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Connaître les situations défendues de la campagne

Découvrez les situations que nous allons défendre cette année pour l'opération 10 Jours Pour Signer !

ATENA DAEMI

En prison pour s’être prononcée contre la peine de mort

Iran

Atena Daemi milite pour l’abolition de la peine capitale en Iran. Cette trentenaire a posté des messages sur Facebook et Twitter critiquant le nombre record d’exécutions dans son pays (507 en 2017 selon Amnesty International).

Elle a également distribué des tracts et participé à des manifestations pacifiques contre l’exécution d’une jeune femme.

Ces activités ont été qualifiées de criminelles lors de son procès qui n’a duré que…quinze minutes. Déclarée coupable de charges forgées de toutes pièces, liées à la sécurité nationale, notamment de « rassemblement et collusion en vue de commettre des infractions compromettant la sécurité nationale », Atena a écopé de sept ans de prison. En détention, elle a été battue, aspergée de poivre, contrainte à l’isolement cellulaire. Tenace, elle poursuit son combat pour les droits humains.

Début 2018, elle a entamé une grève de la faim pour protester contre son transfert dans la prison tristement célèbre de Shahr-e Rey à Varamin, à l’extérieur de Téhéran. Sa situation est emblématique de la répression à l’encontre de celles et ceux qui luttent pour plus de justice. Des dizaines de défenseurs sont ainsi jetés en prison et beaucoup d’autres placés sous surveillance, soumis à des interrogatoires et à d’interminables poursuites visant à les réduire au silence.

Demandez aux autorités iraniennes de :

- Libérer immédiatement et sans condition Atena Daemi, et d’abandonner les charges qui pèsent contre elle.

- Dans l'attente de sa libération, vous assurer qu'elle ait accès sans restriction à des soins médicaux et qu’elle soit protégée contre toute forme de torture et de mauvais traitement.

GERALDINE CHACON

Persécutée pour son action auprès des jeunes

Venezuela

Geraldine Chacón, jeune avocate, était directrice adjointe de la fondation Ambassadeurs communautaires, une ONG vénézuélienne fondée en 2008 par des étudiants pour travailler auprès des jeunes en difficulté dans des zones défavorisées. Des agents du Service bolivarien de renseignement (Sebin) l’ont arrêtée le 1er février 2018 à son domicile sous prétexte d’un entretien, sans mandat d’arrêt. Géraldine a été adoptée par Amnesty comme prisonnière d’opinion. Après quatre mois d’emprisonnement arbitraire, dans des conditions sanitaires déplorables, elle a été libérée sous condition en juin mais n’a pas le droit de quitter le territoire.

Née en 1993, Geraldine a siégé dès 14 ans dans une institution locale pour la jeunesse puis fondé et coordonné le Réseau local jeunes d’Amnesty International à l’Université métropolitaine de Caracas. L’arrestation de la jeune femme semble liée à ses responsabilités au sein de la fondation Ambassadeurs communautaires. L’ONG a été mentionnée par un haut représentant de l’État le 17 janvier 2018 dans l’émission télévisée « Con el Mazo Dando » au cours de laquelle dissidents, défenseurs des droits humains, opposants politiques sont régulièrement harcelés et attaqués.

Comme Geraldine, de nombreux militants pacifistes sont quotidiennement confrontés à des intimidations, au harcèlement, et à des descentes des forces de sécurité.

Demandez aux autorités du Venezuela :

- Clôturer l’affaire concernant Geraldine.

- Mener rapidement une enquête sur les allégations de mauvais traitements sur Geraldine a et poursuivre les responsables en justice.

- Arrêter de criminaliser les mouvements sociaux et les militants pour leur travail et s’assurer que Geraldine puisse continuer à défendre les droits humains sans aucune restriction.

GULZAR DUISHENOVA

Elle se bat pour les personnes handicapées

Kirghizistan

Gulzar Duishenova est une battante. En 2002, elle perd l’usage de ses jambes à la suite d’un accident de la route impliquant un conducteur en état d’ivresse. L’année suivante, son mari meurt subitement et elle se retrouve seule pour éduquer ses deux jeunes enfants. Plus tard, elle fait la connaissance d’autres personnes handicapées qui, confrontées aux mêmes problèmes sur leurs lieux de vie ou de travail, se sont organisées, à Bichkek la capitale. Gulzar s’est alors donné pour mission d’aider les personnes handicapées à vivre dignement et à se déplacer librement. Elle rencontre des responsables publiques, organise des formations pour les chauffeurs de bus, incite à l’action sur les réseaux sociaux…. Cependant, les obstacles restent nombreux : la jeune femme a besoin d’aide pour descendre les escaliers chez elle, sa rue n’est pas adaptée aux fauteuils roulants… Au quotidien, Gulzar est également confrontée à une double discrimination en tant que femme dans une société pétrie de valeurs patriarcales et en tant que personne handicapée considérée comme « invalide » atteinte d’une maladie incurable.

