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Julian Assange dans l'avion le 25 juin 2024 / Reuters

Julian Assange dans l'avion le 25 juin 2024 / Reuters

Liberté d'expression

Julian Assange est enfin libre

Le fondateur de WikiLeaks est arrivé en Australie, son pays natal, en homme libre, le 26 juin 2024. Un jour qui marque la fin de la traque acharnée des Etats-Unis contre le journaliste qui avait révélé, en 2010, des milliers de documents classés confidentiels. Une nouvelle immense pour Julian Assange, ses proches et à travers lui, pour la liberté de la presse. Retour sur cette saga judiciaire.

14 ans. Il aura fallu 14 ans pour voir Julian Assange libre. 14 ans pour écrire l'épilogue d'une longue traque judiciaire. Les Etats Unis le poursuivaient sans répit et cherchaient à tout prix à juger sur leur sol le fondateur de WikiLeaks, où il risquait jusqu'à 175 ans de prison. Sa faute ? Avoir révélé en 2010 des documents classés confidentiels pointant de possibles crimes de guerre commis par l'armée américaine en Afghanistan et en Irak. Julian Assange était détenu dans la prison de haute sécurité de Belmarsh au Royaume-Uni où il y aura passé 5 ans et 2 mois dans des conditions d’isolement déplorables.

Julian Assange n'aurait JAMAIS du être emprisonné. Rappelons que nous lui devons des révélations cruciales, d’intérêt public. Nous saluons le courage de son entourage et de ses avocats et remercions la mobilisation sans faille des militants d'Amnesty International, des organisations de défense des droits humains, qui se sont battus, pendant des années, pour la libération de Julian Assange et à travers lui, pour la liberté de la presse.

Julian Assange arrive à l'aéroport de Canberra en Australie le 26 juin 2024. AAP image/Lukas Coch via REUTERS

Les dates clés de l'affaire Assange

2006 : Julian Assange fonde WikiLeaks qui permet aux lanceurs d’alerte de divulguer des documents relatifs à des scandales de corruption, d’espionnage et de violations des droits humains perpétrés par des États, tout en protégeant leurs sources. 

Juillet 2010 : WikiLeaks diffuse plus de 750 000 documents confidentiels. Des milliers d’entre eux concernent  les activités militaires et diplomatiques américaines en Irak et en Afghanistan.

Juin 2012 : Julian Assange se réfugie à l’ambassade d’Équateur à Londres.

Avril 2019 : le nouveau président équatorien, Lenin Moreno, met fin à l’asile politique de Julian Assange. Il aura passé sept ans réfugié dans l’ambassade d’Équateur à Londres.

Avril 2019 : les autorités britanniques l’arrêtent et le placent dans la prison de haute sécurité de Belmarsh. 

Mai 2019 : les États-Unis lancent une procédure d’extradition auprès des autorités britanniques.

Février 2020 : début du procès de Julian Assange devant la justice britannique. 

4 janvier 2021 : la justice britannique rejette la demande d’extradition de Julian Assange vers les États-Unis en raison de sa santé mentale.  

6 janvier 2021 : la justice britannique refuse sa libération sous caution. Julian Assange reste en prison. 

Février 2021 : les États-Unis font appel de la décision de justice britannique et demandent l’extradition de Julian Assange.

11 août 2021 : un juge de la Haute Cour de Londres autorise les États-Unis à faire appel.

26 septembre 2021 : YahooNews publie une enquête révélant que la CIA aurait envisagé d'enlever et d'assassiner Julian Assange lorsqu'il résidait à l'ambassade d'Équateur à Londres. Si nous ne sommes pas en capacité de confirmer ces informations, elles viennent néanmoins renforcer nos doutes quant à la fiabilité des garanties américaines selon lesquelles Julian Assange ne subirait pas de mauvais traitements s'il était extradé. Selon Agnès Callamard, notre secrétaire générale, cela montre à nouveau les motivations politiques qui sous-tendent l'affaire Assange.

27 - 28 octobre 2021 : audiences dans la procédure d’appel des États-Unis pour l’extradition de Julian Assange.

