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Taha Bouhafs © Homayoun

Taha Bouhafs © Homayoun

Liberté d'expression

Poursuites contre le journaliste Taha Bouhafs : nos inquiétudes

Le 11 juin dernier, le journaliste Taha Bouhafs est violemment arrêté par la police alors qu’il couvrait une mobilisation pacifique de travailleurs sans-papiers à Alfortville. Il est maintenant poursuivi en justice.

11 mai 2021

Taha Bouhafs relaxé !

Près de deux ans de procédure judiciaire et deux ans de mobilisation et cette bonne nouvelle arrive enfin : Taha Bouhafs a été relaxé. Le Tribunal de Créteil a décidé que les accusations d’« outrage et rébellion » n’étaient pas avérées, ce qui était démontré par les vidéos. Non, filmer la police n’est pas un délit !

Il aurait été frappé à plusieurs reprises par les forces de l’ordre. Il est maintenant poursuivi pour outrage et rébellion à l’encontre d’agents dépositaires de l’autorité publique. Son téléphone a été mis sous scellés, ce qui pourrait compromettre le secret des sources. Nous avons écrit à la procureure de Créteil pour l’interpeller sur les risques graves de violation du droit à la liberté d’expression et d’usage excessif de la force dans cette affaire.

Multiplication des violences contre les journalistes

Nous nous inquiétons de la multiplication des violences et interpellations contre des journalistes couvrant des mobilisations sociales en France. Taha Bouhafs a eu l’épaule déboitée pendant son arrestation et il s’est vu prescrire 10 jours d’ITT et 3 semaines d’arrêt. Nous demandons que la sa plainte pour usage excessif de la force par les forces de l’ordre fasse l’objet d’une enquête indépendante et impartiale dans les meilleurs délais.

Nous nous inquiétons également de l’usage de poursuites infondées pour outrage et rébellion à l’encontre de victimes en d’un usage excessif de la force par les forces de l’ordre, une pratique d’intimidation que nous avons documenté à plusieurs reprises par le passé.

Multiplication des atteintes au secret des sources

Enfin, nous nous inquiétons de la multiplication des tentatives d’atteinte au secret des sources se récemment en France avec, notamment, la tentative de perquisition avortée dans les locaux de Médiapart en décembre 2018 et les convocations à la DGSI de sept journalistes ayant travaillé sur les révélations des Yemen Papers.

Nous nous inquiétons de la multiplication des violences et interpellations contre des journalistes couvrant des mobilisations sociales en France, notamment les interpellations de Gaspard Glanz et Alexis Kraland le 22 avril dernier ou l'interpellation à 6h du matin à son domicile du journaliste Léo Ks, après que lui même et Nno Man, du collectif Oeil, aient été empêché de filmer un mouvement de grève au siège national de La Poste.

La mise sous scellés du téléphone de Taha Bouhafs, qui est son principal outil de travail, constitue une entrave à l’exercice de son métier de journaliste et l’accès à l’intégralité du contenu de l’appareil pourrait constituer une atteinte au secret des sources. Par ailleurs, les images du début de son interpellation y ont été enregistrées, et sont cruciales pour préparer sa défense. En l’absence de raison impérative, ce téléphone devrait lui être restitué dans les meilleurs délais.

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