Demandez aux autorités du Kirghizistan de :

·         Ratifier la Convention relative aux droits des personnes handicapées de l’ONU.

·         Faire adopter un plan d’action pour appliquer la Convention avec un budget adéquat.

·         Soutenir Gulzar et des militants qui se battent pour les droits des personnes handicapées.

MARIELLE FRANCO

Assassinée pour avoir porté la voix des plus vulnérables

Brésil

Marielle Franco, infatigable militante et conseillère municipale de Rio de Janeiro, a été abattue, avec son chauffeur Anderson Pedro Gomes, le 14 mars 2018, à l’âge de 38 ans. Élevée dans la favela de Maré, ensemble de 16 bidonvilles au Nord de Rio, elle s’était engagée dans la défense des droits humains après la mort d’une amie victime d’une balle perdue dans un affrontement entre des trafiquants et des policiers. La jeune élue, diplômée en sciences sociales avait bénéficié d’une bourse pour poursuivre ses études. Bien connue pour son activisme en faveur des femmes noires, des LGBTI et des jeunes, elle dénonçait en particulier les violences policières. « Marielle incarnait les droits qu'elle défendait », a confié sa compagne Monica. Les éléments de preuves révèlent que le meurtre fut exécuté par des professionnels. Les experts affirment notamment que les cartouches utilisés pour tuer Marielle Franco proviennent d’un lot de munitions ayant appartenu initialement à la Police fédérale. « Aussi longtemps que nous en aurons la force, nous exigerons que justice soit faite », a déclaré sa sœur. Avec au moins 70 assassinats de défenseurs des droits humains en 2017, le Brésil est l’un des pays les plus meurtriers au monde et les auteurs de ces violences restent trop souvent impunis.

Demandez aux autorités du Brésil de :

- Mettre en place une enquête rigoureuse et indépendante permettant d’identifier les auteurs et les instigateurs de l’assassinat de Marielle et de les traduire en justice.

- Mettre en œuvre des mesures de protection, un soutien psychosocial et d’autres réparations en faveur de la famille de Marielle et des témoins du crime.

- Restaurer et de mettre en œuvre le programme de protection des défenseurs des droits humains.

NAWAL BENAISSA

Harcelée parce qu’elle revendique une vie meilleure dans le Rif

Maroc

Nawal Benaissa, mère de quatre enfants, est devenue l’une des principales voix du Hirak Al Chaabi, un mouvement social qui secoue le Rif. Dans cette région septentrionale du Maroc, beaucoup d’habitants se sentent délaissés par l’État et réclament davantage d’investissements. Se joignant aux manifestants, Nawal a également essayé de mobiliser sur les réseaux sociaux, à travers de petites vidéos publiées sur Facebook..

Les autorités marocaines n’ont cessé de harceler la militante pour tenter de la réduire au silence : elles l’ont arrêtée et placée en détention à quatre reprises en l’espace de quatre mois, et lui ont intimé de fermer son profil Facebook qui comptait 80 000 abonnés.

En février 2018, elle est finalement condamnée à dix mois de prison avec sursis et à une amende pour « incitation à commettre des infractions pénales ». Elle a fait appel de ce verdict mais les pressions se poursuivent et pour éviter la surveillance constante, elle a dû déménager dans une autre ville.

La situation de Nawal fait écho à celle de centaines de manifestants pacifiques arrêtés par les forces de sécurité, parfois simplement pour avoir exprimé leur soutien au mouvement Hirak lourdement réprimé. La jeune femme souhaite être libre de se battre pour un avenir meilleur. Pour sa communauté et pour ses enfants.

Demandez aux autorités du Maroc de :

- Arrêter le harcèlement et l’intimidation de Nawal et sa famille.

- Modifier la législation qui criminalise l'exercice du droit à la liberté d'expression et de réunion.

NONHLE MBUTHUMA

Menacée pour avoir défendu sa terre face aux intérêts d’une compagnie minière

Afrique du Sud

Nonhle Mbuthuma est à la tête d’une campagne contre un projet d'extraction de titane qu'une société minière australienne, Mineral Resource Commodities (MRC), cherche à imposer dans la Province du Cap Oriental, en Afrique du Sud. Cette femme d’une quarantaine d’années est membre de la communauté Amadiba qui posséde des droits communautaires sur cette terre située dans la région du Pondoland et connue pour sa biodiversité. S’il est autorisé, le projet minier aura pour conséquence l’expulsion forcée d’environ 5 000 personnes, qui perdront ainsi leur foyer, leur moyen de subsistance et leur mode de vie.

