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Afrique 2019

les civils en première ligne

République d'Afrique Centrale / credit : Anthony Cole

Les civils ont été les premiers touchés par les conflits meurtriers et les crises violentes. Pour eux, l’insécurité est devenue un quotidien et leur protection est mise à mal. Bilan d'un an d'enquête en Afrique.

En 2019, dans l’ensemble de l’Afrique subsaharienne, des conflits armés insolubles se poursuivaient, et de nouvelles formes de violences commises par des acteurs étatiques ou non ont engendré des tueries, des enlèvements, des viols, des tortures et des déplacements massifs.

Lire notre dossier : Les droits humains dans le monde en 2019

Des conflits meurtriers

Dans la région du Darfour (Soudan), les forces gouvernementales ont encore commis de probables crimes de guerre et d’autres graves violations des droits humains, y compris des homicides illégaux, des violences sexuelles, des pillages systématiques et des déplacements forcés.

En République Démocratique du Congo (RDC), des dizaines de groupes armés locaux ou étrangers, aux côtés des forces de sécurité, ont continué à perpétrer des atteintes aux droits humains, qui ont fait plus de 2 000 morts parmi les civils, et déplacé de force au moins un million de personnes au cours de l’année 2019.

En Somalie, des civils subissaient encore les attaques du groupe armé Al Shabaab ; l’État et les forces internationales alliées, quant à eux, ne prenaient pas de précautions suffisantes pour épargner les civils lors de leurs attaques ciblant Al Shabaab.

Des groupes armés ont mené des attaques visant directement des civils au Cameroun, en République centrafricaine et au Burkina Faso et les autorités n’ont pas protégé les civils.

Au Mali / Credit : Anthony Cole

Les conditions de sécurité se sont considérablement dégradées dans le centre du Mali, où des groupes armés et des « groupes d’autodéfense » autoproclamés ont tué de nombreux civils. Les forces de sécurité maliennes ont riposté en commettant de multiples violations, y compris des exécutions extrajudiciaires et des actes de torture.

Au Mozambique, des groupes armés ont continué à lancer des attaques contre la population à Cabo Delgado et les forces de sécurité auraient commis de graves violations des droits humains à la suite de ces violences.

En Éthiopie, des affrontements entre communautés ethniques ont entraîné une réaction disproportionnée des forces de sécurité.

Quelles que soient leur nature et leur intensité, les conflits armés entraînent partout des violences meurtrières pour les civils. Ils devraient pourtant en être protégés comme l’exige le droit international humanitaire.

L’accès aux soins, un problème majeur

Dans les régions anglophones du Cameroun, des groupes séparatistes armés ont encore commis des atrocités, notamment des homicides, des mutilations et des enlèvements. Ils ont également détruit plusieurs centres de santé. L’armée a riposté par des exécutions extrajudiciaires et des incendies de logements.

Une maison détruite au Cameroun / Credit : Anthony Cole

L’accès aux soins médicaux demeure un problème primordial pour les populations de la région, où le maigre budget affecté à la santé entraîne une pénurie de lits et de médicaments dans les hôpitaux. De l’Angola au Zimbabwe et du Burundi au Cameroun, les États n’ont pas respecté le droit à la santé et les conflits n’ont fait qu’aggraver la situation.

Avec la pandémie de COVID-19 qui menace, il n’y a pas de temps à perdre pour combattre les inégalités et les violations des droits humains qui rendent les soins médicaux inaccessibles à tant de personnes.

Des milliers de personnes déplacées

Les violations persistantes des droits humains ont contraint des centaines de milliers de personnes de la région à fuir leur domicile en quête de protection. Il y avait 600 000 personnes déplacées en RDC, plus de 222 000 au Tchad et plus d’un demi-million au Burkina Faso.

En Afrique du Sud, les personnes réfugiées, demandeuses d’asile ou migrantes continuaient à être victimes de violences xénophobes systématiques, en partie alimentées par l’impunité dont ces agressions faisaient l’objet depuis des années et par les défaillances du système judiciaire. Douze personnes, sud-africaines et étrangères, ont été tuées après que des violences ont éclaté entre août et septembre.

Pourtant, les gouvernements et les autres parties au conflit, comme les groupes armés, ont, en vertu du droit international humanitaire, l’obligation de protéger les civils. Le chaos ne peut expliquer les graves manquements au droit et au devoir de protection des civils. Notre priorité est de faire appliquer le droit international humanitaire pour que les civils soient épargnés et protégés dans les situations de conflits.

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