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La prison d’al Mabahith, à Dammam, dans laquelle est détenue la militante Nassima al Sada © Amnesty International.

La prison d’al Mabahith, à Dammam, dans laquelle est détenue la militante Nassima al Sada © Amnesty International.

Peine de mort et torture

Torture dans les prisons saoudiennes : à quand une enquête ?

En Arabie Saoudite, des défenseurs des droits humains ont témoigné des tortures et des violences sexuelles qu’ils ont subies en prison. À ce jour, ils sont toujours détenus dans un lieu inconnu et aucune enquête indépendante n’a été menée.

Arrêtés arbitrairement lors de la vague de répression de mai 2018, ces militants sont actuellement enfermés dans un centre de détention informel dont le lieu n’a pas été déterminé, sans inculpation officielle et sans assistance juridique.

Déjà en novembre 2018, nous avions rapporté des informations indiquant que plusieurs militants avaient été à de multiples reprises électrocutés et fouettés, à tel point que certains étaient incapables de marcher ou de se tenir debout.

Les nouveaux témoignages révèlent que d’autres militants de ce groupe ont été soumis au même type de torture.

Il est urgent de mener une enquête indépendante sur ces allégations.

Des témoignages accablants

Une militante a été informée à tort de la mort de membres de sa famille par un interrogateur, qui lui a fait croire à cette triste nouvelle pendant un mois entier.

D’après un autre témoignage, deux personnes ont été forcées à s’embrasser sous les yeux de leurs interrogateurs.

Une militante a affirmé que des interrogateurs lui avaient mis de l’eau dans la bouche alors qu’elle criait pendant une séance de torture. D’autres personnes ont signalé avoir été torturées à l’aide de décharges électriques.

Une enquête impartiale est nécessaire

En novembre 2018, Amnesty International et d’autres sources ont dénoncé les allégations de torture et de harcèlement sexuel. Le ministère saoudien des Médias a démenti ces accusations, en les qualifiant d’« infondées ».

Le mois suivant, nous avons été informés que la Commission des droits humains, qui dépend du gouvernement d’Arabie saoudite, s’était entretenue avec les femmes détenues et les avait interrogées sur les allégations de torture.

À la suite de cette visite, des représentants du ministère public d’Arabie saoudite auraient également rencontré les militants détenus en prison pour enquêter sur les allégations de torture.

Lire aussi : Les 5 choses que ne fait pas l'Arabie Saoudite pour vraiment réformer le pays.

Mais les autorités saoudiennes ont montré à de multiples reprises qu’elles n’étaient pas disposées à protéger efficacement les détenus de la torture et à mener des enquêtes impartiales.

C’est pourquoi, en décembre 2018, nous avons écrit aux autorités saoudiennes en leur demandant que des organismes de surveillance indépendants soient autorisés à rencontrer ces défenseurs des droits humains. Notre courrier est resté sans réponse.

Une longue liste

La longue liste des militants détenus arbitrairement inclut :

- Loujain al Hathloul, Iman al Nafjan, Aziza al Yousef, Shadan al Anezi et Nouf Abdulaziz (détenus dans la prison d’Al Hair, à Riyadh).

- Samar Badawi et Amal al Harbi (prison de Dhahban, à Djedda).

- Nassima al Sada (prison d’al Mabahith, à Dammam).

- Abdulaziz al Mishal,Mohammad al Rabea, Mohammad al Bajadi (membre fondateur de l’Association saoudienne des droits civils et politiques) et Khalid al Omeir.

- Des militants ont par ailleurs signalé la détention d’autres personnes défendant les droits des femmes et d’universitaires, dont Mayaa al Zahrani, Abir Namankani, Ruqayyah al Mharib et Hatoon al Fassi.

En décembre, l’éminent avocat et défenseur des droits humains Ibrahim al Modeimigh, également arrêté lors de la vague de répression de mai 2018, a été libéré. Nous ne connaissons pas encore les conditions de sa libération.

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