Notre rapport régional offre un panorama complet des droits humains dans les Amériques en 2019. De nombreux dirigeants intolérants et autoritaires ont restreint les demandes d’asile.
Alors que des millions de personnes ont été forcées à quitter leur pays en quête de sécurité, divers États des Amériques ont restreint le droit de demander l’asile, faisant preuve d’un mépris flagrant pour les obligations auxquelles ils sont tenus en vertu du droit national et du droit international.
Certains dirigeants font même intervenir leur armée au lieu d’établir des mécanismes favorisant le dialogue. Tandis que se profilent à l’horizon de nouveau troubles sociaux, la lutte en faveur des droits humains est plus urgente que jamais. Et ne nous y trompons pas, les dirigeants politiques qui sèment la haine et la division en fragilisant les droits d’autrui se retrouveront du mauvais côté de l’histoire.
Des politiques d’asile hostiles
Le nombre d’hommes, de femmes et de mineurs ayant fui la crise des droits humains au Venezuela ces dernières années s’élève désormais à près de 4,8 millions. Un chiffre sans précédent dans les Amériques. Le Pérou, l’Équateur et le Chili ont réagi en imposant de nouvelles conditions d’entrée sur leur territoire et en renvoyant illégalement des Vénézuéliens en quête d’une protection internationale.
Le gouvernement de Trump met en danger des milliers de personnes
Plus au nord, le gouvernement américain a utilisé le système de justice de manière abusive pour harceler des défenseurs des droits des migrants. Il a privé illégalement de liberté des mineurs qui fuyaient des situations violentes. En somme, de nouvelles mesures ont été adoptées pour restreindre fortement l’accès à l’asile, au mépris du droit international.
Le gouvernement de Donald Trump a exposé au danger des milliers de personnes vulnérables qui tentaient de demander la protection des États-Unis. Ces personnes ont ainsi été forcées d’attendre dans des conditions dangereuses au Mexique au titre de « Protocoles de protection des migrants ». Ce dispositif au nom trompeur est également connu sous l’appellation « Rester au Mexique ».
Des accords rétrogrades
Les États-Unis ont soumis un nombre croissant de personnes en quête d’asile à des programmes d’expulsion rapide sans possibilité de faire appel à un avocat. Ils ont par ailleurs fait pression sur le Guatemala, le Salvador et le Honduras afin qu’ils signent une série d’accords rétrogrades. Des accords qui bafouaient totalement le droit des demandeurs d’asile.
Après que l’administration Trump a menacé d’imposer de nouveaux tarifs douaniers, le gouvernement mexicain a non seulement accepté de recevoir et d’accueillir des demandeurs d'asile renvoyés de force dans le cadre d’un protocole de protection des migrants, mais a en outre déployé des soldats afin d’empêcher les personnes originaires d’Amérique centrale de se rendre jusqu’à la frontière entre le Mexique et les États-Unis.
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