« Mon grand-père et les anciens m’ont appris l’importance de la terre. C’est la seule chose que nous partageons avec les générations futures, une fois perdue, aucune compensation ne peut être suffisante », déclare cette défenseure des droits humains. En 2007, elle a cofondé le Comité de crise Amadiba (ACC), qui réunit cinq villages, pour mieux combattre le projet de la MRC en mobilisant médias, avocats et ONG. Nonhle Mbuthuma qui a survécu à une tentative d’assassinat reste la cible de menaces de mort. Elle doit ainsi se cacher ou faire appel à des gardes du corps. En 2016, l’un de ses collègues, membre de l’ACC, Sikhosiphi Bazooka Rhadebe, a été tué peu après avoir confié être numéro un sur une liste noire, sur laquelle Nonhle figurait en deuxième position. Le crime est resté impuni.

Demandez aux autorités d’Afrique du Sud de :

- Garantir la sécurité de Nonhle et des autres défenseurs des droits humains et s’assurer qu'ils ne feront plus l’objet d’agressions et d’intimidations.

- Enquêter sur les menaces et les intimidations à l'encontre de Nonhle, rendre publiques les conclusions et s'assurer que les responsables soient traduits en justice.

- Respecter le droit de la communauté d’Amadiba à la consultation et au consentement concernant la concession de droits miniers à toute entreprise.

PAVITRI MANHJI

Harcelée parce qu’elle résiste à des grandes entreprises

Inde

Pavitri Manhji, cheffe élue du Conseil de village de Bhengari, à Chhattisgarh (centre de l’Inde) est en première ligne dans la lutte menée par la communauté autochtone adivasi qui risque d’être expulsée de ses terres pour laisser place à deux centrales électriques. Des villageois affirment avoir été forcés de vendre leur terre à des agents agissant pour le compte de deux entreprises privées. Ce harcèlement dure depuis des années et beaucoup ont ainsi perdu leurs moyens de subsistance sans dédommagement correct. Ayant mobilisé les membres de sa communauté pour déposer près de 100 plaintes officielles, Pavitri subit constamment des actes d’intimidation. Des hommes de main, qui se sont rendus chez elles le 3 avril 2018, lui ont intimé l’ordre de retirer les plaintes contre les deux entreprises et l’on menacée: « tous ceux qui t’ont aidée à porter plainte sont des étrangers. Ils seront incapables de te sauver et nous les feront taire ». Ces hommes sont revenus le lendemain et le surlendemain pour faire pression sur elle. Pavitri a signalé ce harcèlement à la police. En vain. Depuis des décennies, les Adivasi sont chassés de leurs terres et leurs droits pourtant reconnus par la loi indienne sont bafoués par des entreprises. Pavitri reste déterminée à résister en aidant les membres de sa communauté à protéger les terres de leurs ancêtres.

Demandez aux autorités indiennes de :

- Assurer une protection adéquate à Pavitri et aux autres villageois adivasi.

- Veiller à ce que toutes les plaintes pour dépossession illégale de terres ou pour intimidation de villageois fassent l'objet d'une enquête rigoureuse.

- Fournir aux personnes concernées les réparations adéquates.

LE PEUPLE AUTOCHTONE SENGWER

Expulsés violemment de leur forêt

Kenya

Les Sengwer, peuple autochtone du Kenya, vivent depuis des siècles dans l’immense forêt d’Embobut. Apiculteurs et éleveurs de bétails, ils sont expulsés de force par le gouvernement au nom de la « conservation », pour protéger les forêts et répondre aux changements climatiques. Depuis 2012, les gardes forestiers et la police ont mis le feu à 2 600 maisons et quelque 4 500 personnes se sont retrouvées brutalement sans abri. En janvier 2018, un homme de 41 ans a été abattu et un autre gravement blessé lors d’une descente du service forestier. Cette violence est une violation flagrante des ordonnances judiciaires censées protéger cette communauté autochtone.

Évincés de leurs forêts, de leurs maisons, certains Sengwer se retrouvent dans le dénuement le plus total. Les femmes en particulier sont les plus durement touchées, contraintes parfois de s’occuper seule des enfants quand leurs hommes restent dans la forêt ou abandonnent leurs famille.

Le gouvernement prétend qu’il veut réduire la déforestation mais il n’existe nulle preuve que les Sengwer nuisent à la forêt. L’empreinte environnementale de ce peuple est justement très faible et il devrait au contraire être reconnu comme propriétaire, gardien naturel de la forêt d’Embobut.

