Deux cargaisons de matériel de guerre à destination d’Israël ont été bloquées par les dockers de la Confédération Générale du Travail (CGT) au port de Fos sur Mer. Ces livraisons d’armes, si elles étaient confirmées, exposeraient la France au risque de complicité de génocide.
À plusieurs reprises, la France a assuré ne pas exporter d’armes pouvant être utilisées à Gaza et en Cisjordanie. Les révélations des médias indépendants Disclose et Marsactu ont mis en lumière le double discours des autorités françaises.
Le jeudi 5 juin 2025, le navire Contship Era devait charger du matériel de guerre produit par la société française Eurolinks, au port de Fos-sur-Mer. Selon les informations de Disclose, il s'agit notamment de maillons permettant de réaliser des bandes de munitions pour équiper des armes légères et de petit calibre. Les dockers du port de Marseille-Fos ont identifié le conteneur et ont refusé de le charger a annoncé la CGT des ouvriers dockers pour marquer leur refus de « participer au génocide en cours orchestré par le gouvernement israélien ». Le vendredi 6 juin, une autre cargaison a été immobilisée. Toujours selon le média indépendant, il s’agit cette fois de tubes pour canons, fabriqués par la société française Aubert & Duval.
Les autorités françaises s’apprêteraient donc une nouvelle fois à livrer des armes à Israël, dans l’opacité et en contradiction totale avec les dernières déclarations présidentielles.
Ces armes sont susceptibles de servir à perpétrer des crimes graves au regard du droit international, à Gaza et en Cisjordanie. Or, la France a pour obligation légale de tout mettre en œuvre pour tenter d’arrêter le génocide en cours à Gaza. Continuer à autoriser la livraison de matériel de guerre à Israël revient à alimenter ce génocide.
Il est urgent que la France cesse son double discours, et adopte clairement et ouvertement un embargo sur les armes à destination d’Israël, afin de se conformer à la Convention sur la prévention et la répression du crime de génocide ainsi qu’à ses autres engagements internationaux sur les transferts d’armes. Les autorités et entreprises françaises qui se rendraient complices des crimes commis à Gaza et en Cisjordanie auront à rendre des comptes devant les juridictions compétentes.
— Anne Savinel-Barras, présidente d’Amnesty International France
La priorité de la France doit être de mettre un terme au génocide en cours.
Pour cela, elle doit :
➡️ Se mobiliser en faveur d’un cessez-le-feu immédiat et durable
➡️ Contribuer à la levée du blocus illégal
➡️ Coopérer pleinement avec la Cour pénale internationale (CPI) qui a émis un mandat d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant.
➡️ Soutenir la mise en œuvre des décisions de la Cour internationale de justice (CIJ) visant à prévenir le risque de génocide.