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Des Rohingyas traversent la frontière vers le Bangladesh pour fuir le Myanmar 07/09/2017 © Zakir Hossain Chowdhury/Anadolu Agency/Getty Images

Des Rohingyas traversent la frontière vers le Bangladesh pour fuir le Myanmar 07/09/2017 © Zakir Hossain Chowdhury/Anadolu Agency/Getty Images

Personnes réfugiées et migrantes

Le Bangladesh prêt à renvoyer les réfugiés ?

Les gouvernements du Bangladesh et du Myanmar ont annoncé cette semaine qu'ils mettaient en place un groupe de travail pour discuter du renvoi des réfugiés rohingyas dans leur pays.

En un peu plus d'un mois, plus de 500 000 femmes, hommes et enfants rohingyas se sont enfuis pour échapper à l'opération menée par l'armée dans l'État d'Arakan au Myanmar. Cette campagne constitue un ensemble de crimes contre l'humanité.

Lire notre Dossier : Le sort des Rohingyas au Myanmar

Bien qu’il soit positif d’entamer des discussions sur le retour des Rohingyas mais pointe le fait qu’il ne doit pas s'agir d'initiatives hâtives et irresponsables visant à repousser des personnes chez elles contre leur volonté.

Mais cela ne suffit pas : le gouvernement du Myanmar doit aussi mettre fin à la discrimination profondément enracinée qui depuis des décennies entretient l'engrenage de privations et d'abus dans lequel sont pris les Rohingyas.

Le principe de non refoulement risque d’être attaqué

Le renvoi forcé de réfugiés viole le principe de non-refoulement : le droit international et le droit coutumier interdisent absolument le renvoi de personnes sur un territoire où elles risquent d'être tuées ou soumises à d'autres graves violations des droits humains.

Pour qu'un processus de retour puisse être véritablement volontaire, il faut également que les Rohingyas se voient proposer d'autres possibilités que le retour, notamment la possibilité de solliciter une protection internationale.

Lire aussi : Le Bangladesh face à la crise des Rohingyas

Vers la création de zones sûres ?

Ces dernières semaines, des représentants du gouvernement bangladais ont également évoqué publiquement la nécessité d'établir des « zones sûres » au Myanmar. De telles « zones sûres » n'ont toutefois pas toujours fait leur preuve quand elles ont été établies lors d'autres conflits.

Ainsi, que ce soit en Bosnie-Herzégovine en 1993 ou au Sri Lanka en 2009, les « zones sûres » n'ont pas permis d'empêcher des massacres et d'autres atteintes aux droits humains infligées à des personnes qui fuyaient les violences.

Des engagements internationaux toujours pas pris

La communauté internationale doit faire clairement savoir qu'elle ne permettra pas que se reproduise ce qui s'est passé en 2012.

Elle doit contribuer à ce qu'aucun réfugié rohingya ne soit renvoyé de force au Myanmar tant que ces réfugiés risquent d'y subir de graves violations des droits humains en raison de la campagne de nettoyage ethnique menée par l'armée.

Les donateurs doivent établir des limites fermes et indiquer clairement qu'ils ne financeront pas les propositions de "solution" aboutissant à des renvois forcés depuis le Bangladesh, ou au déplacement et à la poursuite de la ségrégation des Rohingyas. Faute de cela, ils soutiendront la poursuite des violations des droits humains, et la communauté internationale s'en rendra complice.

Les camps de déplacés établis au Myanmar principalement pour les Rohingyas à la suite des vagues de violence de 2012 n'avaient effectivement été guère mieux que des prisons en plein air, où des femmes, des hommes et des enfants vivaient dans des conditions déplorables, le gouvernement restreignant en outre l'accès des organisations humanitaires à ces camps. Ils ont consolidé l'isolement de dizaines de milliers de Rohingyas, les coupant davantage encore du reste du monde.

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