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© Jonas Gratzer/LightRocket/Getty Images
Fidji
Chaque année, nous publions notre Rapport annuel sur la situation des droits humains dans le monde. Un an d’enquête, 150 pays analysés. Voici ce qu’il faut savoir sur les droits humains aux Fidji en 2024.
Le gouvernement a soutenu une proposition visant à inclure le crime d’écocide dans le Statut de Rome de la CPI. Les forces de l’ordre ont continué de restreindre les manifestations pacifiques. Les autorités n’ont pas enquêté sur les allégations de torture pesant sur un militaire de haut rang nommé commandant adjoint des forces de défense australiennes. Les niveaux de violence sexuelle contre les femmes demeuraient élevés et les personnes LGBTI étaient exposées à des violences.
CONTEXTE
En août, le procureur général a inauguré un mécanisme national de mise en œuvre, d’établissement des rapports et de suivi afin d’aider le pays à rendre compte de sa situation en matière de droits humains aux organes des Nations unies concernés.
DROIT À UN ENVIRONNEMENT SAIN
En septembre, les Fidji, le Samoa et Vanuatu ont proposé de modifier le Statut de Rome de la CPI de manière à y intégrer le crime international d’écocide. Si elle était adoptée, cette modification permettrait à la CPI de poursuivre des personnes responsables de graves atteintes à l’environnement.
LIBERTÉ DE RÉUNION PACIFIQUE
La Loi relative à l’ordre public imposait toujours de demander une autorisation pour organiser un rassemblement dans un jardin public ou sur la voie publique, et la police s’est encore montrée excessivement restrictive envers les manifestations. En mai, lors d’une veillée organisée devant les locaux du Centre de crise pour les femmes des Fidji (FWCC) afin de dénoncer la situation des droits humains à Gaza et en Papouasie (Indonésie), les forces de l’ordre ont intimidé des participant·e·s, notamment en les photographiant et en les filmant. En juillet, la police a interdit aux manifestant·e·s de porter des drapeaux israéliens et palestiniens lors d’un rassemblement pour la justice et la « décolonisation » de la Nouvelle-Calédonie et de la Papouasie.
TORTURE ET AUTRES MAUVAIS TRAITEMENTS
En février, le colonel fidjien Ben Naliva a été nommé commandant adjoint des forces de défense australiennes, avant d’être démis de ses fonctions en avril, après que des médias australiens eurent fait état d’actes de torture qu’il était soupçonné d’avoir commis aux Fidji. Les autorités fidjiennes n’ont pas enquêté sur ces allégations, qui l’accusaient d’avoir torturé des opposant·e·s au régime après le coup d’État de 2006, ni sur les préoccupations soulevées par le rapporteur spécial sur la torture en 2011, selon qui le militaire aurait participé cette année-là à l’agression d’un homme d’affaires fidjien.
VIOLENCES FONDÉES SUR LE GENRE
Les personnes LGBTI étaient exposées à différentes formes de violences. Des groupes de défense des droits humains ont reproché à la police de ne pas avoir enquêté comme il se doit sur le meurtre de Setariki Ravato, alias « Esther », travailleuse du sexe transgenre de 19 ans, décédée en avril, quelques semaines après avoir été enlevée et agressée. Malgré les blessures graves que présentait la victime, la police a prétendu que son décès était dû à un problème médical préexistant. L’enquête était toujours en cours à la fin de l’année. La ministre de la Condition féminine, de l’Enfance et de la Protection sociale, Lynda Tabuya, a été démise de ses fonctions fin décembre après la fuite d’une vidéo privée la montrant nue. La publication en ligne de cette vidéo était semble-t-il un acte de violence liée au genre facilitée par la technologie.
DROITS DES PERSONNES MIGRANTES
Six Sud-Coréens accusés de mauvais traitements et d’autres atteintes aux droits humains envers des personnes migrantes employées par l’entreprise Grace Road Company ont fait appel de la décision de les expulser vers la Corée du Sud, prononcée en 2023. La direction de ce groupe, qui était à la tête d’une église, de plusieurs restaurants et d’autres commerces aux Fidji, était accusée d’exploiter et de maltraiter physiquement ses employé·e·s et ses adeptes aux Fidji et en Corée du Sud.