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Portrait de Justyna Wydrzyńska
Portrait de Justyna Wydrzyńska, fondatrice du collectif Abortion Dream Team, © Grzegorz Zukowski

Portrait de Justyna Wydrzyńska, fondatrice du collectif Abortion Dream Team, © Grzegorz Zukowski

Droits sexuels et reproductifs

Condamnée pour avoir aidé une femme à avorter en Pologne

Comme beaucoup de militantes en Pologne, Justyna Wydrzyńska est harcelée par les autorités simplement pour son combat en faveur d’un avortement légal et sûr. Le 14 mars 2023, elle a été condamnée à huit mois de travaux d’intérêt général. Voici son histoire.

Le 14 mars 2023, le verdict tombe : Justyna Wydrzyńska est condamnée pour avoir aidé une femme à avorter en Pologne. Elle écope de huit mois de travaux d’intérêt général. Avec ses avocats, elle fait appel.  En plus d’être injuste pour Justyna, cette condamnation crée un dangereux précédent dans un pays où l'avortement est presque totalement interdit.  

Lire aussi : Droit à l’avortement en Pologne : où en est-on aujourd’hui ?  

Elle est révélatrice du harcèlement que peuvent subir les militantes et militants pour le droit à l’avortement en Pologne, et du climat de plus en plus hostile dans lequel elles et ils se mobilisent pour la défense de ce droit.  

Que lui reprochent les autorités ?  

Justyna Wydrzyńska est l’une des fondatrices d’Abortion Dream Team, un collectif qui fait défend le droit à l’avortement et propose des conseils et des informations médicales. Depuis quelques années, les activités de ce collectif sont dans le collimateur des autorités polonaises. Ses militantes sont exposées à des campagnes diffamatoires et de harcèlement. 

 Le 22 novembre 2021, Justyna est à son tour ciblée par les autorités. Après une perquisition effectuée à son domicile, le procureur de Varsovie l’accuse d’avoir aidé une personne à avorter en lui fournissant des médicaments.  

Son procès, reporté à plusieurs reprises, s’est soldé par une condamnation le 14 mars 2023.  

Justyna offre un accompagnement vital aux personnes qui doivent avorter  

Pourtant, elle a simplement effectué son travail. Son collectif fait partie d'Avortement sans frontières, un réseau militant féministe qui fournit des informations, des conseils, des fonds et un soutien pratique aux personnes qui, en Pologne, ont besoin d'avorter à l'étranger ou d'obtenir des médicaments abortifs pour interrompre une grossesse à domicile, en toute sécurité. Pratiquer un avortement autogéré ne constitue d’ailleurs pas une infraction en Pologne.  

L’accompagnement que fournit Justyna Wydrzyńska est vital. Mais, au lieu de valoriser son travail et de le reconnaître d’utilité publique, les autorités polonaises la harcèlent comme bon nombre de militantes et de militants dans le pays.  

Signez notre pétition pour soutenir Justyna !  

Grâce à vous, j’ai la force d’affronter cette affaire. Grâce à vous, je sais que je ne suis pas seule. L’émotion me coupe le souffle.  

Justyna aux militant.es qui se sont mobilisé.es pour elle pendant toute la durée de son procès 

En Pologne, la loi sur l'avortement compte parmi les plus restrictives d'Europe   

Si de nombreux militants et militantes continuent à se mobiliser pour le droit à l’avortement en Pologne, c’est parce qu’ils voient la loi polonaise se durcir année après année. Jusqu’en octobre 2020, les motifs étaient déjà limités, mais il était encore possible d’avoir recours à un avortement légal en cas de malformation grave ou mortelle du fœtus. C’est terminé.

Jusqu’en octobre 2020, les motifs étaient déjà limités, mais il était encore possible d’avoir recours à un avortement légal en cas de malformation grave ou mortelle du fœtus. C’est terminé.

Le 27 janvier 2021, la décision de la Cour constitutionnelle polonaise est entrée en vigueur et a statué que ce motif était contraire à la Constitution. Plus de 90 % des 1  000 avortements légaux pratiqués chaque année dans le pays l’étaient pour ce motif, avant l’entrée en vigueur de cet arrêt. L’avortement reste légal pour seulement deux motifs : lorsque la grossesse met en péril la vie ou la santé d'une femme enceinte et lorsqu'elle résulte d'un viol ou d'un inceste. Cette restriction drastique du droit à l’avortement est dangereuse. Elle a déjà coûté la vie à plusieurs femmes dans le pays.   

Agir

Signez notre pétition !

✍ Demandez au Procureur général polonais d’annuler la condamnation de Justyna Wydrzyńska.

Justyna doit pouvoir mener son travail sans persécution ni répression. L’accès à l’avortement est un droit humain, et personne ne devrait être puni pour avoir protégé ce droit.