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Photo prise le 15 décembre 2021, devant le siège de la Fédération Française de Football pour leur rappeler leurs responsabilités vis-à-vis des violations de droits humains des travailleurs migrants au Qatar, dans le cadre de la coupe du monde 2022. Crédit : Cyrielle Balerdi

Photo prise le 15 décembre 2021, devant le siège de la Fédération Française de Football pour leur rappeler leurs responsabilités vis-à-vis des violations de droits humains des travailleurs migrants au Qatar, dans le cadre de la coupe du monde 2022. Crédit : Cyrielle Balerdi

Personnes réfugiées et migrantes

Qatar 2022 : opération coup de poing au siège de la Fédération Française de Football

Voilà ce qu'il se passe quand on ne nous écoute pas : on monte d'un cran. Nous avons alerté plusieurs fois la Fédération Française de Football (FFF) sur la situation dramatique des travailleurs et travailleuses migrant.e.s qui sont exploités sur les chantiers de la Coupe du monde au Qatar. En vain. Face à ce silence insupportable, une petite visite s'imposait. À la première heure, le mercredi 15 décembre, nous avons déployé une immense bâche sur le siège de la FFF, pour siffler sa faute et la mettre face à ses responsabilités.

Depuis 2010, des milliers de travailleurs migrants sont décédés au Qatar. Des milliers d’autres continuent de vivre encore aujourd'hui un véritable enfer. Confiscation de passeport, travail sous 40 degrés sans limite d’horaire, rétention du salaire, menaces… Malgré des réformes de façade annoncées depuis 2017 par le Qatar pour redorer son image, les conditions de travail restent inhumaines pour les travailleurs migrants dans le pays.

À un an de la Coupe du monde de football, la FFF ne peut plus fermer les yeux et continuer d'ignorer impunément nos demandes. Son silence est une faute. C'est pourquoi nous sommes allés devant son siège pour y déployer une immense bâche avec un message clair : "Des milliers de morts, et la FFF ne siffle toujours pas".

À lire aussi : Un peu de sport, énormément d'argent et des violations massives des droits humains

Lola Schulmann, notre chargée de plaidoyer, nous explique en quoi la responsabilité de la FFF est engagée dans les violations massives des droits des travailleurs migrants au Qatar et comment elle peut agir pour que cette situation inhumaine cesse.

La Coupe du monde est un événement international, qui place le Qatar sous le feu des projecteurs et devrait le pousser à des réformes. D'ailleurs, depuis 2017, le Qatar a annoncé une série de mesures pour améliorer le droit du travail dans le pays.

Comment se fait-il que la situation des travailleurs migrants soit toujours aussi critique ?

Cela fait plusieurs années que nous travaillons sur la situation des travailleurs et travailleuses migrant.e.s au Qatar. Depuis que le pays a été désigné "pays hôte" de la Coupe du monde en 2010, nos chercheuses s'y sont rendues à plusieurs reprises. Chaque année, elles publient un rapport intitulé « Reality check » qui compare les évolutions législatives prises par le Qatar et la réalité de ce que l’on a constaté sur le terrain. Nos chercheuses ont mené des dizaines d'entretiens avec des travailleurs migrants, embauchés sur les chantiers de la Coupe du monde, mais aussi comme chauffeurs, serveurs dans l'hôtellerie, ou encore domestiques. À un an de la Coupe du monde, force est de constater que malgré de nouvelles lois et la signature de conventions internationales, la situation des travailleurs migrants demeure très préoccupante dans le pays, car les mesures ne sont tout simplement pas mises en œuvre.

Les sujets droits humains ne doivent pas être un tabou dans le football en France.

Des travailleurs continuent de ne pas recevoir leur salaire ou avec de très gros retards, certains ne parviennent pas à changer de travail sans l’accord de leur employeur ou même à quitter le pays pour rentrer chez eux… Le système de Kafala, un système de parrainage qui oblige les travailleurs à obtenir l'accord de leur employeur pour changer de travail et qui devait être aboli, demeure une réalité pour beaucoup de travailleuses et travailleurs. Nous sommes très inquiets. Il y a urgence à agir, en interpellant les autorités du pays pour accélérer la mise en œuvre des réformes et la Fédération Internationale de Football Association (FIFA) qui organise le tournoi. 

