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Image illustrant la peine de mort
Image illustrant la peine de mort © Amnesty International

Image illustrant la peine de mort © Amnesty International

Peine de mort et torture

Au Myanmar, premières exécutions depuis des décennies

Quatre hommes viennent d’être exécutés par les autorités militaires du Myanmar. Cet événement témoigne de l’escalade de la répression étatique dans le pays.

Pour la première fois depuis la fin des années 1980, le Myanmar a procédé à des exécutions. Ces exécutions illustrent une nouvelle fois le terrible bilan du Myanmar en matière de droits humains. Les quatre hommes ont été condamnés par un tribunal militaire à l’issue de procès profondément iniques et secrets.

Des tribunaux militaires pour juger des civils

Depuis plus d’un an, la junte militaire birmane procède à des exécutions extrajudiciaires, se livre à la torture et à toute une gamme de violations des droits humains. L’armée continuera de piétiner la vie des citoyens si elle n’est pas tenue de rendre des comptes.

D’après les médias officiels du Myanmar, quatre exécutions ont eu lieu. Phyo Zeya Thaw, ancien membre de la Ligue nationale pour la démocratie d’Aung San Suu Kyi, et Kyaw Min Yu, également connu sous le nom de Ko Jimmy, militant prodémocratie bien connu, ont été déclarés coupables et condamnés à mort par un tribunal militaire en janvier au titre de la Loi de lutte contre le terrorisme pour des infractions liées à des explosifs, des attentats et au financement du terrorisme. Nous estimons que ces accusations sont motivées par des considérations politiques. Deux autres hommes, Hla Myo Aung et Aung Thura Zaw, reconnus coupables du meurtre présumé d’une femme considérée comme une informatrice de l’armée à Hlaing Tharyar à Yangon, ont également vu leurs sentences capitales confirmées.

 Tous quatre ont été nommés dans le journal d’État Global New Light of Myanmar.

Les procédures devant un tribunal contrôlé par l’armée ont été menées dans le secret et de manière profondément inique. Au lendemain de la publication par l’armée du Myanmar de l’Ordonnance n° 3/2021 de la loi martiale, la compétence pour juger des civils a été transférée à des tribunaux militaires spéciaux ou existants qui appliquent des procès sommaires, sans droit de faire appel.

Ces tribunaux supervisent un large éventail d'infractions, y compris passibles de la peine de mort. En vertu du droit international et des normes internationales, les exécutions pratiquées à l’issue de procès iniques violent l'interdiction absolue de la torture et de toute autre peine cruelle, inhumaine ou dégradante.

À contre-courant

Plus des deux-tiers des pays dans le monde sont abolitionnistes en droit ou dans la pratique.

À l'heure où un nombre croissant de pays prend des mesures afin d’abolir la peine de mort, la reprise des exécutions après plus de 30 ans place le Myanmar à contre-courant de la tendance mondiale, mais va aussi à l’encontre de l’objectif d’abolition inscrit dans le droit international relatif aux droit humains et les normes internationales en la matière. L’isolement du Myanmar ne saurait être plus criant.

Lire aussi : Ces cinq pays qui ont exécuté le plus de personnes en 2021

La dernière exécution recensée au Myanmar remonte à la fin des années 1980. Depuis le coup d’État militaire en février 2021, nous constatons une hausse alarmante du recours à la peine capitale dans le pays : la junte s’en sert pour persécuter, intimider et harceler tous ceux qui osent contester le pouvoir.

Notre demande

La communauté internationale doit agir immédiatement, alors que plus de 100 personnes se trouveraient dans le quartier des condamnés à mort après avoir été reconnues coupables dans le cadre de procédures similaires.