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URGENCE GAZA

 Exigez avec nous la justice pour toutes les victimes et la protection sans condition des populations civiles

Un soldat monte la garde devant la Douma, Moscou, 18 juillet 2013 / © Ivan Novikov - AFP via Getty Images
Liberté d'expression

Amnesty International indésirable en Russie

Au lendemain de l’invasion russe en Ukraine, notre bureau à Moscou a été fermé par les autorités russes. Trois ans après, nous nous retrouvons parmi la liste des "organisations indésirables", criminalisant toutes nos activités sur le territoire. Le prix à payer pour avoir documenté les violations des droits humains en Russie, qui vont de l’implacable répression du Kremlin aux possibles crimes de guerre en Ukraine.

Amnesty International jugé indésirable en Russie  

Notre organisation est listée parmi les “organisations indésirables” en Russie depuis le 19 mai 2025. Cette désignation intervient trois ans après que les autorités russes ont fermé notre bureau à Moscou et ont bloqué l'accès aux sites web d'Amnesty International en Russie. 

La participation aux activités d'une « organisation indésirable » est punie par la loi en Russie. Être sur la liste des “organisations indésirables” en Russie, signifie que :  

  • Nos activités vont être criminalisées  

  • Les organisations partenaires et les personnes travaillant avec nous peuvent être poursuivies  

  • Participer aux activités d'une « organisation indésirable » est passible d'amendes, voire de peines de prison 

Cette désignation nous place parmi des dizaines d'ONG et de médias indépendants qui ont été pris pour cible ces dernières années dans le cadre d'une vaste campagne visant à réprimer la dissidence et à démanteler la société civile en Russie. 

Notre bureau fermé par les autorités russes

Quelques mois à peine après l'invasion de l'Ukraine par la Russie, notre bureau, celui de Human Right Watch et de treize autres ONG ont été fermés en Russie. Le motif avancé par les autorités est le suivant : « Violations de la législation russe ». Mais la réalité est la suivante : le Kremlin ferme notre bureau en raison de notre travail de défense des droits humains.

Lire aussi : La situation des droits humains en Russie en 2024

Après les journalistes indépendants, les militants et les ONG russes de défense des droits humains, les autorités s’en prennent aux organisations internationales.

Les autorités russes se trompent lourdement si elles croient qu’en fermant notre bureau, elles mettront fin à notre travail . Si le Kremlin cherche à vous faire taire, alors ce que vous faites est juste.

Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International 

Niveau de répression alarmant

La fermeture de notre bureau en Russie et sa désignation en tant qu'organisation indésirable s’inscrit sur la longue liste des sanctions prises à l'encontre des organisations de défense des droits humains. Cela fait des années que les autorités russes s’attaquent à la liberté d’expression. 

En 2021 déjà, le niveau de répression était alarmant : arrestation et condamnation du militant politique Alexeï Navalny, liquidation de Memorial, la plus célèbre ONG russe, arrestations massives de manifestants pacifiques

La répression des voix anti-guerre en Russie

Depuis l’invasion russe de l’Ukraine, le 24 février 2022, la répression est devenue encore plus visible : répression des mouvements antiguerre, censure des médias, fuite de journalistes, blocage de réseaux sociaux et aujourd’hui, fermeture d’ONG internationales.

Nous n’arrêterons pas notre travail

Cela faisait vingt-neuf ans que nos équipes étaient installées à Moscou. Le 11 mars 2022, l’organisme russe de régulation des médias avait déjà bloqué notre site internet en langue russe. La fermeture de notre bureau et sa désignation en tant qu'organisation indésirable ne marque pas la fin de notre travail en Russie. Au contraire, nous redoublerons d’efforts pour recenser, documenter, dénoncer les violations des droits humains commises par la Russie, tant à l’intérieur du pays qu’à l’étranger.

Ce sont des actes désespérés que le pouvoir russe est en train de commettre. Nous continuerons de dénoncer, d’enquêter et de mettre en avant toutes les preuves que l’on aura lorsque des violations des droits humains seront commises.

Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International

Pour la libération des prisonniers d’opinion, pour la défense d’un journalisme indépendant sans ingérence du pouvoir russe, pour que les personnes responsables de graves violations des droits humains, que ce soit en Russie, en Ukraine ou en Syrie, rendent des comptes devant la justice, nous n’arrêterons pas notre travail.