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Image en Creative Common : https://www.flickr.com/photos/inmyflippiefloppies/5830255586/

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Botswana

Chaque année, nous publions notre Rapport annuel sur la situation des droits humains dans le monde. Un an d’enquête, 150 pays analysés. Voici ce qu’il faut savoir sur les droits humains au Botswana en 2024.

La police a eu recours à une force inutile et excessive contre des manifestant·e·s qui dénonçaient un projet de loi accordant des pouvoirs démesurés au président. La sécheresse persistante a aggravé la menace d’insécurité alimentaire. Des groupes religieux se sont opposés à un projet de révision de la Constitution visant à protéger les droits des personnes LGBTI. Les violences liées au genre ont continué d’augmenter. L’ONU a appelé le gouvernement à s’atteler aux défis environnementaux, notamment celui de l’accès à l’eau. Le Botswana a cette année encore prononcé des condamnations à mort.

CONTEXTE

La Coalition pour le changement démocratique (UDC, opposition) a mis fin lors des élections générales d’octobre à 58 ans de pouvoir du Parti démocratique du Botswana. Selon des analystes politiques, cette victoire serait liée à la montée de la corruption, à l’affaiblissement des normes en matière de santé et d’éducation ainsi qu’à l’amenuisement des fonds publics sous le gouvernement précédent.

LIBERTÉ DE RÉUNION PACIFIQUE

En septembre, des manifestations ont éclaté devant l’Assemblée nationale alors que le Parlement débattait d’un projet de loi visant à accorder au président des pouvoirs étendus pour nommer les fonctionnaires occupant certains postes clés. Des membres de l’opposition ont boycotté le vote et la police a eu recours à une force inutile et excessive contre des personnes qui dénonçaient le projet de loi, blessant plusieurs d’entre elles. Des groupes de la société civile ont condamné les violences. En raison d’un soutien parlementaire insuffisant, le projet de loi n’a finalement pas été adopté.

DROIT À L'ALIMENTATION

En juin, le président Mokgweetsi Masisi a déclaré 2023-2024 « année de sécheresse agricole extrême » et signalé de graves problèmes en matière de sécurité alimentaire. En mai, un rapport du secrétariat chargé du développement rural, un organe officiel, a mis en évidence les effets dévastateurs de la sécheresse sur la production alimentaire, l’approvisionnement en eau et la nutrition. Les rendements des cultures sont passés de 206 572 tonnes en 2021-2022 à 125 184 tonnes en 2022-2023 ; 163 000 personnes étaient en situation d’insécurité alimentaire. La situation a été aggravée par les conséquences du phénomène El Niño, qui a entraîné un déficit de précipitations et une détérioration des récoltes, exposant 37 000 personnes supplémentaires à un risque accru de famine.

DROITS DES PERSONNES LGBTI

Le gouvernement a présenté en mars un projet de modification de la Constitution qui prévoyait des mesures de protection contre la discrimination à l’égard des personnes intersexes et des personnes en situation de handicap. Le projet de loi a été contesté, en particulier par des groupes religieux tels que l’Alliance évangélique du Botswana, qui se sont opposés à l’inclusion des droits des personnes intersexes, invoquant des préoccupations d’ordre moral et s’inquiétant de « l’érosion des valeurs chrétiennes ». L’Alliance évangélique du Botswana a appelé à la tenue d’un référendum national sur la question.

VIOLENCES FONDÉES SUR LE GENRE

Les violences fondées sur le genre demeuraient monnaie courante et ont continué d’augmenter. WoMen Against Rape, une organisation de défense des droits humains luttant contre ces violences, a signalé une augmentation par rapport à 2023 des cas dont elle avait eu connaissance et dénoncé des lacunes en matière de protection juridique, notamment l’absence de législation interdisant le viol conjugal. En juin, le Fonds des Nations unies pour la population a désigné la violence contre les femmes comme un problème majeur de santé publique au Botswana. En septembre, le Conseil de district de Tonota a signalé une augmentation des cas d’abus sexuels. Les services de police ont enregistré 47 cas de menaces de mort, 25 meurtres, 30 cas de violences sexuelles et 93 viols ou tentatives de viol contre des femmes pendant la période des fêtes de fin d’année.

DROIT À UN ENVIRONNEMENT SAIN

Dans un rapport établi à la suite d’une visite dans le pays et présenté en mars, le rapporteur spécial des Nations unies sur le droit humain à un environnement propre, sain et durable a vivement encouragé le Botswana à lutter contre les problèmes environnementaux, notamment la pollution, la crise climatique et le manque d’accès à l’eau. Il a recommandé que le droit à un environnement sain soit reconnu juridiquement et que des mesures soient prises en faveur des énergies renouvelables.

PEINE DE MORT

La justice botswanaise a continué de prononcer des condamnations à mort. Aucune exécution n’a eu lieu.

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