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Turquie
10 d'istanbul
© Christophe Meireis

© Christophe Meireis

Liberté d'expression

Les 11 d’Istanbul : compte à rebours avant la décision de justice

Le 19 février, le tribunal rend sa décision sur l’affaire des onze militants des droits humains en Turquie. Certains pourraient écoper d’une peine allant jusqu’à quinze ans de prison. Une chose est sûre : ces personnes sont innocentes et n’ont rien fait de mal.

Mise à jour du 19/02/2020 : Après une journée d'audience, le verdict est renvoyé au 3 avril. Nous restons mobilisés pour que justice soit faite !

L’affaire a eu une résonance internationale et les onze défenseurs des droits humains ont reçu un vaste soutien international. Plus de deux millions de personnes ont signé la pétition appelant à leur libération et à l’abandon des charges absurdes dont elles font l’objet en Turquie.

Des accusations absurdes

Ces onze personnes, parmi lesquelles l’ancien président, l’ancienne directrice et plusieurs membres d’Amnesty Turquie, ainsi que des militants  en faveur des droits des femmes et de l’égalité, font l’objet d’accusations absurdes de « terrorisme ». Pourtant, aucun élément de preuve crédible n’a été présenté au cours des dix audiences de leur procès.

Lire aussi : Taner Kiliç : abscence de preuve pour l'accusation

Depuis leur arrestation en 2017, plus de deux millions de personnes dans le monde, d’Ai Weiwei à Whoopi Goldberg, ont demandé justice pour ces onze défenseurs des droits humains. Lorsque les personnes qui défendent nos droits sont réduites au silence, nous sommes toutes et tous en danger.

La demande du procureur général

Les conclusions préliminaires du procureur général semblent être une copie de l’acte d’accusation. Elles reprennent très largement les accusations, qui se sont révélées fausses lors des différentes audiences, comme si tout le procès n’avait jamais eu lieu.

Lors de la dernière audience, qui s'est tenue en novembre 2019, le procureur général a présenté ses observations finales, requérant la condamnation de Taner Kılıç pour le chef d’accusation d’« appartenance à une organisation terroriste » et d’İdil Eser, Özlem Dalkıran, Günal Kurşun, Veli Acu et Nejat Taştan pour « aide apportée sciemment et volontairement à une organisation terroriste ». Le procureur général a requis l’acquittement de Nalan Erkem, İlknur Üstün, Şeyhmus Özbekli, Ali Gharavi et Peter Steudtner.

Une seule décision juste : l’acquittement

Au cours du procès, le procureur général n’a pas apporté de preuve des accusations portées dans le cadre de l’affaire des onze défenseurs des droits humains. Pour que justice soit rendue, ces onze personnes doivent être acquittées. Elles n’auraient jamais dû faire l’objet d’enquêtes, et encore moins être emprisonnées et poursuivies.

Le 19 février 2020, le tribunal pourrait décider d’ignorer les réquisitions du procureur en faveur de leur condamnation et de les acquitter. Mais de la même manière, la requête du procureur en faveur de l’acquittement de cinq des défenseurs ne garantit pas leur acquittement. Les onze personnes risquent toujours d’être déclarées coupables et emprisonnées.

Le 19 février, si le tribunal déclare ne serait-ce qu’une seule de ces personnes coupable, il s’agirait d’un grand coup porté contre la population et la société civile indépendante en Turquie. Quatre des onze défenseurs sont avocats. Si ces personnes sont condamnées et que leurs déclarations de culpabilité sont confirmées en appel, elles perdraient le droit d’exercer leur profession.

Quelle que soit la décision rendue, il est très probable qu’elle fasse l’objet d’un appel, et les personnes accusées resteront menacées jusqu’à ce qu’elles soient toutes acquittées par la cour d’appel.

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