Aller au contenu
Agir
Faire un don
ou montant libre :
/mois
Grâce à la réduction d'impôts de 66%, votre don ne vous coûtera que : 5,1 €/mois
Un centre de réfugiés en Italie © Amnesty International

Un centre de réfugiés en Italie © Amnesty International

Personnes réfugiées et migrantes

Expulsé d’Italie : l’histoire de Yaqoub

Yaqoub, 23 ans, originaire du Darfour, au Soudan, a été interviewé en août 2016

J’ai été agressé par la milice armée (les Janjawids) à trois reprises, la sécurité s’est détériorée, les attaques des miliciens se sont intensifiées et visaient les civils. Je craignais pour ma vie, alors j’ai décidé de quitter le Soudan.

Lire aussi : Contrainte de donner ses empreintes digitales, l'histoire de Mariam

J’ai traversé l’Égypte, puis nous avons pris un bateau qui est arrivé en Sicile le 18 août 2016. Les gardes nous ont emmenés dans un camp, puis nous avons continué jusqu’à Vintimille, à la frontière entre l’Italie et la France. Cette nuit-là, j’ai dormi au camp de la Croix-Rouge. Le lendemain matin, le 22 août, j’étais en chemin pour le supermarché quand des policiers nous ont arrêtés, moi-même et quatre autres Soudanais qui se trouvaient également dans la rue. Ils nous ont demandé notre nationalité et quand ils ont découvert que nous étions soudanais, ils nous ont mis des menottes et nous ont emmenés au poste de police.

Il y avait d’autres réfugiés, venus d’autres pays, mais ils recherchaient les Soudanais.

Le lendemain, des policiers nous ont amenés au tribunal. Le juge m’a demandé de dire à l’avocat ce que je voulais et j’ai dit au traducteur égyptien que je ne voulais pas retourner au Soudan car je viens du Darfour. Le juge a déclaré que je devais retourner dans mon pays. Ce fut très rapide, je pense qu’ils voulaient juste nous expulser. Personne ne m’a donné de documentation ni dit que je pouvais faire appel de cette décision. Les policiers nous ont emmenés au consulat du Soudan, et ils ont inscrit nos noms sur un registre avant de nous ramener au poste de police. Nous étions environ sept Soudanais et avons passé la nuit dans ce même poste de police.

Signer la pétition : la France doit faire le choix de l'accueil des réfugiés, inerpellez François Hollande

Tôt le lendemain, le 24 août, vers 6 heures du matin, des policiers sont venus et nous ont emmenés à l’aéroport de Turin en bus, menottés et accompagnés de policiers italiens qui nous ont fait monter à bord d’un avion d’une compagnie égyptienne. À l’intérieur de l’avion se trouvaient une quarantaine d’autres Soudanais expulsés, dont une quinzaine venaient aussi du Darfour, et le reste d’autres régions. Des policiers italiens étaient avec nous dans l’avion, qui s’est posé à l’aéroport du Caire avant de continuer jusqu’à Khartoum.

Nous sommes arrivés le 24 août vers 22 heures. Aux portes de l’avion, des membres des forces de sécurité en civil nous attendaient. Ils nous ont emmenés dans une zone spéciale de l’aéroport [...] Un par un, nous avons tous subi un interrogatoire [...] Ils m’ont demandé pourquoi je voulais quitter le pays et qui m’avait aidé à le faire.

Maintenant, j’ai peur que les forces de sécurité me recherchent. Si elles me trouvent, je ne sais pas ce qui va m’arriver ni ce que je dois faire.

- Yaqoub, 23 ans, originaire du Darfour, au Soudan, a été interviewé en août 2016

Loading...