Leonard Peltier, militant amérindien détenu depuis près de 50 ans dans des prisons américaines

Leonard Peltier est membre du Mouvement indien d’Amérique (AIM), qui défend les droits des Amérindiens. En 1975, au cours d’un affrontement auquel des membres de l’AIM ont participé, deux agents du FBI ont été abattus. Leonard Peltier a été déclaré coupable de leur meurtre, mais il a toujours nié avoir tiré sur les deux hommes. Son procès est truffé d'irrégularités : manipulation de témoin, preuves fabriquées, documents dissimulés à la défense...

« J'ai envie de tourner mon visage vers le ciel. Dans cette cage, ce simple plaisir m'est refusé. Je suis en prison, mais dans mon esprit, je reste tel que je suis né : un esprit autochtone libre. C'est ce qui me permet de rire et de continuer à rire. Ces murs ne peuvent pas contenir mon rire - ni mon espoir. Je sais qu'il y a des gens qui sont à mes côtés, qui travaillent jour et nuit pour ma liberté. J'ai eu la chance d'avoir de tels amis. Nous sommes toujours là et vous me donnez de l'espoir. »

Leonard Peltier, extrait de “I’m still there”, lettre de Leonard Peltier à ses soutiens, 12 septembre 2023.

En 1980, à la suite d'une action en justice engagée au titre de la Loi sur la liberté d’information, les avocats de Leonard Peltier se sont vu remettre un certain nombre de documents qui auraient pu contribuer à la défense de Leonard Peltier, mais que l’accusation s’était abstenue de produire lors du procès. Malgré cela, en 1986, la Cour fédérale d’appel a refusé que Leonard Peltier soit rejugé.

Le Comité fédéral des libérations conditionnelles a toujours refusé d’accorder une libération conditionnelle à Leonard Peltier, au motif que celui-ci refusait d’admettre une responsabilité pénale dans le meurtre des deux agents du FBI. Pourtant, à l’issue d’une de ces audiences, le Comité a reconnu : « L’accusation a admis qu’il n’existait pas de preuve directe indiquant que vous aviez participé personnellement à l’exécution de deux agents du FBI. » Leonard Peltier n'est pourtant autorisé à solliciter de nouveau une libération conditionnelle qu’en 2024.

Leonard Peltier souffre de diverses affections, notamment de troubles rénaux, d’un diabète de type 2, d’hypertension artérielle, de troubles cardiaques, d’une maladie dégénérative des articulations, d’un essoufflement constant et d’étourdissements. En 1986, un accident vasculaire cérébral l’a rendu quasiment aveugle d’un œil. Il se déplace actuellement avec l’aide d’un déambulateur en raison d’une mobilité réduite et a contracté le COVID-19 en 2022. Il risque toujours d’être infecté à nouveau tant qu’il reste en détention.

En 2015, plusieurs lauréats du prix Nobel de la paix, dont l’archevêque Desmond Tutu, ont appelé à la libération de Leonard Peltier. La tribu Sioux de Standing Rock et le Congrès national des Amérindiens ont également demandé sa libération. L’avocat de Leonard Peltier a déposé une requête en grâce auprès du président Joe Biden en juillet 2021. Le président s’est engagé à accorder des mesures de grâce tout au long de sa mandature. Cependant, en janvier 2024, aucune décision n’avait encore été rendue sur sa demande.

Leonard Peltier a déjà formulé des demandes de grâce, la dernière en date auprès du président Barack Obama en 2016, mais ses requêtes ont toutes été rejetées. En raison des nombreuses questions litigieuses lors du procès, de l’épuisement de toutes les voies de recours, du temps que Leonard Peltier a déjà passé en prison, du fait qu’il a toujours clamé son innocence et de ses problèmes de santé chroniques, les autorités des Etats-Unis doivent lui accorder la clémence.

Leonard Peltier a passé plus de la moitié de sa vie en prison alors qu’il n’a jamais cessé de clamer son innocence. C’est le plus ancien prisonnier politique au monde. Agissez pour demander sa libération !