En quoi la FFF est-elle responsable de cette situation et que peut-elle faire pour changer la vie de ces travailleurs pris au piège de l’enfer qatari ?

Nous avons commencé par alerter la FIFA, organisatrice de la Coupe du monde. Nous avons lancé une pétition qui a recueilli à ce jour plus de 200 000 signatures à travers le monde (dont près de 40 000 en France). En tant qu’entreprise commerciale et organisatrice de la Coupe du monde, la FIFA a le devoir de garantir le respect des droits humains dans le cadre de la préparation et du déroulement de cet événement. Quant aux fédérations nationales comme la FFF, elles sont directement parties prenantes dans l’organisation de la Coupe du monde. Les associations de football doivent user de toute leur influence pour « chercher à prévenir ou atténuer » les atteintes aux droits du travail des travailleurs migrants dans le contexte de la préparation et de l’organisation de la Coupe du monde. Chaque section d’Amnesty s’adresse ainsi à sa fédération nationale de foot. En France, nous nous adressons à la FFF, car c'est elle qui a le pouvoir d'agir et de faire pression sur la FIFA et donc le Qatar pour changer les choses.

La Fédération Française de Football a été interpellée plusieurs fois sur cette question, comment expliquez-vous son silence? La France est-elle une exception ?

Nous avons contacté la FFF pour engager un dialogue et ainsi connaître la position de la fédération sur les garanties des droits humains. À ce jour nous n’avons aucune réponse de la fédération française. Elle continue d'ignorer nos demandes alors que de nombreuses autres sections d’Amnesty ont des échanges réguliers avec leur fédération nationale. Les sujets droits humains ne doivent pas être un tabou dans le football en France.

C’est pour cela que nous avons organisé cette action devant la FFF. Nous avons un an pour agir et faire changer la situation dans le pays. Des milliers de vies en dépendent.

Retour en images sur notre action devant le siège de la FFF

Photo prise le 15 décembre 2021, devant le siège de la Fédération Française de Football pour leur rappeler leurs responsabilités vis-à-vis des violations de droits humains des travailleurs migrants au Qatar, dans le cadre de la coupe du monde 2022. Crédit : Benjamin Girette
Photo prise le 15 décembre 2021, devant le siège de la Fédération Française de Football pour leur rappeler leurs responsabilités vis-à-vis des violations de droits humains des travailleurs migrants au Qatar, dans le cadre de la coupe du monde 2022. Crédit : Benjamin Girette
Photo prise le 15 décembre 2021, devant le siège de la Fédération Française de Football pour leur rappeler leurs responsabilités vis-à-vis des violations de droits humains des travailleurs migrants au Qatar, dans le cadre de la coupe du monde 2022. Crédit : Benjamin Girette
Photo prise le 15 décembre 2021, devant le siège de la Fédération Française de Football pour leur rappeler leurs responsabilités vis-à-vis des violations de droits humains des travailleurs migrants au Qatar, dans le cadre de la coupe du monde 2022. Crédit : Benjamin Girette
Photo prise le 15 décembre 2021, devant le siège de la Fédération Française de Football pour leur rappeler leurs responsabilités vis-à-vis des violations de droits humains des travailleurs migrants au Qatar, dans le cadre de la coupe du monde 2022. Crédit : Benjamin Girette

Crédit photos : Benjamin Girette

Agir

QATAR 2022 : LA FIFA DOIT METTRE FIN À L’EXPLOITATION DES TRAVAILLEURS MIGRANTS 

Ils sont des millions à avoir migré au Qatar pour travailler sur les chantiers de stades, de routes ou de métros, pour servir les joueurs et supporters dans des hôtels et restaurants. Mais derrière les paillettes de cet événement sportif, les travailleurs souffrent et risquent leur vie.

Demandez à la FIFA de mettre fin à l’exploitation de ces travailleurs au Qatar !