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Demandeur d'asile à Tijuana © Amnesty International

Demandeur d'asile à Tijuana © Amnesty International

Personnes réfugiées et migrantes

Etats-Unis : les renvois forcés illégaux continuent

Les autorités américaines continuent les renvois forcés illégaux de milliers de demandeurs d’asile à la frontière avec le Mexique.

Le 8 avril, une juridiction fédérale des États-Unis a décidé de la suspension provisoire du plan « Rester au Mexique ». Ce plan, aussi appelé « protocole de protection des migrants », a permis aux autorités américaines de renvoyer de force plus de 1 300 demandeurs d’asile au Mexique avant la décision finale sur leur demande d’asile.

Des renvois illégaux

Les renvois forcés sont contraires au droit international et les autorités américaines forcent des milliers de personnes en quête d’asile à attendre plusieurs mois du côté mexicain de la frontière, aussi bien avant qu’après le dépôt de leurs demandes de protection.

Dans l’attente d’une audition, des centaines de personnes se retrouvent bloquées au Mexique dans un vide juridique et potentiellement dans des situations dangereuses.

Les tribunaux jouent un rôle essentiel pour limiter les abus de pouvoir des autorités américaines. Cependant, la plupart des demandeurs d’asile n’ont toujours pas accès à la justice et continuent de subir des violations systématiques de leurs droits.

Lire aussi : En Californie, le couloir de la mort le plus long

Notre organisation enquête sur place

Du 8 au 10 avril, nous avons assisté aux audiences consacrées à l’examen de 28 demandes d’asile à San Diego. Celles-ci concernaient 31 adultes et 26 enfants, qui avaient été renvoyés de force au Mexique par les autorités américaines dans le cadre du plan « Rester au Mexique ». Au cours de leur audition, plus de 40 % des demandeurs ont exprimé spontanément leurs craintes de retour au Mexique.

Nous avons identifié de graves lacunes dans les procédures résultant du plan « Rester au Mexique », notamment un manque général d’accès à des avocats pour les personnes renvoyées de force dans ce pays pendant la procédure. Dans un seul des cas observés par l’organisation, les personnes sollicitant l’asile ont obtenu une représentation juridique.

Bloqués à Tijuana

En plus du plan « Rester au Mexique », les autorités américaines et mexicaines obligent également des demandeurs d’asile à patienter plusieurs semaines ou mois sur une liste d’attente illégale avant de leur permettre de solliciter une protection. Certains ont affirmé que cette situation les avait mis en danger.

« Je ne me sens pas en sécurité ici.

Tout peut arriver, car je suis hondurien. Les policiers ici sont très corrompus et ils volent l’argent de nombreuses personnes », un homme de 53 ans originaire du Honduras.

Nous avons par ailleurs interrogé à Tijuana huit adultes et trois enfants renvoyés de force au Mexique par les autorités américaines après le dépôt de leur demande d’asile. Plusieurs d’entre eux ont déclaré craindre d’être en danger au Mexique dans l’attente de leur audition.

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