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Réfugiés sur un bateau au large de Nauru © A.I

Réfugiés sur un bateau au large de Nauru © A.I

Personnes réfugiées et migrantes

Réfugiés en Australie : "Nous sommes des âmes mortes dans des corps en vie"

Deux chercheurs, d’Amnesty International et de Human rights watch, ont pu accéder à l’île de Nauru en dépit du secret le plus strict, imposé par l’Australie et Nauru, sur le système d’asile. Le constat est désespérant. Au nom de la dissuasion, l’Australie et Nauru, maltraite de façon parfaitement délibérée et assumée, hommes, femmes et enfants. Au point que la plupart ont déjà pensé mettre fin à leurs jours.

Vraiment peu de pays sont allés aussi loin pour infliger des souffrances à des personnes qui recherchent la sécurité et la liberté. L’Australie a transféré de force à Nauru près de 1 200 personnes qui cherchaient asile. Là-bas, elles subissent les violences et des traitements inhumains. Sans aide, sans soin, sans considération, elles n’ont ni espoir, ni futur. Elles sont les victimes d’un choix politique d’une extrême cruauté. Depuis septembre 2012, l’Australie transfert de force vers l’île de Nauru toute personne qui arrive par bateau pour demander l’asile.

Détention inhumaine

Plus de 400 demandeurs d'asile et réfugiés vivent sous des tentes par plus de 50 °C. © Private - 2016

Nauru, les personnes passent au moins un an dans de petites tentes en vinyle. Environ 400 personnes y resteront plusieurs années. Les familles, elles, sont placées dans des préfabriqués ou des containers ; les hommes seuls dans de minuscules chambres. La température extérieure atteint régulièrement 45 à 50°C alors que des pluies torrentielles créent des inondations. Le taux d’humidité oscille entre 75 et 90%. Dans les tentes surpeuplées, il fait une chaleur étouffante. La moisissure envahi les parois. Les personnes détenues dans ces conditions souffrent d’infections et d’éruptions cutanées.

Quand nous sommes arrivés, nous avons trouvé les tentes dans la jungle. Ils ont mis 8 familles dans la même tente avec 6 enfants, jeunes. […]. Nous ne pouvions nous reposer ni le jour ni la nuit. Même pas dormir. Les enfants finissaient par se battre tout le temps à force d’être les uns sur les autres.

Un demandeur d’asile.

Cibles d'attaques et de violences sexuelles

Des pierres et des bouteilles jetées, des véhicules qui foncent sur les piétons, des vitres cassées, mais aussi des attaques avec des couteaux ou encore le vol de leurs biens, les réfugiés et demandeurs d’asile en sont les victimes. Les auteurs sont des habitants de Nauru, agissant seuls ou en groupe. Les femmes sont particulièrement exposées. Elles n’osent pas sortir du camp sans être en groupe ou accompagnées d’hommes. Les risques de harcèlement sexuels, d’attouchements et même de viol sont trop importants. La police n’enregistre pas les plaintes, voire même décourage les réfugiés d’agir.

Nous sommes tout le temps effrayées. Je vérifie tout le temps la porte pour savoir si elle est fermée. Nous ne pouvons pas sortir seules.

Une réfugiée.

Suicides, dépression, maladies... sans réponse

Aucune attention médicale n’est apportée aux réfugiés et demandeurs d’asile à qui le personnel médical présent ne cesse de faire des promesses sans résultat. Les personnes détenues sont anxieuses, incapables de dormir, d’humeur changeante. Elles sont victimes de dépressions prolongées et même de pertes de mémoire. Les enfants n’échappent pas à ces conséquences. Elles ne reçoivent aucun soutien. Adultes comme enfants parlent ouvertement de mettre fin à leur vie. Comme Nauru n’est pas équipé pour la médecine spécialisée, les personnes qui le nécessitent doivent être transférées en Australie le temps des soins. Pour dissuader les personnes, aucun membre de famille ne peut les accompagner. Les familles sont donc séparées. Souffrance supplémentaire infligée.

Signer la pétition : Monsieur Hollande, la France doit faire le choix de l'accueil

Un système tenu au secret

Il est extrêmement difficile d’entrer sur Nauru. Diffuser des informations sur le dispositif de détention des réfugiés est une infraction au regard de la loi australienne. Nauru a même banni Facebook de l’île et dispose d’une loi rédigée dans des termes très vagues sur les menaces à l’ordre public qui pourrait être utilisée pour criminaliser toute protestation des réfugiés et des demandeurs d’asile. Depuis le mois de janvier 2014, Nauru n’a délivré de visa qu’à deux journalistes. Le coût est exorbitant (8000 dollars) et les procédures très longues.

Nos demandes

L’Australie doit impérativement :

réinstaller les réfugiés de Nauru sur son territoire

fermer le centre de détention de Nauru