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Des sympathisants pro-Erdogan rassemblés place Taksim à Istambul pour soutenir le gouvernement le 16 juillet, après l'échec du coup d'état

Coup d'état en Turquie

Dans la nuit du 15 au 16 juillet, un coup d’État manqué en Turquie a causé la mort de plus de 200 personnes et a entrainé des conséquences dramatiques pour l’Etat de droit et les libertés individuelles dans le pays.

La tentative de coup d’Etat par une faction de l’armée turque a été sanglante : selon les autorités, 208 personnes sont mortes et plus de 1400 ont été blessées durant la soirée du 15 juillet. Les putschistes ont pris le contrôle de chaînes de télévision et tiré sur le Parlement et des bâtiments présidentiels. Parmi les victimes figurent 24 « comploteurs », selon les termes des autorités, dont certains auraient été lynchés alors qu'ils n'étaient pas armés et tentaient de se rendre. Des civils, descendus dans les rues à la suite d'un appel à manifester lancé par le président Tayyip Erdogan, ont également été tués, faisant face aux tanks et aux hélicoptères.

Dans les jours qui ont suivi la tentative de coup d’Etat, le gouvernement turc a mené des purges de grande envergure au sein de la presse, de l'armée, de la justice, des départements civils du ministère de l'Intérieur, et du secteur de l’éducation. En outre, les droits des personnes arrêtées n'ont pas été respectés. De nombreuses personnes ont été détenues dans des conditions ne relevant pas de l’Etat de droit, et ont subi de mauvais traitements.

Nous avons recueilli de nombreux témoignages qui font état d’actes extrêmement graves. Les détenus sont maintenus dans des positions très douloureuses pendant des périodes pouvant aller jusqu’à 48 heures. Nombre d’entre eux ont dû rester agenouillés pendant des heures avec les mains liées derrière le dos. Les policiers ont privé des détenus de nourriture parfois pendant trois jours, et d’eau pendant deux jours. Ces actes de torture ont été accompagnés d’insultes et de menaces. Certains détenus ont subi des agressions sexuelles et même des viols.

S’il est légitime que le gouvernement souhaite enquêter et punir les responsables de cette tentative de coup d’État sanglante, il doit néanmoins se conformer à l’état de droit et respecter la liberté d'expression. La Turquie a subi de nombreux coups d’État militaires au cours de son histoire, entraînant systématiquement des violations massives des droits humains. Le dernier en date a eu lieu le 12 septembre 1980.

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