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Pologne. Les charges pesant sur une militante accusée d’avoir facilité un avortement doivent être abandonnées

Les charges pesant sur une militante qui risque jusqu’à trois ans d’emprisonnement pour avoir aidé une femme enceinte à obtenir des pilules abortives en Pologne doivent être abandonnées, a déclaré Amnesty International le 13 juillet alors que le procès doit reprendre le 14 juillet à Varsovie.

En novembre 2021, la défenseure des droits humains Justyna Wydrzyńska a été accusée d’avoir « facilité un avortement » et de « possession de médicaments sans autorisation dans le but de les introduire sur le marché ». Il s’agit de la première affaire en Europe où une personne est poursuivie en justice pour avoir facilité un avortement en procurant des pilules abortives.

« Ce procès engagé contre Justyna Wydrzyńska intervient alors que les inquiétudes concernant les menaces pesant sur le droit à l’avortement sont avivées en raison de la décision de la Cour suprême des États-Unis annulant l’arrêt Roe c. Wade. Cette affaire attire l’attention sur le fait que nos droits à la vie, à la santé, à l’intégrité physique et à l’autonomie ne peuvent pas être considérés comme définitivement acquis. Nous devons être prêts à nous battre pour nos droits aussi longtemps que cela sera nécessaire et à chaque fois que cela sera nécessaire », a déclaré la secrétaire générale d’Amnesty International, Agnès Callamard.

« Si toutes les charges qui pèsent sur Justyna Wydrzyńska ne sont pas immédiatement abandonnées, cela représentera un dangereux précédent pour la Pologne. Cela adressera en outre un message très inquiétant aux autres gouvernements qui cherchent à entraver les activités des militant·e·s des droits à l’avortement qui mènent campagne en faveur du droit de disposer de son corps et du droit d’accéder à un avortement sécurisé.

« Nul ne doit être considéré comme un criminel, et a fortiori poursuivi en justice, pour avoir aidé une personne à obtenir un avortement sécurisé. L’interdiction de l’avortement sécurisé tue chaque année des milliers de femmes et de filles de par le monde »

L’avortement n’est légal en Pologne qu’en cas de risque pour la vie ou la santé de la femme ou si la grossesse résulte d’un viol. Avorter par soi-même ou être en possession de médicaments abortifs à cette fin ne constitue pas une infraction au regard du droit polonais. En revanche, tout médecin ou toute autre personne qui aide une femme enceinte à avorter en dehors des deux motifs autorisés par la loi encourt jusqu’à trois ans d’emprisonnement. 

« Une femme qui se trouvait dans une situation désespérée a pris contact avec moi. Elle m’a dit que son mari, violent, essayait de l’empêcher d’avorter. Son histoire m’a touchée car elle ressemblait à la mienne. J’ai senti que je devais l’aider », a déclaré Justyna Wydrzyńska.

« Les personnes qui souhaitent avorter en Pologne ont besoin d’informations fiables et impartiales sur l’avortement sécurisé afin de pouvoir y recourir en toute sécurité, ainsi que d’aide et de soutien. Personne ne devrait être poursuivi pour avoir fait preuve de compassion et agi par solidarité. Ni moi. Ni personne d’autre. »

Complément d’information

Justyna Wydrzyńska est une doula (personne formée à l’accompagnement de la grossesse) et l’une des quatre fondatrices d’Abortion Dream Team, un collectif de militant·e·s qui fait campagne contre la stigmatisation de l’avortement en Pologne et prodigue des conseils impartiaux sur l’accès à un avortement sans danger, en suivant les directives de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Abortion Dream Team fait partie d’Avortement sans frontières, un réseau européen qui fournit des informations, des conseils, des fonds et un soutien pratique aux personnes en Pologne et ailleurs ayant besoin d’avorter à l’étranger ou d’un accès à des sources fiables en ligne de médicaments abortifs.

Entre janvier 2021 et janvier 2022, Avortement sans frontières a été sollicitée par plus de 32 000 personnes en Pologne, soit cinq fois plus de personnes que l’année précédente. Cette organisation a aidé plus de 1 500 personnes à se rendre à l’étranger pour une interruption de grossesse. Depuis quelques mois, les appels à l’aide se multiplient, car des milliers de personnes réfugiées ayant fui l’Ukraine arrivent en Pologne et ont besoin de soins en matière de santé sexuelle et procréative.

Plus de 110 000 personnes dans 18 pays sont passées à l’action en appelant le procureur général de la Pologne à abandonner toutes les charges qui pèsent sur Justyna Wydrzyńska, à dépénaliser l’avortement et à garantir un accès à un avortement sécurisé et légal sans discrimination.





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