10 décembre 2021 : la justice britannique annule en appel le refus d'extrader le fondateur de WikiLeaks vers les États-Unis. En autorisant cet appel, la justice britannique a accepté les assurances diplomatiques peu fiables des États-Unis qui avançaient que Julian Assange ne serait pas détenu à l'isolement dans une prison de haute sécurité. Or, s’il est extradé, il risque la torture et la prison à vie. À ce stade, l'extradition n'est pas encore autorisée.

24 janvier 2022 : la Haute Cour de Londres autorise Julian Assange à contester son extradition vers les Etats-Unis. Une bonne nouvelle. Cependant, nous regrettons que la Cour n'ait pas pris en compte les risques de torture que pourrait subir Assange s'il était extradé.

14 mars 2022 : la Cour suprême du Royaume-Uni refuse à Julian Assange la possibilité de faire appel du précédent arrêt de la Haute Cour qui autorise son extradition. Par cette décision, la justice britannique expose le fondateur de WikiLeaks à de graves atteintes de ses droits fondamentaux.

20 avril 2022 : la justice britannique ordonne l’extradition de Julian Assange vers les États-Unis. C'est maintenant à la ministre de l’Intérieur britannique Priti Patel de certifier la demande d'extradition.

17 juin 2022 : Priti Patel approuve la demande d’extradition de Julian Assange. En l'extradant vers les États-Unis, le Royaume-Uni violerait le droit international.

25 août 2022 : Michelle Bachelet, la Haute-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme a exprimé son inquiétude sur les risques que représenteraient l'extradition de Julian Assange : « L’éventuelle extradition de Monsieur Assange et les éventuelles poursuites à son encontre suscitent des préoccupations concernant la liberté de la presse et de possibles effets paralysants pour le journalisme d’investigation et les activités des lanceurs d’alerte ».

26 août 2022 : Julian Assange a déposé un recours en appel devant la Haute Cour du Royaume Uni contre l’ordre d’extradition signé par Priti Pattel. La question de sa santé ne sera pas abordée. Les arguments liés à sa dépression et aux risques de suicide en cas d'extradition ayant déjà été rejetés. C’est donc sur le caractère politique de la procédure lancée par les autorités américaine que la défense se fonde.

2 décembre 2022 : Julian Assange saisit la Cour européenne des droits de l’homme pour contester son extradition vers les États-Unis.

6 juin 2023 : La Haute Cour britannique rejette la demande de Julian Assange de faire appel de son extradition vers les États-Unis. Suite au rejet de la Haute Cour, ses équipes de défenses ont déposé un nouveau recours.

20 - 21 février 2024 : Suite au recours déposé par l'équipe d'Assange, deux magistrats britanniques examinent la décision de la Haute Cour : Julian Assange pourra-t-il faire appel de la décision d'extradition vers les Etats-Unis ? La justice britannique va statuer. Il s'agit du dernier recours juridique possible au Royaume-Uni dont dispose Assange contre son extradition.

26 mars 2024 : La justice britannique a demandé des garanties aux États-Unis que si Julian Assange était extradé, il ne serait pas torturé. Les juges américains disposent de trois semaines pour apporter de nouvelles assurances diplomatiques sur le traitement qui sera réservé au fondateur de WikiLeaks. Le tribunal britannique réexaminera l'affaire le 20 mai.

20 mai 2024 : La justice britannique a autorisé Julian Assange à faire appel de son extradition vers les États-Unis.

25 juin 2024 : Julian Assange, après avoir conclu un accord avec les autorités américaines sort de la prison de Belmarch où il y aura été détenu cinq ans. Il a plaidé coupable d’un chef d’accusation de "complot en vue d’obtenir et de divulguer des informations relevant de la défense nationale", sanctionné par une peine de 62 mois d’incarcération, que Julian Assange a déjà purgée. 

26 juin 2024 : Julian Assange arrive en Australie, son pays natal, sa descente de l'avion marque officiellement sa liberté retrouvée

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Sans Julian Assange, nous n’aurions pas connu les possibles crimes de guerre de l’armée américaine. La publication des documents qu’il a révélés n'aurait pas dû être passible de sanctions. Il s’agit d’une pratique courante du journalisme d’investigation. À travers l'affaire Assange, c’est aussi la liberté de la presse qui était en jeu. Continuons à la protéger !