Demandez aux autorités du Kenya de :

- Lever toutes les restrictions imposées aux Sengwer, afin qu’ils puissent vivre librement sur ses terres. Faire cesser les incendies, les arrestations et les expulsions forcées de ce peuple.

- Entamer un processus de consultation libre, informé et préalable avec le peuple Sengwer.

- Accorder aux Sengwer recours et réparation suite aux expulsions forcées et les violences commises par les gardes forestiers.

- Adopter une législation qui respecte les principes de base et les directives concernant les expulsions et les déplacements liés au développement de l’ONU.

VITALINA KOVAL

Attaquée parce qu’elle défend les droits des LGBTI

Ukraine

Vitalina Koval défend avec détermination l’égalité pour tous et toutes en Ukraine. Elle a coordonné notamment le travail d’un centre social à Oujgorod, sa ville natale, destiné aux personnes LGBTI.

Le 8 mars 2018, alors qu’elle a organisé une manifestation à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes en Ukraine, six membres du groupe radical « Karpatska Sich » l’ont aspergée de peinture rouge. Des éclaboussures de peintures lui ont provoqué des brûlures aux yeux. « Pendant de longues minutes, j’ai eu mal et n’arrivais pas à chasser de mon esprit l’idée que je pouvais perdre la vue », a-t-elle confié. À sa sortie d’hôpital, Vitalina s’est rendue au poste de police. Il a fallu qu’elle insiste plusieurs heures pour que sa plainte soit qualifiée d’infraction « motivée par la haine ».

Ses agresseurs arrêtés ont pu l’entendre décliner son adresse à haute voix avant d’être relâchés. Par la suite, Vitalina et d’autres militantes ont reçu de nouvelles menaces, et certains affirment avoir été tabassés. En toute probabilité, l'enquête en cours ne prend pas en compte les motifs discriminatoires de cette attaque du 8 mars qui s’inscrit dans un contexte de regain de violences de la part de groupes locaux d’extrême-droite. Se présentant comme patriotes et nationalistes, ils perturbent les débats publics, menacent les journalistes et agressent les militants comme Vitalina. Trente agressions similaires ont été recensées par Amnesty International depuis le printemps 2017 dans un climat d’impunité presque total.

Demandez aux autorités ukrainiennes de :

- Assurer un environnement sûr et favorable aux activités de Vitalina et des autres défenseurs des droits humains, en particulier celles et ceux qui défendent les droits des femmes et  des personnes LGBTI.

- Veiller à ce que tout motif discriminatoire soit pris en compte lors de ce type d’affaire.

- Reconnaître le problème de la violence croissante des groupes d'extrême droite.

- Modifier les règles régissant la conduite de la police.

AMAL FATHY

Condamnée pour une vidéo dénonçant le harcèlement sexuel

Égypte

Amal Fathy, 33 ans, a dénoncé haut et fort la situation des droits humains dans son pays et notamment le harcèlement sexuel dont sont victimes les Égyptiennes. Cette mère d’un enfant de 3 ans, a été condamnée le 29 septembre à deux ans de prison et 10 000 livres égyptiennes (482 euros) d’amende, pour « appartenance à un groupe terroriste », et « diffusion d’idées appelant à commettre des actes terroristes » et « dissémination de fausses informations ». En mai 2018, Amal avait publié sur Facebook une vidéo de douze minutes racontant avoir été harcelée sexuellement alors qu'elle se rendait dans une banque. Elle soulignait l’urgence pour les autorités de s’attaquer à ce fléau et critiquait les manquements de l’État à l’égard des droits fondamentaux. Des trolls ont copié la vidéo et l’ont relayée largement accompagnée d’injures sexistes, en réclamant l’arrestation d’Amal. Plusieurs médias ont publié de fausses informations à son sujet. Le 11 mai, la police l’a arrêtée à son domicile ainsi que son mari, Mohamed Lofty, ancien chercheur d’Amnesty International et actuel directeur d’une ONG de défense de droits humains, qui a été libéré par la suite. De nombreux journalistes, militants, citoyens, sont ainsi condamnés sur la base des messages posté sur Twitter ou Facebook et communiqués par des services de la Sécurité d’État.

Demandez aux autorités égyptiennes de :

- Faire en sorte qu’elle soit libérée immédiatement et que les accusations à son encontre soient abandonnées.

- Vous assurer que durant sa détention, celle-ci ne soit soumise à aucune torture ni mauvais traitement.

- Conduire une enquête impartiale et efficace sur les circonstances qui ont mené à son arrestation.