arrêtés entre avril et mai 2019 à la suite d’une représentation de thangyat, un art de la scène traditionnel semblable au slam. Ils portaient des uniformes militaires et critiquaient les forces armées, aussi connues sous le nom de tatmadaw.
Plus récemment, le 17 février 2020, trois membres du groupe ont été condamnés à une peine supplémentaire de six mois d’emprisonnement pour « diffamation en ligne » après avoir partagé en ligne leurs représentations critiquant les forces armées. À ce jour, six membres de la troupe purgent des peines d’emprisonnement allant de deux à trois ans en raison de leurs activités pacifiques, et au moins trois membres du groupe encourent d’autres peines devant différents tribunaux.
Ces six membres de Peacock Generation sont des prisonniers d’opinion, détenus uniquement pour avoir exercé pacifiquement leur droit humain à la liberté d’expression.
Pourquoi maintenant ?
Amnesty International est préoccupée par les arrestations et incarcérations à répétition dont font l’objet des militants et des défenseurs des droits humains au Myanmar pour le seul exercice pacifique de leur droit à la liberté d’expression – un droit garanti par l’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’homme (DUDH). Les autorités du Myanmar doivent garantir le respect et la protection du droit à liberté d’expression, en particulier à l’heure où le pays se prépare aux élections législatives qui se tiendront à la fin de l’année 2020.
La coutume veut que le président du Myanmar gracie des prisonniers chaque année, pour marquer des dates anniversaires ou des événements importants. En avril 2019, pendant et après la fête de Thingyan qui célèbre le Nouvel An au Myanmar, il a libéré des milliers de prisonniers, dont des prisonniers d’opinion, dans une série de grâces présidentielles. Cette année, les festivités se tiendront également en avril, et nous espérons que le fait d’attirer l’attention du président sur cette affaire augmentera les chances d’une libération anticipée des membres de Peacock Generation.