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Ahmed H. avec l'une de ses deux filles. © Privé

Ahmed H. avec l'une de ses deux filles. © Privé

Liberté d'expression

Hongrie : Ahmed H., condamné à tort pour terrorisme, enfin libre

En 2015, le Syrien Ahmed H. était incarcéré à tort pour « complicité d’acte terroriste » lors d’affrontements avec des gardes-frontières à la frontière serbo-hongroise. Après trois ans et demi derrière les barreaux, il va enfin pouvoir retrouver son épouse et ses deux filles à leur domicile à Chypre.

Condamné initialement à une peine de 10 ans de prison, ensuite réduite à 7 puis à 5 ans, Ahmed sera libéré le 19 janvier.

Sa libération est un immense soulagement pour sa famille, même s’il n’aurait jamais dû être poursuivi, et encore moins condamné, pour une telle infraction.

Accusé de terrorisme alors qu’il aidait sa famille

En août 2015, Ahmed a quitté son foyer à Chypre pour aller aider ses parents âgés et six autres membres de sa famille à fuir la Syrie et à trouver refuge en Europe. Un mois plus tard, ils se sont trouvés parmi les centaines de réfugiés bloqués à la frontière serbo-hongroise après sa fermeture par la police.

Des heurts ont éclaté lorsque des réfugiés ont tenté de passer. La police hongroise a réagi en utilisant des gaz lacrymogènes et des canons à eau, blessant des dizaines de personnes.

Certains ont jeté des pierres, dont Ahmed. Toutefois, des séquences filmées par les médias montrent également Ahmed utilisant un mégaphone pour demander aux réfugiés et aux policiers de garder leur calme avant les affrontements.

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Pour ces motifs, un tribunal hongrois l’a déclaré coupable de « complicité d’acte terroriste » au titre de la législation hongroise relative à la lutte contre le terrorisme, aux termes extrêmement vagues. Il a été condamné à 10 ans d’emprisonnement; cette peine a été réduite par la suite à sept ans, puis à cinq ans avec possibilité de demander une libération anticipée.

Victime d’une « démocratie illibérale »

Les accusations absurdes portées contre Ahmed illustrent le fait qu’en Hongrie les réfugiés et les migrants sont désignés comme boucs émissaires, tout comme ceux qui s’efforcent de les défendre.

Son procès incarne parfaitement la « démocratie illibérale » du Premier ministre Viktor Orbán : il n’avait rien à voir avec la justice mais s’inscrivait dans le cadre de la répression draconienne qu’exerce le gouvernement hongrois contre les droits humains.

En utilisant de manière abusive les dispositions relatives à la lutte contre le terrorisme et en piétinant la loi dans la manière dont elles ont traité Ahmed, les autorités hongroises ont montré qu’elles sont prêtes à tout pour diaboliser les réfugiés et les migrants.